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SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1894.

PRÉSIDENCE DE M. C. SCHEFER, MEMBRE DE L'INSTITUT.

La séance est ouverte à 4 heures et demie.

Le procès-verbal de la séance du 6 janvier est lu et adopté. M. LE SECRÉTAIRE dépouille la correspondance, qui comprend : 1o Des lettres d'excuse de MM. DERRÉCAGAIX et AYMONIER;

2o Un envoi d'exemplaires du tirage à part du mémoire de M. Pierre Mirande, inséré au troisième Bulletin de la section pour 1893;

3o Une lettre de M. G. Schlegel, professeur de langue et de littérature chinoises à l'Université de Leide, accompagnant le don des douze premiers numéros de ses Problèmes géographiques. (M. H. CorDIER, rapporteur);

4° Un mémoire manuscrit de M. Vissière, correspondant du Ministère, premier interprète de la légation de France en Chine, et intitulé L'odyssée d'un prince chinois : Hang hai yin ts'ao, Essai poétique sur un voyage en mer, par le septième prince, père de l'Empereur de Chine. (M. H. CORDIER, rapporteur.)

M. LE PRÉSIDENT signale diverses publications géographiques émanées des membres de la section, et notamment le dernier fascicule du Madagascar de M. Grandidier, consacré à l'histoire de la géographie de cette grande île, et l'atlas américain de M. G. Marcel.

M. LE SECRÉTAIRE rend compte des décisions prises par la Commission centrale dans sa séance du 27 janvier, relatives aux propositions formulées par la section.

La section procède ensuite à l'examen des documents envoyés par les membres des sociétés savantes et destinés au Congrès de 1894. Ces documents seront soumis, comme chaque année, à l'examen de divers membres, qui sont priés de les renvoyer directement à l'Administration avec leur avis sur l'opportunité de la communication de ces travaux aux séances de la Sorbonne.

M. A. DE BARTHÉLEMY lit un rapport sur deux brochures envoyées au Comité par M. Perrier du Carne.

M. H. CORDIER signale deux envois intéressants de M. J.-J. Meijer, contrôleur de 1 classe à Oungaran, province de Samarang (île de Java). L'un, imprimé, est l'Aperçu des études philologiques des langues malaises, lu par l'auteur au neuvième Congrès international des orientalistes, en septembre 1891; l'autre est une petite carte manuscrite, qui esquisse un itinéraire de Samarang aux ruines du Boro-Boudour et de Prambanan.

M. GRANDIDIER Communique un rapport sur le Bulletin de la Société de géographie (1893, 1 semestre).

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M. BOUQUET DE LA GRYE résume les travaux de la Société de géographie de Rochefort en 1892:

La Société de géographie de Rochefort est une de celles qui, grâce au zèle de leurs membres, donnent chaque année les documents les plus intéressants. Le volume de 1892 contient un mémoire de Michel Bégon écrit en 1698 sur la généralité de la Rochelle, dont il était intendant.

La publication en est faite d'après un manuscrit conservé à la bibliothèque de Rochefort, et nous aurions eu le devoir de l'analyser, vu son importance, si déjà, en 1875, les Archives historiques de la Saintonge n'en avaient eu la primeur d'après les textes conservés à la bibliothèque de l'Arsenal et dans les bibliothèques de MM. de Rencogne et Bouyer.

La Société de Rochefort a voulu que ses lecteurs prissent aussi connaissance des renseignements très curieux contenus dans le mémoire de Bégon, et, pour le compléter, elle a fait imprimer trente-sept lettres du même auteur, jusqu'à présent inédites, qui ont trait à un voyage qu'il fit, en cette même année 1698, aux eaux des Banières, pour se guérir de rumatismes et de coliques.

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Bégon avait été antérieurement aux eaux de Digne, de Balaruc, de Bourbon, sans éprouver de soulagement, et ses lettres, datées de Banières, donnent une idée singulière de la façon dont les médecins des eaux traitaient alors leurs malades.

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Après la purgation consécutive à l'arrivée, Bégon boit chaque jour, entre 6 et 7 heures du matin, 20 verres d'eau minérale. Puis,

contre l'avis des médecins, il prend un bouillon à 9 heures 1/2. dont il se trouve très bien. Il dîne ensuite à midi et soupe le soir.

Les fruits sont défendus pendant le traitement, mais les fraises sont si bonnes, qu'il les déclare simples curiosités pouvant accompagner chaque repas, et, le 17 septembre, les Frères de Saint-Jean lui ayant envoyé un panier de pêches, il ne peut s'empêcher d'en manger une le premier jour et deux le lendemain, et s'il en reste encore demain, écrit-il à M. Champoury, médecin du roy, j'en mangerai bien trois, l'expérience devant être préférée aux décisions de la Faculté ».

