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qui il m'a été donné de converser en hindoustani, accompagné de M. Ed. H. Palmer, dont j'admire la grande facilité et l'admirable aisance avec laquelle il s'exprime dans la langue nationale de l'Inde moderne; oui, nationale, car les Indiens forment encore une nation, ainsi que le faisait observer dernièrement le journal hindoustani-anglais de Calcutta intitulé Urdu Cuide, et l'éducation que le gouvernement anglais leur distribue généreusement au moyen de l'hindoustani servira à les unir davantage, la civilisation européenne tendant à adoucir leurs dissidences religieuses. L'Angleterre, comme nous venons de le voir, s'efforce de faire avancer les Indiens dans la voie du progrès; elle veut par là non-seulement se les concilier, mais se les attacher,、 suivant en cela le conseil d'un de ses poëtes favoris (Byron):

Safer to reconcile a foe, than make

A conquest of him, for this conquest's sake;
This tames the power of doing present ill,
But that disarms him of the very will.

vrage en persan et en anglais, intitulé d'après son nom Icbâl-i Farang « La prospérité des Européens », lequel est orné de son portrait.

Nous avons eu aussi la visite du Parsi Manockjee Cursetjee, qui est venu à Paris pour la troisième fois, en route pour la Russie d'où il doit retourner dans l'Inde.

SEIZIÈME DISCOURS

3 décembre 1866.

MESSIEURS,

Le nombre des journaux hindoustanis s'est encore accru cette année : j'en ai vingt-six nouveaux à vous signaler, et ils se distinguent toujours non-seulement par un style en général fleuri, mais par les métaphores dont ils abondent: les Orientaux s'expriment rarement avec simplicité, comme le prouvent ces quelques lignes tirées du Koh-i nûr de Lahore (1):

« A Calcutta, le 27 décembre, a eu lieu à l'université la séance d'examen pour lequel il y avait treize cents candidats. On doit se féliciter d'un tel progrès dans la science en Hindoustan il est par là certain qu'en peu de temps on verra notre pays devenir un jardin toujours printanier, couvert des fleurs de la science et de la philosophie. »

:

Pour commencer par les provinces du nord-ouest, où il y avait à la fin de 1865 dix-huit différents journaux hindoustanis, parmi lesquels l'Akhbâr-i 'âlam (2), celui

(1) N° du 2 janvier 1866.

(2) Mirza Wajâhat Alî Khân, l'habile éditeur et le propriétaire de l'Akhbar-i'alam qui paraît tous les jeudis par cahiers de 16 pages sur deux colonnes, suivies assez souvent d'un supplément appelé spécialement Mirat Gazette), veut bien m'envoyer ce journal, un des plus intéressants de l'Inde, et j'y trouve à glaner des nouvelles littéraires et quelques indications d'ouvrages nouveaux. J'y trouve aussi de temps à autre des pièces de vers hindoustanis et d'intéressants articles de fonds, tels que dans les derniers numéros, ceux sur l'utilité des voyages, sur ce que nous nommons en France « l'assistance publique », et sur l'excellence de la médecine, au sujet de laquelle Mahomet a dit dans un hadis: « Il

qui a le plus d'abonnés, est tiré à cinq mille trois cent soixante-dix exemplaires, nous trouvons de plus cette année :

1o Le Najm ulakhbâr « l'Astre des nouvelles », journal de Mirat, qu'il ne faut pas confondre avec celui de Surate qui porte le même titre.

2o Le Kanpur (Cawnpour) Gazette, journal urdu publié par le munschi Nawal Kischor, qui est en même temps directeur de la typographie de Lakhnau où est imprimé l'Awadh akhbar, dont il est aussi éditeur.

Quant à l'autre journal de Cawnpour dont je vous ai parlé l'an passé, j'en ai reçu un numéro, grâce à l'obligeance du savant M. J. Platts, et je suis sûr maintenant de la vraie orthographe du titre, qu'on doit lire : Schu'la-i Tûr et traduire « la flamme du mont Sinaï ». Je sais aussi aujourd'hui que ce journal, qui paraît depuis longtemps le mardi de chaque semaine par cahiers de seize pages sur deux colonnes, est urdu et non hindi, qu'il est édité par Jamna Praçâd et rédigé par le schaïkh' Abdullah, l'ancien éditeur du Simla Akhbar.

3o Le Majma' ulbahraïn « le Confluent des deux mers > de Ludiana, rédigé par Muhammad Nâcir Khân et Muhammad Schâh.

4o L'Ab-i hayât-i Hind « l'Eau de la vie de l'Inde », journal urdu d'Agra, édité par le pandit Bansidhar, professeur à l'école normale de cette ville, à qui on doit près de cinquante différents ouvrages ou opuscules.

