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milieu d'eux un jeune homme chez qui le fruit de la première adolescence était nouvellement parvenu à maturité, et dont la barbe (1) avait récemment poussé (2). Un des vizirs baisa le pied du trône du roi, plaça sur la terre son visage, en signe d'intercession, et dit : « Ce jeune homme n'a point encore mangé du fruit du jardin de la vie et n'a point joui de la fleur de sa jeunesse. J'ose espérer de la générosité infinie et de la bonté royale de mon maître, qu'il daignera imposer une obligation à son serviteur (c'est-à-dire à moi), en lui accordant la vie de cet adolescent. » Le roi contracta son visage à cause de cette parole, qui ne se trouva pas conforme à son esprit élevé, et il dit : VERS. Toute personne dont l'origine est mauvaise ne profitera point de l'heureuse influence des gens de bien. Vouloir donner de l'éducation à un homme indigne, c'est prétendre placer des noix sur une coupole (3).

Il vaut donc mieux anéantir la race et la famille de ces hommes, et il est préférable d'arracher leur racine et leur base; car éteindre le feu et laisser de la braise, tuer la vipère et conserver ses petits, ne sont point le fait des sages.

DISTIQUE. Quand bien même le nuage ferait pleuvoir l'eau de la source de vie (4), tu ne mangeras jamais de fruit cueilli sur la branche du saule. Ne passe point ton temps avec un homme

(1) Littéralement : la verdure ou le duvet du jardin de sa joue.

(2) Cette expression rappelle les vers suivants de notre admirable André Chénier :

Leurs mains vont caressant sur sa joue enfantine
De la jeunesse en fleur la première étamine.

(3) Les Persans affectionnent cette image d'une noix que l'on essaye de faire tenir sur un dôme. On la trouve employée par notre auteur dans son Bostan (page 209, vers 89), et par Mirkhond dans le chapitre de son his

toire universelle consacré aux Ismaéliens ou Assassins de

la Perse. Voyez les Notices et extraits des manuscrits, t. IX, p. 230, lignes 13 et 14. On lit aussi dans un ouvrage persan : « Les discours des gens du commun n'aboutissent à rien et ressemblent à la noix et au dôme, oué miçal djouz ouégunbed bouwed. » Tewarikh al alem, mss. de M. Ch. Schefer, fo 111, ro.

(4) Allusion à la fontaine de la vie, où les Orientaux prétendent que Khidr (Elie) puisa une éternelle jeunesse, tandis qu'Alexandre le Grand ne put s'y désaltérer. C'est ainsi que nos aïeux croyaient à l'existence de la

fontaine de Jouvence.

d'une origine vile, car tu ne mangeras pas de sucre extrait du roseau dont on fait des nattes.

Lorsque le vizir entendit ce discours, il l'approuva bon gré mal gré, loua la bonté de l'avis du roi et dit : « Ce que mon maître (puisse son règne être éternel!) vient de dire est la vérité même. En effet, si cet enfant avait été élevé dans la compagnie de ces méchants, il aurait pris leur caractère et serait devenu un d'entre eux. Mais votre serviteur espère qu'il recevra une bonne éducation dans la société des gens de bien, et prendra le caractère des sages; car c'est presque encore un enfant, et les coutumes de rébellion et d'opiniâtreté de cette troupe d'hommes n'ont point jeté de profondes racines dans son esprit. On lit dans les hadits (paroles de Mahomet): « Il n'y a pas d'enfant qui ne soit mis au monde dans la doctrine de l'islamisme; ensuite ses père et mère le font juif, chrétien ou mage. "

DISTIQUE. La femme de Loth est devenue l'amie des méchants, aussi la famille, qui jouissait du don de prophétie, fut perdue pour elle. Le chien des compagnons de la caverne (les sept dormants) a suivi pendant quelques jours la trace des bons, et il est devenu homme.

Il parla ainsi, et une partie des commensaux du roi se joignirent à lui pour intercéder, de sorte que le monarque renonça à faire périr le jeune homme et dit : « Je lui pardonne, quoique je n'en voie pas l'utilité. "

TÉTRASTIQUE. Sais-tu ce que Zâl dit à (son fils) Roustem, le héros? « On ne peut regarder l'ennemi comme méprisable et sans ressources. Nous avons vu que souvent l'eau sortait d'une faible source; lorsque cette eau est devenue plus considérable, elle a emporté chameaux et bagages."

