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celui qu'a entrepris M. l'abbé Brasseur de Bourbourg (1) et dont nous allons essayer de donner une idée à nos lecteurs.

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croit voir l'empire romain aux prises avec les Goths et les Vandales; ils complètent la ruine de l'empire toltèque, qui s'écroule au milieu de bouleversements de toute sorte.

Des quatre volumes dont il doit se composer, trois ont déjà paru. Dans le premier, l'auteur, après une savante introduction, où il expose le système de l'écriture mexicaine, entre en matière par un coup d'œil rapide sur les diverses théories relatives aux origines de l'homme américain et sur les voyages entrepris dans l'Amérique avant Christophe Colomb. Sous le titre de Temps héroïques, il consacre la moitié du volume à développer les traditions recueillies parmi les indigènes et dans les documents originaux des langues mexicaine, maya, quichée, etc., touchant la cosmogonie primitive, les origines de la civili-institutions, les rites de leur culte. Après des désation et les émigrations diverses des populations qui précédèrent l'empire toltèque, depuis les temps les plus reculés jusqu'au VII° siècle. Dans l'autre moitié du volume, il expose les péripéties diverses de cet empire si mystérieux jusqu'ici : on y trouve l'origine de la chevalerie mexicaine, et c'est là qu'on voit apparaître la figure majestueuse.de Quetzalcohuatl, qui, comme un autre Zoroastre, cherche à purifier la religion toltèque, en abolissant les sacrifices humains, et en établissant une foule d'institutions où l'on prétend entrevoir les restes d'un christianisme lointain.

Dans le second volume, M. Brasseur de Bourbourg, suivant les Toltèques dans leurs émigrations diverses dans toutes les contrées de l'Amérique, fait assister le lecteur à la fondation des | royaumes de l'Yucatan, des Quichés et des Cakchiquels, au Guatémala et mène leur histoire jus❘ qu'à la fin du XVe siècle. Sur les débris de l'empire toltèque, on voit avec surprise les barbares constituer des monarchies nouvelles dans l'Anahuac. Les Chichimèques se civilisent au contact des vaincus, et finissent par embrasser, avec leurs

Quetzalcohuatl personnifie, durant son règne, l'époque la plus brillante de la théocratie et de la civilisation américaines. Persécuté par les sectes superstitieuses qui voulaient le rétablissement des sacrifices humains, il se retire en d'autres contrées. L'empire toltèque poursuit son cours: mais au milieu du XIe siècle, ébranlé déjà par la rivalité des sectes religieuses et la corruption de ses princes, il achève de s'user au milieu des calamités de toute espèce. A la peste et à la famine, causées par des années de stérilité, se joint l'invasion des Chichimèques ou barbares du Nord; on

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chirements terribles, Tetzcuco, capitale de l'empire d'Acolhuacan, fonde sa prépondérance, tandis que Culhuacan, l'antique métropole toltèque, achève de s'abîmer au milieu des luttes et des disputes religieuses. En même temps on voit paraître les Tépanèques dont la capitale est Azcapotzalco, les Tlaxcaltèques qui devinrent plus tard les fermes alliés de Cortès, les Cholullèques dont la capitale Cholullan est la Rome du plateau Aztèque, les Chalcas, les Mexicains, etc., Aztèques par leurs mœurs et leur origine. Ils se divisent et se font une guerre acharnée.-Le volume s'arrête à la fondation de Mexico-Tenochlitlan, 1325, cette cité qui devait survivre à toutes les

autres.

tous

en

Le troisième volume comprend l'histoire des États d'Oaxaca et du Michoacan, indépendants du Mexique. Vient ensuite la continuation de celle de l'Anahuac, avec les invasions diverses qui se succédèrent lors de la ruine des Toltèques. Après une série de luttes terribles entre les royaumes d'Acolhuacan et d'Azcapotzalco, le premier finit par triompher avec l'aide des Mexicains et des Tlaxcaltèques. La féodalité est à peu près détruite : Nezahualcoyotl, que l'on a surnommé le Solon de l'Anahuac, règne à Tetzcuco, et Itzcohualt règne (1) Histoire des nations civilisées du Mexique et de l'Amésur Mexico, où il achève de fonder un desporique centrale, durant les siècles antérieurs à Christophetisme religieux et militaire. Ces deux princes, Colomb, écrite sur des documents originaux et entièrements inédits, puisés aux anciennes archives des indigènes, par M. l'abbé Brasseur de Bourbourg, ancien aumônier de la légation de France au Mexique, et administrateur ecclésiastique des Indiens de Rabinal (Guatemala). 4 forts vol. grand in-8. Les trois premiers volumes sont en vente. Paris, Arthus Bertrand.;

