Victor Hugo le philosophe. - Paris, Colin 1900

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Librairie Armand Colin, 1900 - 378 sider
 

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Side 18 - Que faire et que penser? — Nier, douter, ou croire? Carrefour ténébreux! triple route! nuit noire! Le plus sage s'assied sous l'arbre du chemin, Disant tout bas: J'irai, Seigneur, où tu m'envoies. Il espère, et, de loin, dans les trois sombres voies, II écoute, pensif, marcher le genre humain!
Side 20 - Je vous dirai qu'en moi je porte un ennemi, Le doute, qui m'emmène errer dans le bois sombre, Spectre myope et sourd, qui, fait de jour et d'ombre, Montre et cache à la fois toute chose à demi.
Side 16 - Qui vous restent aux mains! Oublions! oublions! Quand la jeunesse est morte, Laissons-nous emporter par le vent qui l'emporte A l'horizon obscur. Rien ne reste de nous; notre œuvre est un problème. L'homme, fantôme errant, passe sans laisser même Son ombre sur le mur!
Side 161 - L'entourait. A travers un frisson, on sentait Que ce buccin fatal, qui rêve et qui se tait, Quelque part, dans l'endroit où l'on crée, où l'on sème, Avait été forgé par quelqu'un de suprême Avec de l'équité condensée en airain. Il était là, lugubre, effroyable, serein.
Side 249 - Toute religion, homme, est un exemplaire De l'impuissance ayant pour appui la colère. Toute religion est un avortement Du rêve humain devant l'être et le firmament; Le dogme, quel qu'il soit, juif ou grec, rapetisse A sa taille le vrai, l'idéal, la justice, La lumière, l'azur, l'abîme, l'unité...
Side 163 - L'épanouissement du genre humain de siècle en siècle, l'homme montant des ténèbres à l'idéal, la transfiguration paradisiaque de l'enfer terrestre, l'éclosion lente et suprême de la liberté, droit pour cette vie, responsabilité pour l'autre; une espèce d'hymne religieux à mille strophes, ayant dans ses entrailles une foi profonde et sur son sommet une haute prière; le drame de la création éclairé par le visage du créateur, voilà ce que sera, terminé, ce poëme dans son ensemble;...
Side 154 - Qui connaît le destin? qui sonda le peut-être? Oui, l'heure énorme vient, qui fera tout renaître, Vaincra tout, changera le granit en aimant, Fera pencher l'épaule au morne escarpement, Et rendra l'impossible aux hommes praticable.
Side 17 - Hélas ! naître pour vivre en désirant la mort ! Grandir en regrettant l'enfance où le cœur dort, Vieillir en regrettant la jeunesse ravie, Mourir en regrettant la vieillesse et la vie ! Où donc est le bonheur, disais-je? — Infortuné! Le bonheur, ô mon Dieu, vous me l'avez donné ! 28 mai 1830.
Side 231 - L'histoire a sa vérité, la légende a la sienne. La vérité légendaire est d'une autre nature que la vérité historique. La vérité légendaire, c'est l'invention ayant pour résultat la réalité. Du reste, l'histoire et la légende ont le même but, peindre sous l'homme momentané l'homme éternel.
Side 105 - Le pesant chariot porte une énorme pierre; Le limonier suant du mors à la croupière, Tire, et le roulier fouette, et le pavé glissant Monte, et le cheval triste a le poitrail en sang. Il tire, traîne, geint, tire encore et s'arrête; Le fouet noir tourbillonne au-dessus de sa tête; C'est lundi; l'homme hier buvait aux Porcherons Un vin plein de fureur, de cris et de jurons; Oh!

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