En somme, le vizir conduisit l'adolescent à sa maison, l'éleva avec soin et bonté, et préposa à son éducation un maître instruit, de sorte qu'on dui apprit à bien parler et à répondre d'une manière convenable, ainsi que les autres choses requises pour le service des rois. En un mot, il devint agréable aux yeux de tous.

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Un jour le vizir parlait de quelques-unes de ses bonnes qualités en présence du roi, et disait : L'enseignement des sages a laissé des traces en lui, et a chassé de son caractère son ancienne ignorance. » Le prince sourit de cette parole, et dit: VERS. A la fin le louveteau deviendra loup,

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quand bien même il aurait grandi avec les tèrent envie, l'accusèrent d'une trahison, et firent hommes. " de vains efforts pour le tuer.

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VERS. Que pourra faire l'ennemi, lorsque l'ami sera tendre et dévoué? Tout ce que fait l'objet aimé est bien.

Le roi demanda au jeune homme : « Quel est le

Une ou deux années s'écoulèrent; une troupe de vauriens du quartier se joignirent au jeune homme, et conclurent avec lui un pacte de société, de sorte, que dans un moment opportun, il tua le vizir et ses deux fils, enleva des richesses incal-motif de leur inimitié à ton égard? » Il répondit : culables, s'établit aux lieu et place de son père dans A l'ombre de la puissance royale, j'ai rendu tout la caverne des voleurs, et se révolta ouvertement. le monde satisfait, excepté l'envieux qui ne sera On en informa le roi, qui commença par se mor- contenté que par la chute de ma prospérité. Que dre la main en signe d'étonnement, après quoi la puissance et la félicité de mon maître soient il dit : stables!"

DISTIQUE. - Comment quelqu'un ferait-il une bonne épée avec du mauvais fer? O sage, un homme de rien ne deviendra pas quelque chose par l'éducation. La pluie, dont personne ne conteste la bienfaisante nature, fait croître des tulipes dans les jardins et des mauvaises herbes dans les terres salines. "

AUTRE. Une terre saline ne produit pas de jacinthes; n'y perds pas ta semence et ton travail. Faire du bien aux méchants, c'est la même chose que faire du mal aux bons.

II. J'ai vu sur la porte du palais d'Oghoulmich (1) un fils d'officier qui avait une intelligence, une prudence et une pénétration au-dessus de tout éloge. Même dès son enfance, des signes de grandeur étaient manifestes sur son front.

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"

DISTIQUE. Je puis bien ne vexer le cœur de personne; mais que ferai-je pour l'envieux, qui est dans la peine par sa propre faute (1)? O envieux, meurs, afin que tu sois délivré, car l'envie est une maladie de l'incommodité de laquelle on ne peut se délivrer que par la mort.

VERS. Les malheureux souhaitent ardemment le déclin de la prospérité et du rang des hommes heureux. Si l'œil de la chauve-souris ne voit pas pendant le jour, quelle faute en doit-on imputer au disque brillant du soleil? Veux-tu savoir la vérité? Que mille yeux comme celui-là soient aveugles, plutôt que le soleil soit obscurci.

III. Une certaine année, je fis un voyage de Balkh à Bâmyân (2). Le chemin était fort dangereux à cause des voleurs. Un jeune homme m'accompa

VERS. - Grâce à sa sagesse, l'astre de la gran- gna, à titre d'escorte; il était accoutumé à manier deur brillait au-dessus de sa tête.

