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Ses captifs sont plus gais que lui. (bis.)
Dominer ne peut me séduire ;

J'offre l'amour pour répondant. (bis.)
Lisette seule a le droit de sourire
Quand je lui dis: Je suis indépendant,
Je suis, je suis indépendant.

En paix avec ma destinée,
Gaîment je poursuis mon chemin,
Riche du pain de la journée,
Et de l'espoir du lendemain. (bis.)
Chaque soir, au lit qui m'attire,
Dieu me conduit sans accident. (bis.)
Lisette seule a le droit de sourire
Quand je lui dis : Je suis indépendant,
Je suis, je suis indépendant.

Mais quoi! je vois Lisette ornée
De ses attraits les plus puissans,
Qui des chaînes de l'hyménée

Veut charger mes bras caressans, (bis.)
Voilà comme on perd un empire!

Non, non, point d'hymen imprudent. (bis.)
Que toujours Lise ait le droit de sourire
Quand je dirai: Je suis indépendant,
Je suis, je suis indépendant.

LES CAPUCINS.

(1817.)

AIR Faut d' la vertu, pas trop n'en faut.

Bénis soient la Vierge et les saints :

On rétablit les capucins!

Moi, qui fus capucin indigne,

Je vais, ma petite Fanchon,

} (bis.)

Du Seigneur vendanger la vigne,
En reprenant le capuchon.
Bénis soient, etc.

Fanchon, pour vaincre par surprise
Les philosophes trop nombreux,
Qu'en vrais cosaques de l'Église,
Les capucins marchent contre eux.
Bénis soient, etc.

La faim désole nos provinces;
Mais la piété l'en bannit.

Chaque fête, grace à nos princes,
On peut vivre de pain bénit.
Bénis soient, etc.

L'Église est l'asile des cuistres;
Mais les rois en sont les piliers:
Et bientôt le banc des ministres
Sera le banc des marguilliers.
Bénis soient, etc.

Pour tâter de l'agneau sans taches,
Nos soldats courent s'attabler;
Et devant certaines moustaches
On dit qu'on a vu Dieu trembler.
Bénis soient, etc.

Nos missionnaires font rendre

Aux bonnes gens les biens de Dieu;

Ils marchent tout couverts de cendre :

C'est ainsi qu'on couvre le feu.
Bénis soient, etc.

Fais-toi dévote aussi, Fanchette:

Vas, il n'est pas de sot métier.

Mais qu'avec nous deux en cachette, Le diable crache au bénitier.

Bénis soient, etc.

LA BONNE VIEILLE.

AIR: de Wilhem,

ou Muses des bois et des accords champêtres.

Vous vieillirez, ô ma belle maîtresse ;
Vous vieillirez, et je ne serai plus.
Pour moi le temps semble, dans sa vitesse,
Compter deux fois les jours que j'ai perdus.
Survivez-moi; mais que l'àge pénible
Vous trouve encor fidèle à mes leçons;
Et bonne vieille, au coin d'un feu paisible,
De votre ami répétez les chansons.

Lorsque les yeux chercheront sous vos rides
Les traits charmans qui m'auront inspiré,
Des doux récits les jeunes gens avides
Diront: Quel fut cet ami tant pleuré?
De mon amour peignez, s'il est possible,
L'ardeur, l'ivresse, et même les soupçons;
Et bonne vieille, etc.

On vous dira: Savait-il être aimable?
Et sans rougir vous direz: Je l'aimais.
D'un trait méchant se montra-t-il capable?
Avec orgueil vous répondrez : Jamais.
Ah! dites bien qu'amoureux et sensible
D'un luth joyeux il attendrit les sons;
Et bonne vieille, etc.

Vous, que j'appris à pleurer sur la France,
Dites surtout aux fils des nouveaux preux,
Que j'ai chanté la gloire et l'espérance
Pour consoler mon pays malheureux.
Rappelez-leur que l'aquilon terrible

De nos lauriers a détruit vingt moissons;
Et bonne vieille, etc.

Objet chéri, quand mon renom futile
De vos vieux ans charmera les douleurs;
A mon portrait, quand votre main débile,
Chaque printemps, suspendra quelques fleurs,
Levez les yeux vers ce monde invisible
Où pour toujours nous nous réunissons;
Et bonne vieille, etc.

LA VIVANDIÈRE.
(1817.)

AIR: Demain matin, au point du jour,
On bat la générale:

ou Air nouveau de M. Wilhem.

Vivandière du régiment,

C'est Gatin qu'on me nomme.
Je vends, je donne, et bois gaîment
Mon vin et mon rogome.

J'ai le pied leste et l'œil mutin;
Tintin, tintin, tintin, r'lin tintin,
J'ai le pied leste et l'œil mutin;
Soldats, voilà Catin!

Je fus chère à tous nos héros;
Hélas! combien j'en pleure!
Aussi soldats et généraux

Me comblaient, à toute heure,
D'amour, de gloire et de butin;
Tintin, tintin, tintin, r'lin tintin,
D'amour, de gloire et de butin;
Soldats, voilà Catin!

J'ai pris part à tous vos exploits,
En vous versant à boire.
Songez combien j'ai fait de fois

Rafraîchir la victoire.

Ça grossissait son bulletin;
Tintin, tintin, tintin, r'lin tintin,
Ça grossissait son bulletin ;
Soldats, voilà Catin!

Depuis les Alpes je vous sers:
Je me mis jeune en route.
A quatorze ans, dans les déserts,
Je vous portais la goutte.

Puis, j'entrai dans Vienne un matin;
Tintin, tintin, tintin, r'lin tintin,
Puis j'entrai dans Vienne un matin;
Soldats, voilà Catin!

De mon commerce et des amours
C'était le temps prospère.
A Rome je passai huit jours,
Et de notre Saint-Père

Je débauchai le sacristain;

Tintin, tintin, tintin, r'lin tintin,
Je débauchai le sacristain;
Soldats, voilà Catin!

J'ai fait plus que maint duc et pair
Pour mon pays que j'aime.
A Madrid, si j'ai vendu cher,
Et cher à Moscou même,
J'ai donné gratis à Pantin;
Tintin, tintin, tintin, r'lin tintin,

J'ai donné gratis à Pantin;

Soldats, voilà Catin!

Quand au nombre il fallut céder

La victoire infidèle,

Que n'avais je pour vous guider
Ce qu'avait la Pucelle !

L'Anglais aurait fui sans butin,

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