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non seulemeut par la chaleur qu'abandonne le gaz en se refroidissant, mais aussi par celle qu'il dégage en se contractant. C'est seulement la première de ces deux chaleurs qui provient du calorique spécifique, et que, par conséquent, il faudrait ayoir séparée de l'autre. Si l'on ne tient pas compte de cette cause d'erreur, quand il s'agit des solides ou des liquides, on ne peut la négliger quand il est question des gaz dont les dilatations sont très-considérables, et surtout quand les températures extrêmes auxquelles on les soumet sont distantes l'une de l'autre de 80° centigrades environ (1).

2o. Les gaz n'ont pas tous ane facilité égale à se mettre en équilibre de température, ou, en d'autres termes, un pouvoir semblable pour la communication de la chaleur. C'est ce que prouvent les recherches

(1) On peut se demander si l'on doit prendre la chaleur spécifique des gaz avec une pression constante et un volume variable, ou avec un volume constant et une force élastique variable. Nous croyons que la dernière méthode est préférable pour obtenir un effet simple; mais nous ne nions point que l'on ne puisse présenter des argumens en faveur de la première; pourvu que l'on sache exactement quelles sont les circonstances qui accompagnent le changement de température du gaz, les expériences sont également importantes, quelque soit le mode que l'on ait adopté. Nous n'insisteronst pas sur les motifs qui, outre ceux que nous avons énoncés, nous ont para donner un avantage marqué au premier mode; ce sujet nous entrainerait dans des développemens théoriques trop considérables pour une recherche dans laquelle l'expérience est et doit être la partie principale.

de MM. Dulong et Petit, dont nous parlerons plus bas, et ce que confirment quelques-unes de nos propres expériences. Cette différence doit exercer par elle-même une influence sur la chaleur communiquée au calorimètre. Ainsi l'hydrogène, qui se met beaucoup plus vite que les autres gaz en équilibre de température, donnera immédiatement sa chaleur, soit à la partie du tube de verre qui se trouve comprise entre le calorimètre et le thermomètre, soit aux parois du vase, soit à la portion de l'eau qui se trouve placée près de son entrée, tandis qu'un gaz moins bon conducteur, distribuera son calorique plus uniformément dans toute l'étendue du calorimètre. Il en résultera évidemment, toutes les autres circonstances restant les mêmes, que ce dernier gaz élèvera davantage la température de l'eau.

3°. L'emploi du thermomètre pour connaître la température du gaz à son entrée dans le calorimètre, est tout-à-fait inexact, comme MM. de La Roche et Bérard en sont enx-mêmes convenus; car cet instrument est tout autant affecté par la chaleur rayonnante qu'émettent, ou qu'absorbent les corps environnans, que par la température du gaz même dans lequel il est placé. Pour parer à cette objection, les observateurs ont regardé la température du gaz comme une moyenne entre celle que lui avait donnée son passage au milieu de la vapeur d'eau bouillante et celle qu'indique le thermomètre. Mais rien ne nous prouve que cette moyenne soit la vraie température; et si elle l'était pour un gaz, il est très-probable qu'elle ne le serait pas pour un autre. Néanmoins, une erreur de quelques degrés dans cette donnée, peut exercer une grande influence sur les ré

sultats, comme il serait facile de le montrer. Pour cela, on peut calculer la capacité de quelques gaz, en prenant une température un peu plus haute ou un peu plus basse que celle qui est adoptée par nos auteurs, et l'on trouvera des nombres assez différens de ceux auxquels ils sont arrivés.

4°. ›La présence de la vapeur d'eau dans les gaz que l'on soumet aux expériences, est une objection qui a été déjà présentée et développée par un chimiste anglais, M. Haycraft. Sans y attacher toute l'importance qu'il y met, nous croyons cependant qu'elle peut donner lieu à quelques erreurs, puisque le gaz n'est plus identique, et que, si sa capacité pour le calorique n'en est pas sensiblement affectée, du moins sa conductibilité l'est beaucoup. D'ailleurs, pour que cette cause d'erreur n'en fût pas une, il faudrait qu'elle fût la même pour tous les gaz ; or nous savons que, quoique placés dans les mêmes circonstances, il est difficile. qu'ils se chargent tous d'une égale quantité de vapeurs

aqueuses.

