Billeder på siden
PDF
ePub

Il faut bien qu'il s'y plaise:
Viens, Margot, viens, qu'on te baise.
Margot tremble que l'hymen
De sà main ne se saisisse;
Car elle tient à sa main,
Qui parfois lui rend service.
Quoi! pour broder? dit un sot.

Oui, c'est l'humeur de Margot.
Que fais-tu sur ta chaise?
Viens, Margot, viens, qu'on te baise.
Point d'éloges incomplets,

S'écrîra cette brunette:

A moins de douze couplets,
Au diable une chansonnette!

Quoi! douze ou rien? dit un sot.
Oui, c'est l'humeur de Margot.

Nous t'en promettons treize :
Viens, Margot, viens, qu'on te baise.

A MON AMI DESAUGIERS,

PRÉSIDENT DU CAVEAU MODERNE, ET

DIRECTEUR DU VAUDEVILLE.

[merged small][ocr errors]

Bon Désaugiers, mon camarade,'
Mets dans tes poches deux flacons;
Puis rassemble, en versant rasade,
Nos auteurs piquans et féconds.
Ramène-les dans l'humble asile
Où renaît le joyeux refrain.

Eh va ton train,

Gai boute-en-train!,

[ocr errors]
[ocr errors]

Mets-nous en train, bien en train, tous en train,

Et rends enfin au Vaudeville
Ses grelots et son tambourin.
Rends-lui, s'il se peut, le cortège
Qu'à la foire il a fait briller;
L'ombre de Panard te protége;
Vadé semble te conseiller.
Fais-nous apparaître à la file
Jusqu'aux enfans de Tabarin.
Eh! va ton train, etc.

Au lieu de fades épigrammes,
Qu'il aiguise un couplet gaillard :
Collé, quoi qu'en disent nos dames,
Est un fort honnête égrillard.
La gaudriole qu'on exile. ·
Doit refleurir sur son terrain.
Eh! va ton train, etc.

Malgré messieurs de la police,
Le Vaudeville est né frondeurgat /
Des abus fais ton bénéfice,

Force les grands à la pudeur :

Dénonce tout flatteur servile

A la gaîté du souverain.

[ocr errors][merged small][merged small]

Sur la scène, où plus à son aise

Avec toi Momus va siéger,
Relève la gaîté française

A la barbe de l'étranger.

La chanson est une arme utile
Qu'on oppose à plus d'un chagrin.
Eh! va ton train, etc.!

Verse, ami, versé donc à boire;
Que nos chants reprennent leur cours.
Il nous faut consoler la gloire,

Il faut rassurer les amours.

Nous cultivons un champ fertile
Qui n'attend qu'un ciel plus serein.
Eh! va ton train, etc.

MA VOCATION.

AI: Attendez-moi sous l'orme.

Jeté sur cette boule,

Laid, chétif et souffrant;
Etouffé dans la foule,
Faute d'être assez grand;
Une plainte touchante

De ma bouche sortit;

Le bon Dieu me dit: Chante,
Chante, pauvre petit! (bis.)
Le char de l'opulence
M'éclabousse en passant;
J'éprouve l'insolence
Du riche et du puissant;
De leur morgue tranchante
Rien ne nous garantit.
Le bon Dieu, etc.

D'une vie incertaine

Ayant eu de l'effroi,

Je

rampe sous la chaîne
Du plus modique emploi.
La liberté m'enchante,
Mais j'ai grand appétit.
Le bon Dieu, etc.

L'Amour, dans ma détresse,
Daigna me consoler;

Mais avec la jeunesse

Je le vois s'envoler.

Près de beauté touchante

Mon cœur en vain pâtit.
Le bon Dieu, etc.

Chanter, ou je m'abuse,
Est ma tâche ici bas.
Tous ceux qu'ainsi j'amuse
Ne m'aimeront-ils pas?
Quand un cercle m'enchante,
Quand le vin divertit,
Le bon Dieu, etc.

LE VILAIN.

(1815.)

AIR: de Ninon chez madame de Sévigné.

Eh quoi! j'apprends que l'on critique
Le de qui précède mon nom.
Êtes-vous de noblesse antique?

Moi, noble? oh! vraiment, messieurs, non.
Non, d'aucune chevalerie

Je n'ai le brevet sur vélin.

Je ne sais qu'aimer ma patrie... (bis.)

Je suis vilain et très-vilain... (bis.)
Je suis vilain,
Vilain, vilain.

Ah! sans un de j'aurais dû naître ;

Car, dans mon sang si j'ai bien lu,
Jadis mes aieux ont d'un maître
Maudit le pouvoir absolu.

Ce pouvoir, sur sa vieille base,
Étant la meule du moulin,

Ils étaient le grain qu'elle écrase... (bis.)
Je suis vilain, etc.

Mes aïeux, jamais dans leurs terres
N'ont vexé des serfs indigens,
Jamais leurs nobles cimelerres

Dans les bois n'ont fait

peur aux gens.

Aucun d'eux, las de sa campagne,

Ne fut transformné par Merlin

En chambellan de... Charlemagne... (bis.) Je suis vilain, etc.

Jamais aux discordes civiles

Mes braves aïeux n'ont pris part;
De l'Anglais aucun dans nos villes
N'introduisit le léopard;

Et quand l'Eglise, par sa brigue, i
Poussait l'État vers son déclin,

Aucun d'eux n'a signé la ligue... (bis.)
Je suis vilain, etc.

Laissez-moi donc sous ma bannière,

Vous,

messieurs, qui, le nez au vent,

Nobles par votre boutonnière,

Encensez tout soleil levant.

J'honore une race commune;
Car sensible, quoique malin,

Je n'ai flatté que l'infortune... (bis.)
Je suis vilain, etc.

LE VIEUX MÉNÉTRIER.

(NOVEMBRE 1815.)

AIR: C'est un lanla, landerirette.
Je ne suis qu'un vieux bonhomme,
Ménétrier du hameau.

Mais pour sage on me renommę,
Et je bois mon vin sans eau.,

« ForrigeFortsæt »