En somme, il devint agréable aux regards du sultan, car il possédait la beauté physique et la perfection morale. Les sages ont dit : « La richesse consiste dans le mérite, non dans l'argent; la grandeur réside dans l'intelligence, non dans les armées. » Les pareils de ce jeune homme lui por

(1) Ce personnage, dont j'ai été le premier à faire connaître l'histoire il y a plus de quinze ans, était prince de l'Irâk Persique ou Djébâl; il monta sur le trône en l'année 612 de l'hégire, 1215, 1216 de J.-C., et fut assassiné deux ans après par un sicaire ismaélien. Voyez l'Histoire des sultans du Khárezm, par Mirkhond, p. 132, 133, cf. le Journal asiatique, février 1847, p. 166–169. On voit combien d'Herbelot s'est trompé ( Bibliothèque orientale, verbo Ugulmisch), en faisant de ce personnage un sultan de la race de Giagathaï, fils de Ginghiz-can, qui régnait dans le Turquestan, du temps du poëte Sadi, vers l'an 656 de l'hégire. Sir Gore Ouseley n'a pas été mieux fondé à faire d'Oghoulmich ou, comme il écrit, Aglamish, un roi Pathan ou Afghan de Dihly. Biographical notices of Persian poets, page 10.

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(1) . . . .

Il n'est rien qui punisse

Un homme vicieux comme son propre vice.

MATHURIN RÉGNIER. (2) C'est par conjecture que j'ai admis dans le texte les mots tâ Bâmyân. Au lieu de ces mots, les éditions de Gentius, de Sémelet et de Tébrîz et le manuscrit 292 portent bá Châmyân « avec des Syriens"; le manuscrit 292 a tá Hamadân «jusqu'à Hamadân, » et le manuscrit 593, béhamadân « à Hamadân». Il ne paraît pas trèsvraisemblable que, dans un voyage dont le point de départ était Balkh, ville si éloignée de la Syrie, Sadi ait eu pour compagnons des Syriens; il n'est pas plus probable que notre auteur ait omis de mentionner la ville qui était le but de son voyage. Ces deux objections se trouvent levées en adoptant la leçon tá Bâmyân, qui a, en outre, l'avantage de convenir parfaitement sous le point de vue géographique. Le mot Bâmyân ne diffère d'ailleurs de Châmyân que par la première lettre, et probablement le dernier mot n'aura été introduit dans le texte de Sadi que par quelque copiste peu familiarisé avec la géographie de l'Afghânistan, dont Bâmyân est une des localités les plus célèbres.

Traduit du persan par CH. DEFRÉMERY.

le bouclier, à lancer des traits d'arbalète, à se ser- | combats, autant que les questions de loi sont favir des armes, et possédait une force excessive, milières au docteur en droit. tellement que dix hommes robustes n'auraient pas tendu la corde de son arc, et que tous les athlètes du monde n'auraient pas fait toucher la terre à son dos. Mais il était habitué à une vie délicate, et avait été élevé à l'ombre, sans voir le monde et sans voyager. Le tonnerre de la timbale des braves n'était pas parvenu à son oreille, et il n'avait pas vu l'éclair du cimeterre des cavaliers.

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VERS. Où est l'éléphant, afin qu'il voie l'épaule et le bras des héros? Où est le lion, afin qu'il voie la paume de la main et les ongles des hommes valeureux?

Nous nous trouvions dans cet état, lorsque deux Hindous levèrent la tête de derrière une pierre, et se disposèrent à nous tuer. Dans la main de l'un il y avait un bâton, et sous l'aisselle de l'autre un maillet. Je dis au jeune homme : « Qu'attends-tu? VERS. -66 Apporte ce que tu as de courage et de force, car l'ennemi est venu de lui-même au sépulcre,"

Mais je vis les flèches et l'arc tombés de la main du jeune homme, et un tremblement qui s'était emparé de ses membres (littéralement : de ses os).

VERS. — Au jour où chargeront les guerriers belliqueux, tous les individus qui fendent un cheveu avec une flèche accoutumée à mordre (c'est à-dire à percer) les cuirasses, ne tiendront pas pied.

Nous ne vîmes d'autre ressource que d'abandonner notre bagage, nos armes, nos vêtements et d'emporter nos âmes saines et sauves.

VERS. - Envoie, pour les affaires importantes, un homme expérimenté, car il enveloppera le lion féroce dans les replis de son lacet. Quoique le jeune homme ait des bras robustes et la stature d'un éléphant, dans le combat contre ses ennemis, ses articulations seront brisées par la frayeur. La bataille est connue de l'homme qui a expérimenté les

NOUVELLES LITTÉRAIRES DE LA GRANDE-BRETAGNE.