Le même journal est reproduit en hindi sur la seconde colonne de chaque page, sous le titre analogue de Bharat Khand amrit « l'Ambroisie de l'Inde » (1). Il est l'organe de l'association pour la réforme religieuse et sociale dont

:

n'y a (proprement) que deux sciences celle des corps (la médecine) et celle des religions (la théologie). » 'Ilm; 'ilmân; ilm ulabdán o 'ilm uladydn.

(1) J'en ai parlé incomplétement dans mon Discours de 1864, p. 246. Ce journal paraît mensuellement par numéros de 16 pages à l'imprimerie appelée Nar ul 'ilm « la Lumière de la science ».

Bansidhar est président et qu'on appelle Anjumun-i hacc « la Société de la vérité ».

5o Le Kâr-náma-i Hind « Annales de l'Inde ». Ce journal, rédigé par le khâja Muhammad Hâschim, paraît depuis septembre dernier à Sohnah, district de Gurganw; il est fort loué par Wajâhat Ali (1) pour l'élégance de sa rédaction et la variété qui y règne. Wajâhat regrette seulement qu'on y ait donné le titre d'un journal de Lakhnau.

A propos de cette ville, je dois vous dire, messieurs, que le succès de l'Awadh akhbûr, qui compte sept années d'existence, a déterminé l'éditeur à en agrandir le format et à augmenter le nombre des pages de chaque numéro. Ce journal, qui paraît tous les mercredis, n'avait d'abord que quatre pages petit in-quarto, puis seize; il en a actuellement quarante-huit grand in-quarto, et il est ainsi devenu le plus volumineux de l'Inde. On peut juger par là du progrès que fait parmi les Indiens le goût des journaux, qui deviennent de jour en jour de première nécessité.

Dans le numéro du 12 décembre dernier, que j'ai eu l'occasion de lire, j'ai trouvé un gazal de Bé-sabr (Sans patience), poëte de Saharanpur, et une lettre sur le Bhutan, par Ra'na, autre poëte contemporain. Ce numéro se termine par un épithalame d'un jeune poëte nommé Aïsch (Vie).

Dans les provinces du Penjab nous avons :

6o Le Panjabi, journal urdû de Lahore, rédigé par le munschi Mahammad'Azîm, qui en est propriétaire.

7° Le Guyan pardaïni patrika « Feuille distributrice de la science », journal scientifique mensuel de Lahore, publié par les soins du pandit Mukund Râm de Kachemyre, sur deux colonnes, une en hindi (caractères dévanagaris), et l'autre en urdû (caractères persans). Ce journal donne d'intéressants articles scientifiques souvent accompagnés de figures, et des articles historiques, géographiques et littéraires (2).

(1) Akhbar-i 'alam, no du 11 octobre 1866.
(2) Voyez plus loin le n° 19 de cette liste. p. 311.

8o Il paraît, il y a déjà longtemps, à Lahore un journal hindoustani dont je n'ai connu que cette année l'existence, avantage que m'a procuré la bonne amitié de l'éminent Dr Leitner, qui m'en a envoyé quelques numéros par l'entremise de son jeune ami, M. Lepel Griffin, vice-président de l'Académie (Anjuman) de Lahore et auteur d'une « Histoire des principaux chefs du Penjab (1) »; je veux parler du Bahr-i hikmat « l'Océan de la sagesse », journal mensuel de médecine musulmane, bien que rédigé par le munschi hindou Gauri Sankar.

9° Depuis le mois de décembre 1865, il paraît à Sialkot un nouveau journal hindoustani qui porte le titre de Khaïr khâh-i Panjâb « l'Ami du Penjab ». Ce journal, annoncé dans le Koh-i nûr de Lahore et dans l'Akhbar-i'âlam de Mirat, est édité par le munschi Diwân Chand, qui, avant l'insurrection de 1857, avait publié trois autres journaux : le Chaschma-i faiz « la Source de l'abondance », le Khursched'âlam « le Soleil du monde », et l'Akhbâr-i Panjâb <«<les Nouvelles du Penjab ». Ce nouveau journal paraît bi-mensuellement, et le journaliste qui l'annonce assure qu'il est réellement « la source de l'abondance », par allusion au titre de l'ancien journal du même éditeur.

Le Koh-i nûr et le Sarkârî akhbâr de Lahore continuent à paraître avec succès et conservent dans la presse indienne la place distinguée qu'ils y ont acquise. Dans le Koh-i nûr, un des journaux les plus importants de l'1nde sous le rapport littéraire, on trouve souvent des annonces développées des ouvrages nouvellement imprimés, non-seulement en hindoustani (urdû et hindi), mais en arabe, en persan et en sanscrit (2), le compte rendu des séances et des actes de la Société de Lahore pour la diffusion des connaissances, des articles sur l'éducation des femmes, des pièces de poésie qui

(1) History of the principal chiefs and native gentry of the Penjâb. (2) Dans le numéro du 6 mars 1866 se trouvent annoncés cent soixantesept ouvrages.

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