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HARVARD COLLEGE LIBRARY

FROM THE LIBRARY OF PROF. ALBERT ANDREW HOWARD

OCT. 15, 1929

W

PRÉFACE

Ce recueil a été composé pour répondre au programme arrêté par le Conseil supérieur de l'Instruction publique en Juillet 1895.

Voulant mettre entre les mains des élèves de Troisième, de Seconde et de Rhétorique des extraits des poètes latins qui ne figurent pas explicitement dans les programmes de ces classes, nous avons jugé utile de les grouper d'après les genres d'une part, et dans l'ordre chronologique de l'autre. L'avantage de cette disposition, au point de vue de la connaissance de l'histoire littéraire, n'a pas besoin d'être démontré.

Il nous a semblé, d'un autre côté, que les récits empruntés aux Épiques conviennent mieux aux élèves de Troisième, les peintures et les dissertations des Satiriques aux élèves de Seconde, enfin que les Élégiaques ne pouvaient guère se lire qu'en Rhétorique. En général, les morceaux se trouvent naturellement, par suite même de cette distribution, appropriés, au point de vue de la difficulté, à l'âge des écoliers auxquels ils sont destinés. Cependant il est bien certain que telle page de Stace présentera plus de difficultés que telle épigramme de Martial, ou que telle élégie d'Ovide. Il appartient au professeur de choisir les morceaux qui lui sembleront le plus à la portée de ses élèves, de réserver les autres pour une classe ultérieure: rien n'empêchera d'expliquer, en Troisième ou en Seconde, un passage de Catulle, en Rhétorique, un fragment de Perse ou de Silius. D'ailleurs, en vue de rapprochements intéressants, le maître négligera souvent l'ordre du livre, que nous conseillons cependant de suivre d'ordinaire. A cet effet, pour faciliter la

lecture de la première et de la seconde partie, nous avons à dessein multiplié les notes dites explicatives. Nous en avons au contraire éliminé entièrement tout ce qui concerne l'établissement du texte, les différentes leçons, etc. Nous nous sommes contenté de consulter les éditions les plus récentes et de nous attacher à celles qui nous ont paru les meilleures sans nous astreindre à en suivre aucune servilement. La manière dont s'est fait le travail de l'éditeur ne pouvait présenter aucun intérêt pour les plus jeunes des élèves de nos Classes supérieures. Il nous a paru, au contraire, qu'il n'était pas inutile d'initier discrètement les élèves de Rhétorique aux questions d'érudition. On trouvera dans les Introductions et le Commentaire de la troisième partie les preuves de cette préoccupation. Quand nous avons mis au bas des pages quelques notes pour justifier notre leçon ou en indiquer une différente, nous avons songé surtout aux vétérans, aux élèves des Rhétoriques supérieures et aux débutants des Facultés, qu'il est bon d'accoutumer progressivement à l'explication érudite.

A. W.

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A part Lucain, dont nous n'avons pas à nous occuper ici1, les poètes épiques de l'empire vivent d'imitation, et leur principal modèle est Virgile. Quelles que soient leurs qualités personnelles, quelques sujets qu'ils traitent, ils font surtout œuvre de versificateurs et de stylistes: l'inspiration et l'originalité font défaut, même à ceux qui montrent le plus de talent et d'habileté. L'art consiste pour eux à introduire dans leur récit tous les procédés, tous les genres de développement que l'on rencontre dans l'Énéide; ce poème est pour eux un magasin où

1. Les extraits de la Pharsale sont publiés à part pour la classe de Rhétorique.

WALTZ.

ANT. DES P. LAT.

1

l'on puise à pleines mains les cadres divers, les modèles de descriptions, de récits, de discours, les incidents, tels que combats singuliers, descentes aux Enfers, interventions divines. La Mythologie surtout, à laquelle Lucain seul a renoncé, règne en maîtresse, même lorsqu'elle ne fournit pas la matière et les personnages. Mais toute cette mise en scène est froide et mécanique; il manque le génie pour la mettre en œuvre et quelquefois pour la faire oublier; elle est d'autant plus dépourvue de vie qu'elle est plus érudite : les innombrables légendes de la poésie alexandrine la nourrissent ou plutôt l'encombrent; si cet étalage de science a pu mériter aux auteurs les applaudissements de leurs auditeurs, il nous glace ou nous irrite. La Rhétorique n'a pour eux aucun secret; ils savent tout accommoder suivant les recettes de l'art enseigné dans les écoles; le style sent toujours le travail et la recherche, quoiqu'à ce point de vue il y ait entre eux de notables différences: les uns recherchent l'élégance et le poli; d'autres, la concision et la force; d'autres, l'éclat et la vivacité du coloris. Chez tous, le détail l'emporte sur l'ensemble; les œuvres tant soit peu longues manquent d'unité, de vie, d'intérêt véritable. Mais partout nous trouvons des scènes agréables ou pathétiques, des tableaux vifs et précis, des peintures de toutes sortes auxquelles les imitations ajoutent un intérêt de plus. A les lire d'un bout à l'autre, les épopées de l'empire sont pénibles, sinon fastidieuses; mais les passages que l'on peut détacher pour une Anthologie sont très abondants et l'on n'a que l'embarras du choix.

Les sujets traités se partagent en deux catégories. Dans l'origine, l'épopée romaine avait fleuri à côté de l'épopée grecque et mythologique. Son début fut la traduction de l'Odyssée par Livius Andronicus; Nævius ouvrit la voie aux poèmes nationaux; Ennius, tout en s'attachant à la technique des poèmes homériques, donne à la République romaine sa première épopée nationale.

Il eut des imitateurs dans Hostius, Furius Bibaculus et Varron Atacinus. Mais ce dernier se rattache aussi, par sa traduction

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