vainqueurs de tous leurs ennemis, s'associent en 1431 le petit roi de Tlacopan, et reconstituent l'ancienne confédération toltèque des trois couronnes. Alors commence véritablement la grandeur mexicaine. Après Itzcohuatl vient Montézuma Ir. Ce prince étend au loin ses armes au

dehors de l'Anahuac; il embellit Mexico et élève la classe des marchands. L'auteur a tracé l'histoire du commerce aztèque : elle forme un des épisodes les plus intéressants de l'ouvrage de M. Brasseur de Bourbourg. Une compagnie mercantile, qui offre plus d'un trait de ressemblance avec la compagnie anglaise des Indes, s'installe à Mexico: elle obtient du gouvernement le monopole exclusif du commerce étranger, envoie ses caravanes dans les régions les plus lointaines, fonde des comptoirs, fait la guerre, soumet des royaumes et des provinces, et fait redouter à plus de mille lieues de l'Anahuac le nom des Mexicains. Pour récompenser ces hardis marchands, les rois les admettent à leur conseil, créent pour eux une noblesse et une chevalerie particulières, qui excitent vivement l'opposition et la jalousie de l'antique aristocratie. Les règnes d'Axayacatl, de Pizoe, d'Ahuitzotl et de Montezuma II, closent en 1515 cette série intéressante d'annales. Déjà les princes et les peuples étaient sur le qui-vive au bruit de l'arrivée des Espagnols aux Antilles et à Veragua: l'empire était dans la stupeur, et mille prodiges annonçaient sa fin. Le volume termine avec le douzième livre, comprenant six chapitres sur l'astronomie, la religion, le gouvernement, les arts, les sciences, etc., des Aztèques. On ne saurait trop en recommander la lecture.

Dire tout ce qu'il y a d'intérêt dans ces trois volumes de M. Brasseur serait difficile ici. L'histoire racontée à la manière de Gibbon, d'une manière rapide et saisissante, comprend en quelques pages des masses de faits. La géographie et l'ethnographie en feront surtout leur profit. L'auteur n'introduit le lecteur dans une contrée qu'après lui en avoir fait une description souvent pittoresque, où les localités anciennes se retrouvent avec leurs noms modernes dans les notes savantes qui accompagnent le texte. Il y classe les populations d'après leurs langues, qu'il possède et qu'il a étudiées si longtemps parmi les Indiens, au milieu de ses missions et de ses voyages. Il enrichit son ouvrage de pièces justificatives, où des textes en mexicain, en quiché et en cakchiquel se trouvent avec leur traduction française. Aussi pouvons-nous dire, sans hésitation, que quiconque voudra désormais écrire sur la géographie, l'histoire et l'ethnographie du Mexique et de l'Amérique centrale, devra nécessairement recourir à l'ouvrage de M. Brasseur de Bourbourg.

Pour donner une idée de la valeur et du genre de sources auxquelles a puisé l'auteur, nous citerons la légende suivante qu'il a donnée à l'appendice du tome I, et qu'il a tirée d'un ouvrage inédit composé en 1579 par le Mexicain Fr. Diego Duran.

"Au commencement, dit-il, avant que la lumière et le soleil eussent été créés, la terre était dans l'obscurité et les ténèbres, et vide de toute chose créée, toute plane, sans montagnes ni précipices, environnée d'eau de toutes parts, sans arbres ni autre chose créée. Et aussitôt que la lumière et le soleil naquirent à l'orient, quelques hommes y apparurent, géants de stature difforme, qui furent les possesseurs de cette terre. Désireux de voir le lever du soleil, ainsi que son coucher, ils se concertèrent pour l'aller chercher. S'étant partagés en deux troupes, ils voyagèrent jusqu'à ce que la mer les eût arrêtés. Alors ils se déterminèrent à retourner d'où ils étaient partis. Ils revinrent en cet endroit qui avait nom Itzac-calini-neminian. Ne trouvant aucun moyen pour pouvoir arriver au soleil et charmés de sa lumière et de sa beauté, ils se résolurent à bâtir une tour si haute que sa cime pût arriver au ciel. A cet effet, ayant été chercher des matériaux, ils trouvèrent une terre glaise et un bitume fort gluant avec lesquels ils commencèrent promptement à édifier la tour. Après qu'ils l'eurent élevée autant qu'il leur avait été possible, au point que l'on dit qu'elle arrivait au ciel, le Seigneur des hauteurs divines dit aux habitants du ciel : « Avez-vous remarqué comment les habitants de la terre ont édifié une tour si haute et si superbe pour monter ici, charmés qu'ils sont de la lumière du soleil et de sa beauté? Venez, confondons-les, car il n'est pas juste que ceux qui vivent dans la chair se mêlent avec nous. » Dans cet instant, les habitants des cieux, se mettant en chemin vers les quatre coins du monde, bouleversèrent comme la foudre l'édifice que les hommes avaient bâti; après quoi les géants épouvantés et remplis de terreur se divisèrent et se répandirent de tous côtés sur la

terre. "

V. A. MALTE-BRUN.

QUELQUES AUTOGRAPHES CURIEUX.

