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Mais les chants que la joie inspire
Font place aux regrets superflus :
Parny n'est plus!

Il vient d'expirer sur sa lyre :
Parny n'est plus !

Je disais aux Graces émues:
<< Il vous doit sa célébrité;
>> Montrez-vous à lui demi-nues;
» Qu'il peigne encor la volupté.
Mais chacune d'elles soupire
Auprès des Plaisirs éperdus.
Parny n'est plus !

Il vient d'expirer, etc.

Je disais aux dieux du bel âge:
<< Amours, rendez à ses vieux ans
>> Les fleurs qu'auprès d'une volage
» Il prodigua dans son printemps.
Mais en pleurant je les vois lire
Des vers qu'ils ont cent fois relus.
Parny n'est plus !

Il vient d'expirer, etc.

Je disais aux Muses plaintives:
« Oubliez vos malheurs récens *;
>> Pour charmer l'écho de nos rives,

» Il vous suffit de ses accens. >>

Mais du poétique délire

Elles brisent les attributs.
Parny n'est plus !

Il vient d'expirer, etc.

Il n'est plus! ah! puisse l'Envie

Allusion à la mort de Lebrun, de Delille, de Ber

nardin de Saint-Pierre, de Grétry, etc.

S'interdire un dernier effort *!
Immortel il quitte la vie;

Pour lui tous les dieux sont d'accord.
Que la Haine, prête à maudire,
Pardonne aux aimables vertus.
Parny n'est plus!

Il vient d'expirer, etc.

MA GRAND' MERE.

AIR En revenant de Bâle en Suisse.

Ma grand' mère, un soir à sa fête,
De vin pur ayant bu deux doigts,
Nous disait en braulant la tête :
Que d'amoureux j'eus autrefois!
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu!

(bis).

Quoi! maman, vous n'étiez pas sage

Non, vraiment ; et de mes appas
Seule à quinze ans j'appris l'usage,
Car la nuit je ne dormais pas.
Combien je regrette, elc.

Maman, vous aviez le cœur tendre?
Oui, si tendre, qu'à dix-sept ans
Lindor ne se fit pas attendre,
Et qu'il n'attendit pas long-temps.
Combien je regrette, etc.

!

Maman, Lindor savait donc plaire?
Oui, seul il me plut quatre mois :

Autre allusion aux insultes faites à la mémoire de l'auteur de la GUERRE DES DIEUX.

Mais bientôt j'estimai Valère,
Et fis deux heureux à la fois.

Combien je regrette, etc.

Quoi! maman, deux amans ensemble!
- Oui, mais chacun d'eux me trompa.
Plus fine alors qu'il ne vous semble,
J'épousai votre grand-papa.

Combien je regrette, etc.
Maman, que lui dit la famille ?
– Rien ; mais un mari plus sensé
pu connaître à la coquille
Que l'œuf était déjà cassé.

Eût

Combien je regrette, etc.
Maman, lui fûtes-vous fidèle ?
Oh! sur cela je me tais bien.
A moins qu'à lui Dieu ne m'appelle,
Mon confesseur n'en saura rien.

Combien je regrette, etc.

Bien tard, maman, vous fûtes veuve?
Oui; mais, graces á ma gaîté,

Si l'église n'était plus neuve,
Le saint n'en fut pas moins fêté.
Combien je regrette, etc.

Comme vous, maman, faut-il faire?

Hé, mes petits-enfans, pourquoi, Quand j'ai fait comme ma grand'mère, Ne feriez-vous pas comme moi? Combien je regrette, etc.

LE PRINTEMPS ET L'AUTOMNE.

AIR:

Deux saisons règlent toutes choses,
Pour qui sait vivre en s'amusant :

Au printemps nous devons les roses,
A l'automne un jus bienfaisant.
Les jours croissent, le cœur s'éveille;
On fait le vin quand ils sont courts.
Au printemps, adieu la bouteille!
En automne, adieu les amours!
Mieux il vaudrait unir sans doute
Ces deux penchans faits pour charmer;
Mais pour ma santé je redoute
De trop boire et de trop aimer.
Or, la sagesse me conseille
De partager ainsi mes jours:
Au printemps, etc.

Au mois de mai, j'ai vu Rosette,
Et mon cœur a subi ses lois.
Que de caprices la coquette
M'a fait essuyer en six mois!
Pour lui rendre enfin la pareille,
J'appelle octobre à mon secours.
Au printemps, etc.

Je prends, quitte et reprends Adèle,
Sans façons comme sans regrets:
Au revoir, un jour me dit-elle ;
Elle revint long-temps après.
J'étais à chanter sous la treille :
Ah! dis-je, l'année a son cours.
Au printemps, etc.

Mais il est une enchanteresse
Qui change à son gré mes plaisirs.
Du vin elle excite l'ivresse,
Et maîtrise jusqu'aux désirs.
Pour elle ce n'est pas merveille
De troubler l'ordre de mes jours,
Au printemps, avec la bouteille,
En automne, avec les amours.

LE PETIT HOMME GRIS.

Am: Toto, carabo.

Il est un petit homme,
Tout habillé de gris,
Dans Paris;

Joufflu comme une pomme,
Qui, sans un sou comptant,
Vit content,

Et dit: Moi, je m'en...
Et dit: Moi, je m'en...

Ma foi, moi, je m'en ris!

Oh! qu'il est gai (bis), le petit homme gris!

A courir les fillettes,
A boire sans compter,
A chanter,

Il s'est couvert de dettes;

Mais quant aux créanciers,
Aux huissiers,

Il dit: Moi, je m'en...
Il dit: Moi, je m'en...
Ma foi, etc.

Qu'il pleuve dans sa chambre,
Qu'il s'y couche le soir

Sans y voir;

Qu'il lui faille en décembre
Souffler, faute de bois,

Dans ses doigts;

Il dit: Moi, je m'en...
Il dit : Moi, je m'en...
Ma foi, etc.

Sa femme, assez gentille,
Fait payer ses atours

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