5o. Nous ferons une dernière remarque sur la non similitude des circonstances qui accompagnaient chaque expérience, et sur l'inconvénient de ramener les gaz aux mêmes conditions par le calcul et à l'aide de proportions qui ne sont peut-être pas toujours applicables. Nous citerons comme exemple la non parfaite uniformité du courant pour les gaz de différente densité ; la différence dans la pression atmosphérique pour chaque gaz; l'influence du réchauffement du tube de verre conducteur, sur la température du calorimètre, etc..

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Le Mémoire de MM. Clément et Désorme traite la

question qui nous occupe d'une manière trop complèxe, pour que nous nous y arrêtions; d'ailleurs la justesse des principes sur lesquels leur travail est fondé, est trop loin d'être prouvée, et les résultats auxquels ils arrivent trop contestables, pour que nous puissions les discuter actuellement.

En 1824, M. Haycraft est arrivé, par une méthode assez semblable à celle de MM. de La Roche et Bérard, à trouver pour un petit nombre de gaz une chaleur spécifique égale (1). Il a surtout cherché à opérer sur des gaz secs, à produire des courans uniformes, à remédier ainsi à quelques-unes des causes d'erreur de MM. de La Roche et Bérard ces essais ont été faits sur six gaz différens. Le Mémoire est terminé, dans les Annales de Chimie, par une discussion intéressante due à l'un des rédacteurs de ce Journal, sur le mérite comparatif de ce travail et de celui de MM. de La Roche et Bérard.

Enfin, nous ne terminerons pas ce résumé historique, sans faire mention des recherches de MM. Dulong et Petit, sur la vitesse du refroidissement des corps dans les différens gaz (2). Quoique ce sujet ne semble se rattacher que de loin à la question de la chaleur spécifique, nous verrons néanmoins qu'il existe entre ces deux classes de phénomènes, des rapports assez intimes pour qu'il soit difficile et même impossible de s'occuper de la seconde, sans entrer dans quelques détails relatifs à la première.

(1) Annales de Chimie et de Physique, 1. xxv1, p. 298. (2) Idem, . vi, p. 337.

Exposition du procédé suivi dans nos recherches.

Après quelques essais, et après avoir réfléchi sur l'emploi des moyens les plus propres à parer aux objections que nous avons présentées, nous nous sommes arrêtés au procédé suivant, qui est fondé sur la méthode du réchauffement.

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Un petit ballon de verre très mince, de 4 centim. de diamètre, est rempli successivement des gaz que nous voulons soumettre à l'expérience. Amené à une température uniforme, il est exposé pendant un temps toujours le même, quel que soit le gaz qu'il renferme, à une source constante de chaleur; la température qui en résulte pour chaque gaz, pendant ce même temps, est la mesure de la chaleur spécifique de ce gaz. Pour déterminer d'une manière exacte cette température, nous ne nous servons point du thermomètre, mais c'est le gaz lui-même qui l'indique. Nous avions à choisir ici pour indice thermométrique entre le changement de volume et la variation de force élastique, deux phénomènes qui, dans les gaz, accompagnent d'une manière. uniforme le changement de température. Nous avons préféré la variation de la force élastique, pour ne pas tomber dans l'objection que nous avons signalée relativement à la chaleur qui est dégagée dans un changement de volume, et parce que ce moyen de déterminer. la température nous a paru plus susceptible d'exactitude dans la pratique.

Ainsi donc, le principe qui sert de base à notre procédé consiste à exposer des volumes égaux de différens gaz à une source de chaleur égale pendant un même

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