Monsieur le Directeur,

Il ne tiendrait qu'à moi de me croire installéen Orient, à la cour du calife Haroun al Raschid, ou même du grand roi Schahabaham. Les cipayes, les rajahs, la chasse au tigre et les danses des bayadères, voilà ce que la littérature nous sert tous les jours depuis bientôt trois mois, et sous prétexte d'actualité, on nous raconte des aventures dignes des Mille et une Nuits.

J'aime pour mes pensées
Plus mollement bercées
Ces tentes balancées

Au dos des éléphants.

Ainsi chantait Victor Hugo il y a vingt-cinq ans. Bienheureux les feuilletonistes qui, aux bords du Gange, peuvent écrire leurs comptes rendus entre les deux oreilles d'un pachyderme! comme cela doit ajouter aux effets de la couleur locale! Moins favorisé, quoique j'aie à transporter les lecteurs de la Correspondance sur les bords du Gange, je me borne tout simplement à m'attabler devant mon bureau. Le livre dont je désire vous entretenir pour commencer est l'Autobiographie de Lutfullah (1), gentilhomme mahométan. Voyageant en Angleterre à la suite d'un de ces petits princes de l'Indoustan que les événements politiques ont renversés du trône, Lutfullah profite de l'occasion pour observer, et observer avec beaucoup d'intelligence, ce qui se passe autour de lui. Il ne faut pas chercher dans ce journal les remarques piquantes, les sarcasmes d'un Montesquieu ou d'un Morier; Lutfullah est essentiellement naïf, aisément impressionnable, et la phrase chez lui tourne preque toujours à l'admiration. Cependant l'Autobiographie en question est un curieux volume, et le succès qu'il a obtenu s'explique au moins autant par son mérite littéraire que par l'intérêt du mo

ment.

Les Orientaux pourraient nous en remontrer du

(1) The Autobiography of Lutfullah, a Mohamedan Gentleman, with Account of his Visit to England. Edited by E. B. Eastwick, Esq. 1 vol. 8. London, Smith Elder

and Co.

côté de la morale; il faut voir ce que Lutfullah dit des toilettes plus que décolletées des princesses de l'Opéra; il faut l'entendre condamner les jupons courts des artistes du ballet.... Mais pendant que ses impressions de voyage s'en vont à droite et à gauche faire l'amusement des drawing-rooms, voilà un autre observateur aux écoutes, un flâneur privilégié, qui a pu recueillir dans les salons de Windsor, chez le duc de Wellington, chez le prince de Talleyrand, voire au Palais-Royal du temps du roi Louis-Philippe, assez d'anecdotes pour en remplir quatre volumes in-octavo. M. Raikes (1) n'a jamais été, à proprement parler, un personnage politique; mais il fréquentait la haute société, et ses relations le mettaient à même de savoir sur les hommes et les choses bien des particularités qui prendront place dans l'histoire au même titre que les anecdotes racontées par l'avocat Barbier. Je recommande avec plaisir les mémoires de M. Raikes.

J'ai aussi à annoncer un nouveau volume des essais de M. de Quincey (2). Cet écrivain est peu connu en France, et je ne crois pas qu'excepté quelques littérateurs de profession, les Parisiens aient jamais lu les Confessions d'un mangeur d'opium (3); cependant, je n'hésite pas à dire que Thomas de Quincey est un des meilleurs essayistes contemporains. Ses ouvrages se composent en général d'articles de critique publiés à diverses époques dans les journaux; et maintenant qu'ils sont réunis en une jolie édition de bibliothèque, on peut apprécier un talent gracieux et facile, qui s'éparpillait trop souvent pour produire rien de bien profond. Le grand défaut de de Quincey est de s'abandonner presque toujours à la folle du logis. Or ce qui sied au poëte n'est pas de mise chez un critique, et il en résulte dans l'espèce (pour parler le jargon du palais) des chapitres où l'auteur parle de son sujet et de quibusdam aliis. Chez de Quincey la digression se substitue généralement à la thèse principale, les accessoires empiètent sur le fond, les épisodes sur le poëme. Voici un essai sur Charles Lamb; vous y chercheriez en vain une appréciation du célèbre humoriste; en revanche on vous y parle de Walter Scott, du moyen

(1) The Journal of Thomas Raikes. 4 vols. in-8. London, Longman.