Un catalogue d'autographes bien fait est sans contredit d'une lecture fort intéressante. Les révélations historiques, littéraires et biographiques y abondent, et malheureusement la curiosité la plus indiscrète et la moins scrupuleuse y trouve trop souvent de quoi se satisfaire. Ce n'est pas à ce dernier point de vue que nous signalerons le catalogue d'une très-belle collection dont la vente doit commencer le 15 avril prochain (1), et dont nous allons nous borner à citer quelques extraits: Anquetil Duperron. L. aut. sig., à Mgr... Paris, 1er avril 1780.

Lettre intéressante au sujet des réclamations de son frère, consul à Surate... Il ose, parce qu'il est question de son frère, lui représenter que c'est peut-être le temps d'éclairer le ministère anglais sur le despotisme que la Compagnie exerce dans l'Inde: Ne respecter ni droit des gens, ni pro»priété, violer sans scrupules à la face de l'uni>> vers les loix de la justice, de l'humanité, ne " consulter dans des opérations qui intéressent » tous les peuples, même ceux de l'Europe avec lesquels ils sont liés par des traités, ne consul» ter dans ces opérations qu'une avidité de marchands, chez qui la soif de l'or étouffe tout sen» timent d'humanité.....

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Joseph Bonaparte. L. aut. sig. Joseph, comte de Survillier. Londres, 19 sept. 1832. Depuis son arrivée en Angleterre il a lu fréquemment des articles de gazettes qui lui prêtent des projets et des prétentions bien éloignés de sa pensée. Élevé dès son enfance dans les doctrines de la souveraineté des peuples, il n'a jamais vu dans ceux qui les gouvernent que des délégués de la volonté nationale; les nations lui ont paru seules avoir des droits, et les individus et les familles, quelles qu'elles puissent être, des devoirs à remplir. - Il est venu en Europe pour voir son neveu à Vienne, sa femme à Florence, sa mère à Rome. Il apprend en arrivant la mort du fils de son frère; à Londres, il ne trouve pas les passeports pour aller en Italie: il reste donc forcément où il est, et ne retournera dans l'heureux pays des États-Unis qu'autant qu'il ne pourra remplir

(1) Catalogue d'une belle collection de lettres autographes, etc., dont la vente aura lieu le 15 avril 1858, par le ministère de M. Laverdet. 815 numéros, se composant au moins de 4,000 pièces.

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aucun des vœux les plus chers de son cœur, celui de revoir sa patrie et sa famille après une absence de dix-sept ans. Si la France continue » à nous repousser, je plaindrai la France, elle » repousse ses enfants les plus dévoués à sa gloire, » à son bonheur, à sa liberté, des enfants qui lui » doivent trop pour n'être pas disposés à tous les "genres de sacrifices, pour ne pas lui consacrer » le reste de leurs jours, convaincus que tous les » postes sont bons pour servir la patrie... L'abbé Grégoire. Lettre au rédacteur de la Quotidienne, 4 octobre 1820.

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Un M. du Bouchage qu'il ne connaît pas, et qu'il ne désire pas connaître, a fait imprimer dans des journaux une lettre où plusieurs fois on lit ces mots : le régicide Grégoire. Le devoir de souffrir chrétiennement n'ôte pas le droit de repousser la calomnie, et certes, égorger un homme pour le dévaliser, est quelquefois un crime moins atroce que le calomnier. Un fait prouvé jusqu'à l'évidence, c'est que le prétendu régicide était absent aux quatre appels nominaux du procès de Louis XVI. C'est que dans un discours imprimé il demanda à la Convention qu'on supprimât la peine de mort, et que Louis profitât le premier du bienfait de la loi. C'est que dans la lettre écrite de Chambéry, déposée aux archives, où l'on voulait insérer la condamnation à mort, il exigea la radiation de ces mots, qui en effet ne s'y trouvent pas. Ces faits sont indéniables, ils sont actuellement connus dans les deux mondes. Aussi d'après le défi porté à des forcenés de prouver le contraire, ils s'obstinent à répéter l'accusation, dans l'espoir que la répétition tiendra lieu de preuves. « Dans plusieurs écrits j'ai gravé sur leur front la qualité ineffaçable de lâches et d'infâmes calom»niateurs. Vous entendez, monsieur du Bouchage, lâches et infâmes calomniateurs. Ce signale» ment vous est commun.... etc., etc. » Le prince de Joinville. 22 avril 1849.

