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Mais sur ton lit, trône paisible,
Où le plaisir rend ses décrets,
Lise, sois toujours accessible,
Pour le bonheur de tes sujets.
Lise, en vain un roi nous assure
Que, s'il règne, il le doit aux cieux,
Ainsi qu'à la simple nature

Tu dois de charmer tous les yeux.
Bien qu'en des mains comme les tiennes
Le sceptre passe sans procès,

que

De nous il faut
Pour le bonheur de tes sujets.
tu le tiennes

Pour te faire adorer sans cesse,

Mets à profit

ces vérités.

Lise, deviens bonne princesse,

Et respecte

nos libertés.

Des roses que

l'amour moissonne

Ceins ton front tout brillant d'attraits,
Et garde long-temps ta couronne

Pour le bonheur de tes sujets.

LES ROMANS.

A SOPHIE, QUI ME PRIAIT DE COMPOSER UN

Am

ROMAN POUR LA DISTRAIRE.

: J'ai vu partout dans mes voyages.
Tu veux que pour toi je compose
Un long roman qui fasse effet.
A tes vœux ma raison s'oppose :
Un long roman n'est plus mon fait.
Quand l'homme est loin de son aurore,
Tous les romans deviennent courts;

Et je ne puis long-temps encore
Prolonger celui des amours.

Heureux qui peut dans sa maîtresse
Trouver l'amitié d'une sœur!
Des plaisirs je te dois l'ivresse,
Et des tendres soins la douceur.
Des héros, des prétendus sages
Les longs romans, qui font pitié,
Ne vaudront jamais quelques pages
Du doux roman de l'amitié.

Triste roman que notre histoire !
Mais, Sophie, au sein des amours,
De ton destin, j'aime à le croire,
Les plaisirs charmeront le cours.
Ah! puisses-tu, vive et jolie,
Long-temps te couronner de fleurs,
Et sur le roman de la vie
Ne jamais répandre de pleurs!

L'OPINION

DE CES DEMOISELLES.

(MOIS DE MAI 1815.)

AIR Nom d'un chien, j' veut être épicurien,

Quoi! c'est donc bien vrai qu'on parie
Qu' l'enn'mi va tout r'mettre chez nous
Sens sus d'sous.

L' Palais-Royal, qu'est not' patrie,
S'en réjouirait :

Chacun son intérêt.

Aussi point d' fille qui ne crie:

Viv' nos amis,

Nos amis, les enn'mis !

D' nos Français j' connaissons I's astuces :
Ils n' sont pas aussi bons chrétiens
Qu' les Prussiens.

Comm' l'argent pleuvait quand les Russes
F'saient hausser d' prix

Tout' les filles d' Paris!

J' n'avions pas l' temps d' chercher nos puces.
Viv' nos amis, etc.

Mais, puisqu'ils r'vienn't, faut les attendre.
Je r'verrons Bulof, Titchakof,
Et Platof;

L' bon Sacken, dont l' cœur est si tendre,
Et puis ce cher...

Ce cher monsieur Blücher:

Ils nous donn'ront tout e' qu'ils vont prendre. Viv' nos amis, etc.

"

Drès qu' les plum's de coq vont r'paraître,
J' secoûrons, d' façon à l' fair' voir,
Not' mouchoir.

Quant aux amans, j' dois en r'connaître,
Ça tomb' sous l' sens,

Au moins deux ou trois cents.
Pour leur entré', louons un' fenêtre.
Viv' nos amis, etc.

J' conviens

que d' certain's honnêt's femmes

Tout autant qu' nous en ont pincé,

L'an passé :

Et qu' nos cosaqu's, pleins d' leurs bell's flammes, Prenaient l' chemin

Du faubourg Saint-Germain... Malgré l' tort qu' nous ont fait ces dames, Viv' nos amis, etc.

2.

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Les affair's s'ront bientôt bâclées,

Si j'en crois un vieux libertin

D' sacristain.

Quand y aurait queuqu's maisons d' brûlées, Queuqu's gens d'occis,

C'est l' cadet d' nos soucis.

Mais j' rirai bien si j' somm's violées.
Viv' nos amis, etc.

L'HABIT DE COUR,

OU

VISITE A UNE ALTESSE.

AIR: Allez-vous-en, gens de la noce.
Ne répondez plus de personne,
Je veux devenir courtisan..
Fripier, vite, que l'on me donne
La défroque d'un chambellan.
Un grand prince à moi s'intéresse,
Courons assiéger son séjour,

Ah! quel beau jour ! (bis.)
Je vais au palais d'une altesse,
Et j'achète un habit de cour.
Déjà, me tirant par l'oreille,
L'ambition hâte mes pas,

Et mon riche habit me conseille
D'apprendre à m'incliner bien bas.
Déjà l'on me fait politesse,
Déjà l'on m'attend au retour.
Ah! quel beau jour! (bis.)

Je vais saluer une altesse,
Et je porte un habit de cour.
N'ayant point encor d'équipage,
Je pars à pied modestement;

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