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Voici les propriétés que ce liquide nous à présentées : 1o. il avait une couleur jaune brune, une saveur sucrée d'abord, mais qui laissait à la longue un arrière-goût de savon; 2°. elle était abondamment précipitée par les acides en flocons blancs qui se rassemblaient bientôt à la surface de la liqueur; 3°. elle était également précipitée par l'eau de chaux en flocons qui tombaient au fond de la liqueur; 4°. elle rougissait légèrement la teinture de tournesol..

Cette liqueur, en s'évaporant, se couvre d'une pellicule jaune, demi-transparente et molle, dont la saveur était absolument semblable, quoique moins forte, à celle du savon mou. La liqueur qui restait sous cette pellicule devenait de plus en plus sucrée à mesure qu'elle se concentrait.

D'après les propriétés qui viennent d'être énoncées, il semble que cette liqueur contienne un véritable savon. Sa saveur, la faculté de former une gelée par le refroidissement, sa décomposition par l'eau de chaux les acides, les sels calcaires, etc., sont autant de ca – ractères qui appartiennent aux savons; mais l'acidité de cette matière ne permet pas d'admettre cette idée.

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Lorsque la plus grande partie de la liqueur ci-dessus fut évaporée, il resta une matière jaunâtre, filante qui avait une saveur sucrée très-marquée, mais avec un arrière-goût de savon, ainsi que nous l'avons dit plus haut.

Une petite quantité de cette matière, brûlée dans un creuset de platinė, a donné up charbon difficile à brûler, et dont le lavage a fourni une quantité notable de potasse, reconnue par sa combinaison avec

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l'acide nitrique, et par le précipité jaune qui y a produit le muriate de platine. Cette potasse ne contenait ni acide sulfurique, ni acide muriatique. Elle était donc combinée à un acide végétal destructible par la chaleur.

§ VIII. Les cotylédons des fèves de marais qui avaient été traités par l'alcool, ont été délayés dans de l'eau et jetés sur un tamis de soie où ils ont été agités avec la main dans l'intention de séparer la partie amylacée de la matière végéto-animale.

L'amidon s'est, en effet, déposé promptement, et la partie végéto-animale, restant en suspension dans l'eau, lui donnait une couleur blanche comme un lait d'amande. On a filtré la liqueur pour séparer les deux matières dont on vient de parler et obtenir celle qui avait pu se dissoudre dans l'eau.

Cette eau avait un aspect opalin que des filtrations répétées à travers le papier joseph ne lui ont pas fait perdre. Elle était abondamment précipitée par les acides, l'eau de chaux, le tannin, l'acétate de plomb, le muriate d'étain; elle présente, par l'évaporation, des membranes légèrement colorées, gluantes et élastiques. Toute la substance qui était dissoute dans l'eau s'est ainsi réduite en membranes par les progrès de l'évaporation, et la petite portion de liquide qui est restée à la fin, ne paraissait pas contenir autre chose, et n'était pas plus consistante qu'avant l'évaporation.

Les membranes dont on vient de parler pétillent, se contractent comme le parchemin, et exhalent une odeur ammoniacale, semblable à celle des substances ani

T. XXXV.

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males. Cette substance a une ressemblance presque parfaite avec l'albumine animale.

§ IX. La substance des cotylédons de fèves de marais, après avoir été lavée successivement avec l'alcool et avec l'eau, était parfaitement blanche, avait une saveur douce, très-analogue à celle des amandes plutôt des noix fraîches, et n'ayant plus du tout cette saveur particulière qui distingue les graines légumineuses de celle des autres végétaux.

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La potasse, étendue d'eau, agit promptement sur cette partie des cotylédons; elle lui donne une transparence parfaite, et, au bout d'un certain temps, la ramollit et la dissout de manière à lui faire prendre l'apparence d'une gelée, laquelle cependant n'est pas sensiblement soluble dans l'cau quoiqu'elle soit transpa

rente.

Cette combinaison de la matière insoluble des cotylédons et de potasse, desséchée et brûlée dans un creuset, a donné beaucoup de prussiate de potasse qui, traité convenablement, a fourni de très-beau bleu de Prusse. Cela est encore une preuve que les cotylédons des fèves de marais sont très-animalisés.

§ X. Distillation et combustion des cotylédons des feves de marais, traités successivement par l'alcool

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Ces cotyléons ont fourni, par la distillation, les mêmes produits que les matières animales les mieux caractérisées.

On a obtenu d'abord de l'eau, ensuite une huile peu colorée et légère, du carbonate d'ammoniaque cristal

lise abondamment dans le col de la cornue; enfin, de l'huile épaisse et brune. Le liquide aqueux, reçu dans le récipient, contenait aussi une grande quantité de carbonate d'ammoniaque; car il rétablissait promptement la couleur du tournesol rougie et faisait une vive effervescence avec les acides.

Si l'on n'avait pas su que ces produits avaient été fournis par une graine végétale, on aurait certainement cru qu'ils provenaient d'une matière animale. Le charbon resté dans la cornue, a donné, par l'incinération, une cendre jaunàtre qui s'est dissoute dans l'acide muriatique sans produire d'effervescence; la dissolution n'avait pas de couleur; l'ammoniaque y a formé un précipité floconneux, mais qui, par l'agitation, a pris une forme grenue et cristalline. L'analyse y a fait reconnaître du phosphate de magnésie, mêlé d'un peu de phosphate de chaux et d'oxide de fer.

Ce travail fut suspendu à l'époque où M. Correa quitta Paris pour remplir une mission diplomatique que son Gouvernement lui avait donnée; les résultats qu'il pouvait offrir étaient encore trop incomplets pour qu'on pût, pour qu'on dût même prendre de décisives conclusions sur la nature des principes qui constituent les fèves de marais, et que les expériences rapportées plus haut avaient signalés.

J'avoue ingénument que je croyais y entrevoir une substance particulière, mais je n'en étais pas convaincu, tant elle me paraissait avoir d'analogie avec l'albumine végétale. C'est probablement la même que M. Braconnot a trouvée dans les pois et les haricots; cependant

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la mienne paraît être soluble dans l'alcool; il est vrai que celui que j'avais employé n'avait que 38°.

Au reste, je promets de reprendre la suite de ces recherches aussitôt que mes forces me le permettront ; que les résultats auxquels je pourrai être conduit, soient ou non conformes à ceux de M. Braconnot, je le dirai franchement.

LETTRE à M. Gay-Lussac sur quelques Combinaisons particulières.

PAR M. JUST. LIEBIG.

M. BONSDORF vient de publier, dans les Annales de Chimie, tom. xxxiv, pag. 142, quelques expériences sur les combinaisons des chlorures métalliques éloctro-négatifs avec les chlorures électro-positifs, qui lui ont fait conclure que les premières de ces combinai– sons jouaient le rôle d'acide envers les autres, et qu'on ne peut pas les considérer comme des sels doubles.

Je m'étais occupé de cet objet il y a quelque temps, sous le même point de vue; mais plusieurs expériences que je vais décrire plus bas étant contraires à la conclusion à laquelle je comptais parvenir, ce travail n'a pas été continué. J'ai obtenu la combinaison du chlorure de mercure avec le chlorure de potassium sous forme d'aiguilles soyeuses, groupées en étoiles; le nouveau sel est précipité quand on met de l'esprit-de-vin dans une solution de chlorure de potassium et de chlorure de mercure en grand excès. 1,826 gr. de sel séchés à 100o, et

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