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écrite par l'exécuteur Sanson, en date du 23 mars 1842, pour prévenir une personne, qui probablement était un amateur de ce genre de spectacle, qu'une exécution devait avoir lieu le lendemain, à huit heures très-précises. - Citons encore une mercuriale adressée par l'abbé Bexon aux chanoines de la Sainte-Chapelle sur l'indécence de leur tenue au » hour: Souvent, y est-il dit, daigne-t-on en pas"sant saluer l'autel; on sort, on traverse le chœur, » la soutane indécemment troussée; on a vu le célé» brant à l'autel prendre avec aisance la prise de tabac que lui présentait son diacre... Et sans par"ler de plaies trop profondes, que n'aperçois-je pas » autour de moi? Ici, c'est une inattention que rien » ne peut fixer, et qui à tout moment apporte dans » l'office divin la confusion et le trouble. Là, c'est » des conversations, des causeries aussi sottes qu'indécentes, et portées enfin à un excès véri» tablement insupportable. Plus loin, c'est l'abus toujours croissant de se retirer ou plutôt s'en» fuir, pendant une partie des offices, dans ce " chauffoir destiné à toute autre chose qu'à y te"nir des propos, et souvent, grand Dieu, quels propos!... »

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On connaît les Tables chronologiques de Jean Rou, qui valurent à leur auteur les persécutions du gouvernement de Louis XIV. Le savant éditeur des Mémoires de Jean Rou (1) s'exprime ainsi, au sujet de ces tables : Suivant la Biographie universelle, Rou serait le premier qui aurait eu l'idée, si souvent appliquée depuis, de présenter en une suite de planches, divisées en colonnes, le tableau synchronique de l'histoire de tous les pays, depuis le commencement du monde. » Nous ne savons cependant si l'on peut lui attribuer la priorité de cette invention; car, dès 1648, le religieux feuillant, D. Pierre de Sainte-Catherine, avait fait graver quelques Tables chronologiques et historiques.

» Les jésuites de Rouen, ajoute ici en note le

plusieurs bureaux où l'on vend des faux assi-même écrivain, avaient commencé, vers 1630,

" gnats aussi publiquement que du papier timbré, » ce qui prouve bien la complicité du gouverne"ment anglois. C'est un nommé Warne, célèbre » graveur anglois, qui a fait par ordre de lord » Greenville les premières planches des faux assi» gnats, que les Anglois ont répandus dans touts les pays étrangers, et qu'ils ont introduits en » France par tous les moyens possibles. Ils en ont " fait fabriquer quelques millions dans le Pié"mont, avec des planches envoyées d'Angleterre, » et pour vaincre les scrupules du roi de Sardaigne, qui ne vouloit pas le permettre, l'on s'a» dressa au pape, qui décida que les assignats ne » devoient être regardés que comme des estampes, » et qu'en conséquence il n'y avait point de mal » de les contrefaire. La puissance de l'Angleterre, » sa considération politique et l'étendue de son " commerce n'étant fondés que sur les ressources

"

la

publication de quelques Tablettes chronologiques, imprimées sous le nom de Tranquerel. Cette société religieuse n'était pas alors en faveur auprès du parlement de Rouen, qui fit saisir leurs tables, sous le prétexte qu'elles renfermaient des faits contraires à la vérité de l'histoire et aux lois et bonnes maximes de l'État, et ordonna, par ses arrêts des 27 septembre et 20 décembre 1630, que les planches et les caractères en seraient rompus.

» Les tables du P. Sainte-Catherine, dit enfin M. Waddington, n'ont, il est vrai, que l'avantage d'une publication antérieure. Sous tous les rapports, elles ne peuvent soutenir la comparaison avec celles de Rou. Du reste, le seul mérite que revendiquait ce dernier, c'était, pour emprunter

(1) Voyez l'article qui leur a été consacré dans la Correspondance, no 6, 1857, p. 124.

