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moment que s'effectua cet écroulement, la plus haute montagne du Japon, le Fousi-no-Yama, s'éleva du sein de la terre. C'est une énorme pyramide couverte de neiges éternelles, et le volcan le plus considérable et un des plus actifs du Japon. En 799, il fit une éruption épouvantable; les cendres couvrirent tout le pied de la montagne, et les courans d'eau du voisinage prirent une couleur rouge. L'éruption de 864 fut très violente: la montagne brûla sur une étendue de deux lieues géographiques carrées; de toutes parts les flammes s'élevèrent à la hauteur de 12 toises, et furent accompagnées d'un bruit de tonnerre effroyable. Les tremblemens de terre se répétèrent trois fois, et la montagne fut en feu pendant dix jours. Enfin sa partie inférieure creva; une pluie de cendres et de pierres en sortit, et tomba en partie dans un lac situé au nord-ouest, et fit bouillonner ses eaux de manière que tous les poissons y moururent.

En 1707, deux fortes secousses de tremblement de terre se firent sentir; le Fousi-Yama s'ouvrit, jeta des flammes et lança des cendres à dix lieues au sud. Le lendemain l'éruption s'apaisa; mais elle se renouvela ensuite avec plus de violence. Des masses énormes de rochers, du sable rougi par la chaleur, et une immense quantité de cendres, couvrirent tout le plateau voisin; à l'endroit où l'éruption avait eu lieu, on vit s'ouvrir un large abîme, à côté duquel s'éleva une petite montagne.

Au nord du lac Mitsou, et sur les confins des provinces de Jetsisen et de Kaya, est situé le volcan Sira

:

Yama il est couvert de neiges perpétuelles. Ses éruptions les plus mémorables ont eu lieu en 1239 et 1554.

Un autre volcan très actif du Japon est le mont Asama-Yama, au centre de la grande île de Nifou. Il est très élevé, brûle depuis le milieu jusqu'à la cime, et jette une fumée extrêmement épaisse; il vomit du feu, des flammes et des pierres. Ces dernières sont poreuses, et ressemblent à la pierre ponce, Il couvre souvent toute la contrée voisine de ses cendres. Une de ses dernières éruptions est celle de 1783 : elle fut précédée par un tremblement de terre épouvantable; jusqu'au 1er août, la montagne ne cessa de vomir du sable et des pierres; des gouffres s'ouvrirent de toutes parts, et la dévastation dura jusqu'au 6 du même mois. Un grand nombre de villages furent engloutis par la terre, ou brûlés et couverts par la lave.

Dans la province d'Yetsingo, et près du village de Kourou-Gava-Moura, il y a un puits abondant de naphte, que les habitans brûlent dans leurs lampes ; il se trouve aussi, dans la même contrée, un terrain dont le sol pierreux exhale du gaz inflammable, dont dans les habitans se servent en enfonçant un tuyau la terre et l'allumant comme un flambeau.

Le volcan le plus septentrional du Japon est I'Yaka - Yama, qui jette sans cesse des flammes. (Annales de Chimie, décembre 1830.)

Sur quelques phénomènes physiques et géographiques de l'Asie, au nord du parallele du 50° degré; par M. DE HUMBOLDT.

L'auteur présente des notions et des vues générales sur la configuration du sol de l'Asie intérieure, qui offre à la fois les plus grandes hauteurs et les plus grandes dépressions par rapport au niveau actuel de l'Océan. Il a fixé l'attention des géognostes sur la nonexistence d'un plateau central, et exposé des considérations sur l'àge relatif des deux systèmes de montagnes qui traversent ce pays, montagnes dont les unes se dirigent de l'est à l'ouest, et les autres (le Bolar et l'Oural) presque comme l'arète de la Cordillière des Andes, dans le sens d'un méridien. Dans cet aperçu général, il a cherché à distinguer, parmi les inégalités que présente la surface des continens, celles qui résultent du soulèvement des montages de celles qui tiennent à la configuration primitive de notre planète. S'appuyant sur les résultats d'opérations récentes qui prouvent l'uniformité de hauteur des plateaux de l'Iran et de la Perse, depuis Teheran et le volcan de Démavend jusqu'à Shiraz, Bendir Abasheer et le golfe Persique, il a fait voir que les hauts plateaux de l'Asie centrale forment comme une intumescence de la surface ancienne du globe; intumescence dirigée du sud-ouest au nord-est, c'est-à-dire dans une direction qui n'a rien de conforme avec celle des chaînes de l'Asie occidentale. Considérant cette dépression si remarquable de l'Asie occidentale,

dont la mer Caspienne et le lac Aral occupent les points les plus déclives, il y a montré un vaste cratère, et a rendu probable l'opinion que l'affaissement de cette partie du continent coïncide avec le soulèvement des montagnes qui, à l'ouest entourent la HauteArménie et le pays d'Erzeroum, au sud forment le plateau de l'Iran, et à l'est les massifs de l'Asie centrale.

On se tromperait beaucoup si l'on se représentait cette dépression comme une surface plane; elle est, au contraire, ainsi que le sont tous les terrains remués par les forces intérieures, fort inégale à sa superficie.; elle ne forme pas non plus un bassin conique, mais plusieurs bassins différens dont le fond n'a pas la même hauteur. Ainsi, quoiqu'une foule d'indices montrent entre l'Aral et la mer Caspienne une ancienne communication, ces deux amas d'eau présentent aujourd'hui une différence de niveau de 126 pieds, différence qui a été constatée par un nivellement géodésique fait à travers l'isthme qui les sépare, pendant l'expédition militaire du général Berg. Des collines plus ou moins élevées, ou de simples arêtes à peine sensibles à l'œil, servent de ligne de partage aux eaux qui se rendent vers les différens bassins, ou forment des rivières dont la pente modérée est éminemment favorable à la fécondation du sol. Avec une pente irrégulièrement répartie, ces rivières eussent amené en suspension dans leurs eaux une grande abondance de matières terreuses arrachées aux lieux élevés, et peu à peu un sol d'alluvion com

blant d'abord des concavités partielles. Puis la concavité générale eût ainsi fait disparaître le phénomène unique, en apparence, d'un sol à sec qui se trouve au-dessous du niveau de l'Océan.

De tous temps les peuples limitrophes du bassin central se sont disputé la possession de ce sol fertilisé par de nombreuses rivières, diversifié par des rangées de collines, et contrastant par cette variété d'aspect avec la triste uniformité du plateau de la haute Boukharie et des steppes boréales. Ce caractère d'individualité du pays, qui résulte d'un heureux partage en petits bassins et en riches vallées, se manifeste même dans l'élan politique de cette Mésopotamie, comprise entre l'Oxus et l'Yaxarte. Située entre les deux puissans empires de la Chine et de la Russie, la petite Boukharie nous offre encore aujourd'hui huit principautés qui se conservent indépendantes, tant est grande l'influence qu'exerce sur l'état des peuples la configuration du sol.

L'Oural offre sur son dos et sur sa pente orientale, dans une étendue de plus de 12" de latitude, des terrains de transport aurifères et platinifères, dont le produit annuel est à présent, en or, de 22,000 marcs. En ajoutant à cet or le produit des mines d'argent de l'Altaï, on trouve une valeur annuelle de 21,000,000 de francs.

De 1814 à 1820, le produit de tous les lavages de l'Oural, joint à une assez petite quantité d'or extrait des filons, a été de 108,000 d'or, valeur de 86,000,000 de francs. Dans une localité très circonscrite, on

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