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BULLETIN

DU

COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES

ET SCIENTIFIQUES.

SECTION

DE GÉOGRAPHIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIVE.

PROCÈS-VERBAUX,

SÉANCE DU SAMEDI 6 JANVIER 1894.

PRÉSIDENCE DE M. CH. SCHEFER, MEMBRE DE L'INSTITUT.

La séance est ouverte à 4 heures et demie.

Le procès-verbal de la séance du 2 décembre 1893 est lu et adopté, La correspondance comprend deux demandes de subvention des sociétés de géographie de Dijon et de Montpellier; la première est renvoyée à la section d'histoire, la seconde est appuyée auprès de la commission centrale par un rapport favorable de M. DE LA NOË.

MM. Meijer, Périer du Carne et Schrader ont, en outre, adressé diverses brochures qui sont renvoyées à l'examen de MM. CORDIER, DE BARTHÉLEMY et MAUNOIR.

Sur la proposition du secrétaire, MM. AYMONIER et CORDIER SOnt désignés comme commissaires responsables de la publication des documents de la mission Pavic. M. Aymonier voudra bien spécialement s'occuper de la partie linguistique de l'ouvrage.

GÉOGRAPHIE.

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M. HAMY résume le 15° volume des Bulletins de la Société normande de géographie:

«Le volume publié en 1893 par la Société normande de géographie renferme, outre la fin du mémoire sur la Corée, de ChailléLong Bey, dont j'ai déjà parlé ici, des notes sur l'Allemagne et le sud de l'Espagne de M. Gaston Routier; la suite d'un récit de voyage en Russie de M. Francis Drouet; une notice de M. de Croizier, intitulée Le Dernier Amir de Boukhara; un mémoire sur les origines de l'occupation anglaise en Égypte, par M. Gavillot; puis ce sont de longs commentaires de M. Gravier sur la cartographie de Madagascar, dont M. Grandidier vous parlera peut-être, et enfin des notes sur les forêts de la Seine-Inférieure, rédigées par M. Armand Sanson, inspecteur adjoint des forêts. Ce dernier travail mérite. d'être plus particulièrement signalé à la section; c'est une histoire relativement complète des déboisements en haute Normandie. Une intéressante carte, qui accompagne le texte de M. Sanson, montre dans quelle large mesure les forêts ont disparu depuis le x1° siècle, notamment le long de la Bresle, de la Béthune, de l'Andelle, ou dans la basse Seine, entre Elbeuf et Lillebonne. A de rares exceptions près, les bois actuels apparaissent sur la carte de M. Sanson comme des taches plus ou moins restreintes que reliaient jadis entre elles, sous forme de plaques fort étendues, les forêts arrachées depuis six siècles.

Le Bulletin de la Société normande renferme aussi une lettre intéressante du Dr Marchand, qui accompagne le lieutenant Braulot dans sa route vers Kong, et raconte l'excellente réception faite aux voyageurs français dans le pays d'Anno. Je signalerai enfin divers renseignements commerciaux adressés à la société par MM. Lance, Louvet et Delavoipierre. »

M. DE BARTHÉLEMY lit des extraits d'une lettre écrite d'Oungaran (Java), par M. Meijer, un de nos correspondants les plus zélés.

M. Meijer, ayant reçu de la Société des arts et sciences de Batavia une modeste subvention, a profité de ce subside pour fouiller les ruines d'un temple à 5 kilomètres de sa demeure. Il y a trouvé cinq images de Ganêça, fils de Çiva et de Parvati, dieu de la sagesse, une image de Çiva à quatre bras, une image de Kunêra, dieu de la richesse, et deux images de femmes, peut-être

des vidyâdarî, une classe de demi-dieux et de demi-déesses. ». Malheureusement, ces images sont plus ou moins mutilées.

« A l'égard de Ganêça, continue M. Meijer, je crois avoir trouvé quelque chose de nouveau. D'après les catalogues des musées archéologiques de Batavia et de Leyde, ce dieu est ordinairement représenté tenant dans les mains un chapelet axamâlâ et un aiguillon de cornac aykuça, qui ressemble souvent à une hache. Deux de mes images tiennent au lieu de cet aiguillon une corde à étrangler. . . . Une autre ruine, à 8 kilomètres de ma maison, n'a rien procuré. Ce temple était probablement d'une date plus récente; le matériel employé est moins solide, et une partie des murs est faite de terre cuite, ce qui indique une période plus rapprochée..... Et même, je crois que la partie au-dessus du fondement était en bois ou en bambou. La masse des pierres taillées qui a été mise à jour est relativement petite. Il est maintenant clair que l'on a couvert de terre ces ruines. Qui a fait cela : les premiers prédicateurs du mahométisme, pour faire disparaître toutes les traces de l'ancien culte, ou les Hindous javanais, pour empêcher que les mahométans continuent à détruire leurs sanctuaires?

Ce que je regrette fort, c'est de n'avoir trouvé aucune inscription. Ordinairement, chaque temple a son praçasti, sa charte, mentionnant le nom du fondateur, la date et le but de la fondation. Ces inscriptions ont assurément la plus grande valeur : elles nous font connaître les noms de souverains, de princes dont la génération présente n'a gardé aucun souvenir.

Jusqu'aujourd'hui, les savants hollandais ont déchiffré quatre cents inscriptions en kawi et en sanscrit, dont la plus ancienne est de l'année 654 après J-C. Grâce aux recherches de MM. Cohen Stuart, Brandes, Holle, Kern et d'autres, nous savons maintenant qu'il y a eu un roi hindou javanais nommé Stirlangga, un autre nommé Abpu Sindokçri Içavavikroma, un autre nommé Çrengga, etc. Mais il reste encore beaucoup à connaître des temps les plus reculés de l'histoire de Java, et M. Meijer termine sa communication en exprimant l'espoir que la Société des arts et sciences, encouragée par le succès de sa première fouille, continuera à lui donner son aide matérielle et morale.

M. LONGNON dit quelques mots d'un volume de M. Lassalle, renvoyé à son examen.

M. MAUNOIR expose brièvement le contenu de la notice de M. Desfontaines, intitulée A travers l'Amérique.

M. MARCEL lit un rapport sur le manuscrit envoyé au comité par M. Ducrot, de Tours, et intitulé La géographie de Rabelais.

La séance est levée à 5 heures et demie.

Le Secrétaire,

E.-T. HAMY.

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