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Mais sans donner mon cœur je livrais mes appas;
Alors tu t'étonnais du calme de mon âme,

Mes baisers restaient froids sous tes baisers de flamme;
Ah! que dans ces momens Usbek moins prévenu,
Usbek moins orgueilleux eût bientôt reconnu
Qu'en cherchant le plaisir il rencontrait la haine:
Maîtriser le plaisir, c'est le changer en peine.

Ne crois pas cependant, barbare, que mon cœur
Ne puisse de l'amour sentir la douce ardeur;
Ce cœur tendre a brûlé pour l'amant que j'adore,
Pour l'amant que je pleure, hélas ! il brûle encore,
La mort même ne peut finir des feux si beaux,
Et ce cœur brûlera dans la nuit des tombeaux!

Peut-être ces discours, Usbek, vont te surprendre?
Ton oreille jamais n'apprit à les entendre.

Mais qu'ai-je à ménager, que puis-je craindre encor?
Qui pourrait m'effrayer aux portes de la mort?
Là, nous ne craignons plus que nos chagrins nous suivent;
Mourans, nous les léguons à ceux qui nous survivent.
Dans la tombe il n'est plus d'esclave, d'oppresseur;
Nul Usbek n'y viendra réveiller ma douleur.

Mais quel nuage, ô ciel! se répand sur ma vue!
Ah! je sens fermenter le poison qui me tue.
C'en est donc fait.... adieu... cruel, je vais mourir.
Mon souffle s'évapore et je sens s'affaiblir

;

'Tis past-they sink beneath the transient aid.
Take then, inhuman wretch, my last farewell;
Pain be thy portion here, here after hell!
And when our prophet shall my fate decree,
Be any curse my punishment, but thee!

Ma force, ma raison, et jusques à ma haine.
Je cède, avec plaisir, à la mort qui m'entraîne;
Heureuse, si l'enfer doit s'entr'ouvrir pour moi,
D'y souffrir tous les maux, hors celui d'être à toi.

LADY MONTAGU.

EPISTLE.

ARTHUR GREY, THE FOOTMAN,

To Mrs. MAHONEY.

(After his condemnation to death for attempting to commit violence.)

READ, lovely nymph, and tremble not to read,
I have no more to wish, nor you to dread :

I ask not life, for life to me were vain,
And death a refuge from severer pain.
My only hope in these last lines I try;
I would be pitied, and I then would die.

Long had I liv'd as sordid as my fate,
Nor curs'd the destiny that made me wait
A servile slave: content with homely food,
The gross instinct of happiness pursu'd:
Youth gave me sleep at night, and warmth of blood.

LADY MONTAGU.

HÉROÏDE.

ARTHUR GREY, LAQUAIS,

A MADAME MAHONEY.

(Arthur écrit après sa condamnation à mort pour tentative de violence sur sa maîtresse.)

LISEZ, femme charmante, et lisez sans allarmes,
Que mes vœux désormais n'offensent plus vos charmes;
Je meurs; hélas! pour moi c'est cesser de souffrir;
Qui vous a pu déplaire, est heureux de mourir;
Chargé de votre haine, on doit haïr la vie;
Mais, si vous me plaignez, je meurs digne d'envie!

Né dans le dernier rang des plus grossiers humains,
Mes penchans étaient vils ainsi que mes destins;
Fait pour la servitude et servant sans murmure,'
Esclave, je suivais l'instinct de la nature;
Nul desir ne troublait mon paisible sommeil,

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