Ergo etiam, cum me supremus adusserit ignis, ÉLÉGIE IV (Am., II, vi). Ovide déplore la mort d'un perroquet, donné par lui à Corinne. Cette pièce, plus ingénieuse que touchante, véritable oraison funèbre, reste bien en dessous de son modèle, le Moineau de Lesbie. Psittacus, Eois ales transmissus ab Indis, Alitis in raræ miserum divertite funus; Magna, sed antiqua est causa doloris Itys. Omnes, quæ liquido libratis in aere cursus; Tu tamen ante alias, turtur amice, dole. 1. Pars mei. Voyez Horace, Od., III, xxx, 6: Non omnis moriar multaque pars 2. Genas. L'assimilation des oiseaux aux hommes est excessive dans ces détails et touche au ridicule. 5 10 3. Tuba. C'était particulièrement l'instrument usité dans les funérailles. Horace, Sat., I,vi,42. 4. Ismarii, d'Ismaros, ville de Thrace. Le roi Térée, l'époux de Philomèle et le père d'Itys, était issu de Thrace. 5. Annis suis, ses années, c.-à-d. un temps convenable. Plena fuit vobis omni concordia vita, Hoc tibi, dum licuit, psittace, turtur erat. Quid juvat, ut2 datus es, nostræ placuisse puellæ? Tu poteras virides pennis hebetare smaragdos Nux erat esca tibi, causæque papavera somni : 15 20 25 20 35 décrit les guerres des perdrix et des cailles. De Animalibus, IX, 8. 5. Fiunt anus, comme plus loin « Vivit edax vultur ». 6. Minimo (cibo). 7. Cornix. La corneille raconte, dans le deuxième livre des Métamorphoses, qu'elle a Illa quidem sæclis vix moritura novem. Psittacus, extremo munus ab orbe datum. Udaque perpetuo gramine terra viret. Si qua fides dubiis, volucrum locus ille piarum Oscula dat cupido blanda columba mari. Convertit volucres in sua verba pias. perdu la faveur de Minerve, pour l'avoir servic avec indiscrétion. 1. Phyllacida. Protésilas était né à Phylace, en Thessalie. 2. Timidæ, tremblante de peur pendant ta maladie. 3. Ales Junonia, le paon, sur la queue duquel la déesse avait semé les cent yeux d'Argus. Voy. Ovide, Métam, I, 720. 4. Convertit in sua verba, c'est-à-dire que son langage excite l'admiration. Quo lapis exiguus par sibi carmen habet : COLLIGOR EX IPSO DOMINE PLACUISSE SEPULCRO : ORA FUERE MIHI PLUS AVE DOCTA LOQUI. 60 ÉLÉGIE V (Am., III, 1x). Ovide pleure la mori de Tibulle dans une élégie qui est une des plus belles qu'il ait composées. Memnona si mater, mater ploravit Achillen, 1. Colligor, c'est-à-dire colligitur quantum placuerim. Cette épitaphe termine faiblement la pièce; elle pourrait bien n'être qu'une interpolation. Combien elle est inférieure à l'inscription que le Berger reconnaissant grava sur la tombe du moucheron, son sauveur (Virg., Culex, 415): Parve culex, pecudum custos tibi Funeris officium vitæ pro munere 2. Memnona. Memnon, fils du roi d'Éthiopie Eos, fut tué 4 Ecce puer Veneris fert eversamque pharetram Pectoraque infesta tundat aperta manu. Egressum tectis, pulcher Iule1, tuis. At sacri vates et divum cura vocamur : Sunt etiam, qui nos numen habere putent. Quid pater Ismario, quid mater profuit, Orpheo*? Ælinon in silvis idem pater, ælinon, altis Dicitur invita concinuisse lyra. Adspice Mæoniden', a quo, ceu fonte perenni, Vatum Pieriis ora rigantur aquis; Hunc quoque summa dies nigro submersit Averno : 1. Iule, Iule ou Ascagne, fils d'Enée. 2. Juveni, Adonis (Métam., X, 708). 3. Obscuras, ténébreuses, sombres, comme tout ce qui appartient au royaume de Pluton. 4. Orpheo. Le poète thrace (Ismario) avait pour père Apollon et pour mère Calliope. 10 15 20 25 5. Elinon. Le chantre légendaire Linus, qui enseigna la musique à Hercule, fut tué par ce dieu et pleuré par Apollon; d'où le nom de Linos ou Ælinos donné à certains chants funèbres. Suivant Hérodote, c'est en Phénicie qu'ils prirent naissance (II, 79). 6. Mæoniden, Homère. |