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Bégon est loin de ne s'occuper que de sa santé pendant les vingt-trois jours qu'il passe à Bagnères; il fait une description complète de la ville d'eaux, de ses hospices et du couvent des capucins, de la belle végétation des environs et des ressources que l'on peut en tirer. S'il sourit en parlant des truites de Mesdon, divisées en deux groupes qui se partagent le bassin du couvent sans jamais se mêler, emblème, dit-il, pour faire comprendre que les capucins des autres provinces doivent rester chez eux, et des choux qui, lorsqu'ils sont bien pommés, donnent la fièvre aux laïques, il profite de son voyage pour s'informer de toutes les productions du pays, du bitume qui se trouve à Gavriac et qui pourrait remplacer le brai, du minerai de fer qui sert à fabriquer du bon acier.

Ses lettres au Ministre, M. de Maurepas, contiennent des renseignements intéressants; s'il donne un chiffre très inexact sur la hauteur du Pic-du-Midi, d'après les mesures de M. Gaultier, il est plus heureux lorsqu'il parle des résultats obtenus dans l'exploitation des arbres des Hautes-Pyrénées pour en tirer des bois de mâture et des avirons de galère. C'est un sieur Rigord qui a conduit cette opération avec une très grande habileté, au milieu d'une population féroce et difficile, soutenue par les grands seigneurs du pays.

Les mines l'occupent aussi beaucoup, il emploie pour les recherches de cette nature le sieur Dinault, et il emportera, pour les montrer au Ministre, des échantillons de cuivre, de plomb et d'étain.

Enfin il fait recueillir toutes les plantes qui lui paraissent utiles à faire connaître. Cet ensemble de lettres officielles ou intimes ressuscite le milieu où vivaient nos pères il y a deux cents ans, et montre aussi la préoccupation incessante de ceux qui étaient chargés d'administrer une province du royaume.

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Dans le même volume se trouve un précis historique et archéologique de l'arrondissement de Rochefort-sur-Mer, par M. l'abbé Person, qui mérite d'être signalé pour le nombre et la valeur des renseignements qu'il donne. Chaque commune, chaque édifice, est l'objet de recherches historiques puisées aux bonnes sources, et F'on doit remercier M. Lemonnier d'avoir bien voulu communiquer le manuscrit de M. Person, écrit il y a trente ans, et qui est une œuvre de patience et d'érudition.”

M. LEVASSEUR donne lecture d'un mémoire sur La question des sources du Mississipi, dans lequel il met particulièrement en lumière le rôle des voyageurs français dans l'exploration du territoire où le grand fleuve prend son origine.

M. LE PRÉSIDENT remercie M. Levasseur de cette communication, et, sur sa proposition, la section décide que le mémoire sur les sources du Mississipi sera imprimé dans le premier Bulletin de 1894, avec les cartes qui l'accompagnent.

M. MAUNOIR résume les dernières publications de la Société de géographie de Brest.

M. SCHEFER présente un aperçu des derniers numéros de la Société asiatique, 1892-1893.

La séance est levée à 5 heures et demie.

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SEANCE DU 3 MARS 1894.

PRÉSIDENCE DE M. CH. SCHEFER, MEMBRE DE L'INSTITUT.

La séance est ouverte à 4 heures et demie.

Le procès-verbal de la séance du 3 février est lu et adopté.

M. LE PRÉSIDENT annonce à la section le retour de M. Charmes, rentré d'Égypte en bonnesanté, et félicite, au nom de ses collègues, le directeur du secrétariat de son heureux voyage et de son rétablissement.

M. LE SECRÉTAIRE dépouille la correspondance, qui comprend d'abord une lettre de M. Foureau, transmise par la direction du secrétariat, et ainsi conçue :

Ouad Tikhamalt, 6 jours N. O. de Rhât, 14 janvier 1894.

« Je suis arrivé chez les Azguer et j'ai obtenu d'eux de me laisser traverser leur territoire. Je pars donc dans la direction de l'Aïr avec des Touareg comme convoyeurs et comme guides.

« J'ai déjà recueilli de nombreux documents scientifiques et fait de fréquentes observations astronomiques, magnétiques, ainsi qu'un itinéraire complet.

J'envoie à Biskra, en mains sûres, tous ces documents, qui pourraient se perdre ou s'égarer dans le Sud en me suivant. »

La correspondance comprend en outre :

Une lettre d'excuse du général DERRÉCAGAIX, empêché d'assister à la séance;

Une lettre accompagnant l'envoi du 2 volume de l'Histoire du commerce du monde, par M. Octave Noël. M. SCHEFER, qui a déjà rendu compte du premier volume, veut bien se charger d'analyser aussi le second;

Enfin une lettre de M. Dumoutier, à laquelle est jointe un mémoire manuscrit : La légende annamite du Bouddha. (M. AYMONIER, rapporteur.)

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