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merent les nœuds qui les attacherent l'un à l'autre. Le Cavalier eftant affuré de fon agrément, s'il obtenoit celuy de fon Pere, le fit demander par une perfonne confiderable,qui le rendit maistre de tout ce qu'il pouvoit fouhaiter d'avantageux pour fa Fille. Sa réponse fut qu'il accepteroit avec plaifir la propofition qui luy eftoit faite, s'il n'avoit pas donné fa parole à un homme de qualité qui luy avoit demandé le secret pour quelque temps, ce qui l'avoit empesché d'en di

re rien à fa Fille mefme. Un contre temps fi peu attendu mit les deux Amans dans une confternation inconcevable. Leur Amie commune tâcha de les confoler, & encoura gea la Belle à resister à fon Pere, qui eftoit assez injuste pour difpofer d'elle, fans la confulter. Elle ne pouvoit renoncer fans peine au Cavalier, mais auffi l'oppofition qu'on exigeoit d'elle aux volontez de fon Pere, bleffoit fon devoir, & démentoit la foumiffion qu'elle luy avoit toujours montrée. Les cho

fes fe paffoient de cette forte, lors qu'une espece d'Agent s'adreffa au Cavalier, comme à un homme qui ne manquoit point d'argent comptant pour fçavoir s'il voudroit faire une conftitution de dix mille écus que l'on cherchoit pour une affaire importante. On luy nomma un Marquis qui avoit de belles terres, mais comme fon bien paroiffoit embaraffé, le Cavalier ne trouva pas dans l'affaire les feuretez qui luy convenoient. L'Agent ne laiffa pas de le preffer fortement

de donner la fomme, & apporta pour railon, que nonfeulement il s'acqueroit pour Ami une perfonne de haute naiffance, mais auffi qu'il ne pouvoir courir aucun rifque en preftant les dix mille écus qu'on luy demandoit, puifqu'il s'agiffoit d'un mariage, & que le Marquis devant épouser une Heritiere fort riche, feroit en eftat de les rendre en peu de temps. Le Cavalier prétendant qu'il en fuft parlé dans le Contrat, tout le fecret luy fût declaré. Ces dix mille écus eftoient

un present fecret qu'avoit exigé le Pere de l'Heritiere pour rétablir les affaires qui n'eftoient pas en bon ordre, & comme il fallut nommer les perfonnages, l'Heritiere fe trouva eftre la charmante Brune dont le Cavalier eftoit aimé. Vous jugez bien qu'il eftoit trop amoureux pour vouloir agir contre luy-mefme. Il congedia l'Agent fans rien conclurre avec luy, & aprés avoir nommé à la Belle celuy que fon Pere luy vouloit faire époufer, il la pria de ne regarder que fes inte

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