(2) Selections, grave and gay from the Essays of Thomas de Quincey. 5 vols in-8. London, Hogg.

| âge, de la littérature allemande, etc. Dans un autre fragment, le titre vous promet une étude sur Pope; au bout de deux pages, il s'agit de déterminer le mode de construction des pyramides d'Égypte. Cette manie de divaguer est surtout sensible dans ceux des morceaux qui sont de plus longue haleine, et produit une impression désagréable. Malgré cela, de Quincey est un écrivain à connaître.

Uno avulso non deficit alter; le Musée de Manchester vient d'être fermé, et on parle déjà d'en ouvrir un nouveau dans une autre localité. En attendant, les directeurs de la Compagnie des Indes sont occupés à réunir, pour l'usage du public, une collection de curiosités qui sera probablement unique en Europe. Le célèbre architecte M. Digby Wyatt vient de réparer et d'approprier à ce dessein une grande salle où se faisaient autrefois les ventes de thé, et les travaux d'installation sont presque terminés. Pour étudier les mœurs, les antiquités, l'architecture, etc., de l'Indostan, il faudra bientôt aller à la India house, et n'aller que là..

L'Athenæum anglais annonce le décès d'un sculpteur américain de beaucoup de talent, M. Crawford. Ce jeune homme, mort en Italie le 8 octobre dernier, laisse derrière lui des ouvrages du plus grand mérite. On cite surtout une statue de Beethoven, qui appartient à la ville de Boston, et une figure équestre de Washington. Agréez, etc., GUSTAVE MASSON.

Harrow on the Hill, 29 octobre.

BULLETIN DES VENTES.

Voici la saison des ventes qui s'ouvre : elle promet d'être brillante. Déjà les catalogues pleuvent autour de nous. Les quinquets de la salle Silvestre sont allumés, et ne s'éteindront pas avant six mois. Le 3 novembre, M. Delíou a commencé la vente des bons livres anciens et modernes, la plupart rares et curieux, provenant de la bibliothèque de feu M. Hon. L*** (1113 numéros ); le 9, M. Labitte vendra une collection de livres relatifs à l'Amémérique, parmi lesquels nous avons remarqué plusieurs ouvrages précieux, tels que des grammaires et dictionnaires de langues américaines (nos 36-39), l'Histoire de la Nouvelle-France, de Marc Lescarbot (178); l'Histoire notable de la Floride, de Laudonnière (188), et plusieurs autres. Le 12 novembre, M. Guesnon vendra la biblio

(3) Confessions of an opium-eater. In-8. London, thèque de M. Amaury-Duval; le 16, M. Delion vendra

Moxon.

une collection de bons livres anciens et modernes ; le 23,

M. Tross fera une vente d'une toute petite vacation, 126 numéros, mais qui produira des masses d'or. Il y a là des xylographies, des incunables, des manuscrits, des ouvrages à figures, des livres sur vélin. Le 24 novembre, M. Potier commencera la vente de la bibliothèque d'un amateur normand, M. le Ch***. Cette bibliothèque est sans contredit la plus importante de celles dont la vente est annoncée en ce moment. On y remarque un grand nombre de livres précieux, dont la plupart sont relatifs à la Normandie. Nous citerons parmi les manuscrits: Preces piæ, sur vélin, avec miniatures (no 8); le Roman de la Pose, manuscrit sur vélin (52); le Coutumier de Normandie, manuscrit du XIVe siècle (347); les Trois siècles palinodiques (786); le Moréri normand (795). - Parmi les livres imprimés sur vélin, la Bible de 1462 (no 1); des Heures de Simon Vostre (no 6); les nos 103,