ses propres expressions, «l'artifice de l'écono- | therine. Elle ne présente, en effet, qu'un tableau mie, qui a plu à tout le monde, et qui est de des règnes, c'est-à-dire le texte de ces récits, mis » mon invention (1). » bout à bout, sans aucune division, même dynastique. Au contraire, les Tableaux du religieux feuillant embrassent l'histoire universelle, telle qu'on la savait du temps de l'auteur. Le mérite fondamental de son idée était de peindre à l'esprit, par un seul coup d'œil ou sous la forme synoptique, le synchronisme perpétuel de cette histoire. Les Tables chronologiques du religieux paraissent être devenues aussi rares que celles de Jean Rou. Dans l'état le plus complet, elles se composent de cinq tableaux distincts, gravés sur cuivre et imprimés en taille-douce. Chaque table est formée de deux feuilles de papier de 60 centimètres de large sur 94 de hauteur. Comme on rencontre parfois ces tables isolées, voici l'indication sommaire des matières contenues dans chacune d'elles :

Les tables de Jean Rou sont datées de 1672. Lui-même nous raconte qu'en 1671, au moment où il préparait l'impression de ces planches, il reçut la visite d'un de ses amis, Abraham Tessereau, l'auteur de l'Histoire de la chancellerie, qui lui dit que lui, Tessereau, avait, de son côté, conçu depuis vingt ans un semblable projet (2). Ceci nous reporterait à 1651, date où déjà le Père Sainte-Catherine avait publié deux de ses tables. Dès l'an 1600, Jean le Clerc, célèbre imprimeur de Paris, avait, de son côté, mis en lumière un ouvrage que l'on peut comparer à ceux de Jean Rou et du P. Sainte-Catherine. C'est une grande pièce de plusieurs feuilles collées, mais formant un seul tableau, imprimée partie en typographie et partie en taille-douce. Le milieu du tableau est occupé par une estampe intitulée': Pourtraicts de tous les roys de France et le temps que chascun d'eux a régné. Cette série de portraits s'étend, en effet, depuis y compris Pharamond jusqu'à Henri IV (3). Puis autour de cette estampe, c'est-à-dire à gauche, à droite et au-dessous, se déploie le texte typographié, qui a pour rubriques initiale et finale: Répertoire chronologique des choses plus mémorables advenues sous les rois de France, depuis Pharamond jusqu'à Henri IV, heureusement régnant. — A Paris, chez Jean le Clerc, à la Salamandre, rue S. Jehan de Beauvais. 1600. Le tout forme un tableau synoptique qui mesure 72 centimètres de haut sur 81 centimètres de large. Le département des imprimés de la Biblothèque impériale possède un exemplaire de cette pièce dans un recueil factice des plus précieux, intitulé les Figures et drolleries de la ligue (4). C'est la XLIII pièce de ce recueil (5).

Cette pièce, il faut le dire, n'offre qu'une analogie très-lointaine avec l'œuvre du P. Sainte-Ca

(1) Mémoires inédits de Jean Rou, introduction, t. I. page xj.

(2) Jean Rou, Mémoires, t. I. p. 42.

(3) Hauteur de l'estampe, 0m 49, 50; largeur, 38,50. (4) La 15 6; Réserve; grand in-folio.

(5) Les rédacteurs du catalogue imprimé de la bibliothèque ont rangé la pièce dont il s'agit dans la catégorie des tableaux chronologiques. (Catalogue de l'histoire de France, tome I. page 55.)

I. Table chronologique, généalogique et historique, contenant les patriarches, prophètes, pontifes, monarques et autres personnes illustres, depuis le commencement du monde jusques à la mort de Nostre-Seigneur JésusChrist, adressée aux studieux de l'Écriture sainte.

M. Waddington, en 1648, ne porte pas en tête du Cette première table, imprimée, comme le dit titre de numéro d'ordre, ni la date, ni le nom en toutes lettres de l'auteur. Sur chacune des planches on trouve l'adresse suivante : Se vend à Paris, rue S. Jacques, chez N. Poilly, à la Belle Image, et chez

Jollain l'aîné, à la Ville de Cologne.

La seconde table et les suivantes portent un numéro d'ordre, gravé en chiffres romains.

II. Table chronologique et historique concernant les souverains pontifes, conciles, saints Pères, docteurs et autres choses plus illustres, avenues en l'estat de l'É

glise depuis la mort de N.-S. Jésus-Christ jusques à la

présente année 1650.

III. Table chronologique et historique contenant l'estat des quatre patriarchats d'Orient, les hérésies et les persécutions qui ont affligé l'Église catholique depuis sa naissance jusqu'à la présente année 1656. Recueillie des bons auteurs.

IV. Table chronologique, généalogique et historique, contenant les empereurs, roys, personnes illustres et autres choses remarquables avenues en leurs estats depuis la mort de N.-S. Jésus-Chrit, jusques à la présente année 1683.

Les faits historiques compris dans cette table, s'étendent jusqu'à l'an de notre ère 1075.

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