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Autour de moi sous l'ombrage
Accourez vous délasser.

Eh! lon lon la, gens de village,
Sous mon vieux chêne il faut danser,

Oui, dansez sous mon vieux chêne,
C'est l'arbre du cabaret.

Au bon temps toujours la haine
Sous ses rameaux expirait.
Combien de fois son feuillage
Vit nos aïeux s'embrasser !
Eh! lon lon la, etc.

Du château plaignez le maître,
Quoiqu'il soit votre seigneur.
Il doit du calme champêtre
Vous envier le bonheur.
Triste au fond d'un équipage,
Quand là-bas il va passer,
Eh! lon lon la, etc.

Loin de maudire à l'église
Celui qui vit sans curé
Priez que Dieu fertilise

Son grain, sa vigne et son pré.
Au plaisir s'il rend hommage,
Qu'il vienne ici l'encenser.
Eh! lon lon la, etc.

Quand d'une faible charmille
Votre héritage est fermé,
Ne portez plus la faucille
Au champ qu'un autre a semné.
Mais, sûrs que cet héritage
A vos fils devra passer,
Eh! lon lon la, etc.

Quand la paix répand son baume
Sur les maux qu'on endura,

N'exilez point de son chaume
L'aveugle qui s'égara.
Rappelant après l'orage
Ceux qu'il a pu disperser,
Eh! lon lon la, etc.

Écoutez donc le bonhomme :
Sous son chêne accourez tous.
De pardonner je vous somme;
Mes enfans, embrassez-vous.
Pour voir ainsi, d'âge en âge,
Chez nous la paix se fixer,
Eh! lon lon la, etc.

LES

DEUX SOEURS DE CHARITÉ.

AIR: de la Treille de sincérité.

Dieu lui-même

Ordonne qu'on aime.

Je vous le dis, en vérité :
Sauvez-vous par la charité. (bis.)
Vierge défunte, une sœur grise,
Aux portes des cieux rencontra
Une beauté leste et bien mise
Qu'on regrettait à l'Opéra. (bis.)
Toutes deux, dignes de louanges,
Arrivaient, après d'heureux jours,
L'une sur les ailes des anges,
L'autre dans les bras des amours.
Dieu lui-même, etc.

Là-haut, saint Pierre en sentinelle,
Après un Ave pour la sœur,

Dit à l'actrice On peut, ma belle,

Entrer chez nous sans confesseur. (bis.)
Elle s'écrie: Ah! quoique bonne,
Mon corps à peine est inhumé.
Mais qu'à mon curé Dieu pardonne;
Hélas! il n'a jamais aimé.

Dieu lui-même, etc.

Dans les palais et sous le chaume,
Moi, dit la sœur, j'ai de mes mains
Distillé le miel et le baume

Sur les souffrances des humains. (bis.)
Moi, qui subjuguais la puissance,
Dit l'actrice, j'ai bien des fois
Fait savourer à l'indigence
La coupe où s'enivraient les rois.
Dieu lui-même, etc.

Oui, reprend la sainte colombe,
Mieux qu'un ministre des autels,
A descendre en paix dans la tombe,
Ma voix préparait les mortels. (bis.)
Offrant à ceux qui m'ont suivie,
Dit la nymphe, une douce erreur,
Moi je faisais chérir la vie :
Le plaisir fait croire au bonheur.
Dieu lui-même, etc.

Aux bons cœurs, ajoute la nonne,
Quand mes prières s'adressaient,

Du riche je portais l'aumône

Aux pauvres qui me bénissaient. (bis.) Moi, dit l'autre, par la détresse Voyant l'honnête homme abattu,

Avec le prix d'une caresse,

Cent fois j'ai sauvé la vertu.

Dieu lui-même, etc.

Entrez, entrez, ô tendres femmes !

Répond le portier des élus ;
La charité remplit vos ames,
Mon Dieu n'exige rien de plus. ( bis. )
On est admis dans son empire,
Pourvu qu'on ait séché des pleurs,
Sous la couronne du martyre

Ou sous des couronnes de fleurs.
Dieu lui-même, etc.

LES OISEAUX.

COUPLETS ADRESSÉS A M. ARNAULT,

PARTANT POUR SON EXIL.

AIR:

(JANVIER 1816.)

L'hiver, redoublant ses ravages,
Désole nos toits et nos champs :
Les oiseaux sur d'autres rivages
Portent leurs amours et leurs chants.
Mais le calme d'un autre asile
Ne les rendra pas inconstans;
Les oiseaux que l'hiver exile
Reviendront avec le printemps.

A l'exil le sort les condamne,
Et plus qu'eux nous en gémissons!
Du palais et de la cabane

L'écho redisait leurs chansons.

Qu'ils aillent d'un bord plus tranquille Charmer les heureux habitans.

Les oiseaux, etc.

Oiseaux fixés sur cette plage,

Nous portons envie à leur sort.

Déjà plus d'un sombre nuage

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S'élève et gronde au fond du nord.
Heureux qui sur une aile agile
Peut s'éloigner quelques instans!
Les oiseaux, etc.

Ils penseront à notre peine,

Et, l'orage enfin dissipé,

Ils reviendront sur le vieux chêne
Que tant de fois il a frappé.

Pour prédire au vallon fertile
De beaux jours alors plus constans,
Les oiseaux, etc.

COMPLAINTE

D'UNE DE CES DEMOISELLES,

A L'OCCASION DES AFFAIRES DU TEMPS.

(FÉVRIER 1816.)

AI: Faut d' la vertu, pas trop n'en faut,
ou La seul' prom'nade qu'a du prix.

Faut qu' lord Villain-ton ait tout pris,
N'y a plus d'argent dans c'

gueux d' Paris
Du métier d' fille j' me dégoûte :
C' commerce n' rapporte plus rien.
Mais si l' public nous fait banqu'route,
C'est qu' les affaires n' vont pas bien.
Faut qu' lord Villain-ton, etc.

Au bonheur on fait semblant d' croire;
Mais j'en jug' mieux qu' tous les flatteurs.
Si d' la cour je n' savais l'histoire,
J' croirais quasi qu'on a des mœurs.
Faut qu' lord Villain-ton, etc.

(bis.)

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