114, 115, 174, 190; les Heures à l'usage de Rouen (341);

le Coutumier de Normandie (349); l'Entrée de Henri II à Rouen, exemplaire unique (611). - Parmi les éditions elzeviriennes, de beaux exemplaires des Provinciales ( no 12); de Montaigne (19); de Charron ( 20 ); de Nostradamus (28); du Virgile travesti (41); d'Horace, 1629 (42); de Regnier, 1642 (80); de l'Histoire amoureuse des Gaules (116); de Rabelais, 1663 (135); du Moyen de parvenir (138); de Cicéron ( 155 ); de Sulpice Sévère (164); de Quinte-Curce (166); de Tite-Live (167); de Florus (168), et de Jules-César (170).- Parmi de nombreux livres précieux de différents genres, nous indiquerons seulement la Rhétorique de Fabri (no 50), les poésies d'Alain Chartier (56), de Villon (58), de Joachim du Bellay (75), de Philippe Desportes (77), de Vauquelin de la Fresnaye (421), de Dante (92); le Gil Blas, avec les dessins originaux de Devéria et de nombreuses gravares (118); la collection de Joyeusetez de Techener (134); les divers ouvrages de Moisant de Brieux; les Gesta Alexandri Magni, édition de Guillaume le Talleur (401); les Palinodz, recueil d'une excessive rareté (416); le Tracas de la foire du Pré (422); la Vie de Robert le Diable (451); l'Approbation de la Confrérie de la Conception Notre Dame à Rouen (784), live tellement rare, qu'un arrêt du 18 janvier 1597 donne force de titre original au seul exemplaire alors connu. On voit que les amateurs trou

CORRESPONDANCE.

Nous avons reçu de plusieurs de nos correspondants de province des lettres fort intéressantes sur divers sujets : nous les prions de recevoir tous nos remercîments et de nous excuser si l'espace nous manque aujourd'hui pour en entretenir nos lecteurs.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

GEORGES NIEL. Le Paysage au salon de 1857. Paris, Taride; in-12 de 24 pages.

M. Niel a noté au salon les maîtres qu'il préfé¬ rait, et nous a donné sur eux son jugement personnel; et parmi les paysagistes, les seuls artistes dont il se soit occupé, son admiration a été complète pour M. Daubigny. Nous ne pouvons que le

louer d'un semblable sentiment, mais nous devons regretter qu'il ait passé si légèrement sur MM. Corot, François et Hédouin. Il aurait, croyons-nous, donné une plus juste idée du paysage moderne en France en parlant plus longuement du mérite de ces habiles artistes.

Fried. Whilh. Jos. von Schellings Sammtliche Werke (Euvres complètes de FR. GUILL. Jos. DE SCHELLING). Stuttgard et Augsbourg, J.-G. Cotta; Paris, F. Klincksieck, 1856 et 1857. 12 vol. in-8.

On porte en France un assez grand intérêt à la philosophie allemande pour que nous regardions

comme utile d'annoncer l'édition des œuvres complètes de Schelling, qui se publie par les soins des fils de cet illustre philosophe. Elle se compose de deux parties; la première, comprenant les ouvrages déjà connus, formera sept volumes; la seconde, renfermant les ouvrages inédits, en aura cinq; les deux parties sont publiées simultanément. Trois volumes ont déjà paru : ce sont le premier de la

veront amplement à se satisfaire dans cette vente. Ajou- première partie, contenant les écrits publiés de

tons que tous les livres, en parfait état et reliés par les meilleurs relieurs, sont de tous points dignes d'eux.

Il nous reste à dire un mot d'une vente qui doit se faire le 21 novembre: il s'agit des livres du fonds de M. Tross, publiés à grands frais et avec beaucoup de soins. Dans la même vente figureront les caractères microscopiques de Henri Didot, chefs-d'œuvre de la gravure en caractères.

Enfin nous annoncerons aux amateurs d'autographes la vente que fera M. Laverdet, le 3 décembre, d'une nombreuse collection d'autographes relatifs à l'art dramatique.

1792 à 1797, et les deux premiers de la seconde partie, contenant une introduction à la philosophie de la mythologie et une philosophie de la mythologie. Quoique encore inédite, la philosophie de la mythologie était déjà connue; elle avait fait la matière des leçons publiques de Schelling à Berlin, si nous ne nous trompons, en 1842 et dans le semestre d'hiver de 1845 à 1846, et elle avait donné lieu à diverses appréciations, soit dans des journaux, soit dans des brochures. L'introduction à la philosophie de la mythologie se compose de

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