Billeder på siden
PDF
ePub

XII.

AD ASINIUM.

MARRUCINE Asini, manu sinistra.
Non belle uteris in joco atque vino;
Tollis lintea negligentiorum.

Hoc salsum esse putas? fugit te, inepte,
Quamvis sordida res et invenusta est.
Non credis mihi? Crede Pollioni
Fratri, qui tua furta vel talento
Mutari velit est enim leporum
Disertus puer, ac facetiarum.
Quare aut hendecasyllabos trecentos
Exspecta, aut mihi linteum remitte,
Quod me non movet æstimatione,
Verum est mnemosynon mei sodalis:
Nam sudaria Sætaba ex Hiberis
Miserunt mihi muneri Fabullus
Et Verannius. Hæc amem necesse est
Ut Veranniolum meum et Fabullum.

XIII.

AD FABULLUM.

COENABIS bene, mi Fabulle, apud me
Paucis, si tibi dii favent, diebus,
Si tecum attuleris bonam atque magnam
Cœnam, non sine candida puella,

XII.

CONTRE ASINIUS.

ASINIUS le Marruccin, tu as la main un peu leste, quand le vin te met en gaîté; tu profites de l'incurie des convives pour escamoter leurs mouchoirs. Tu trouves peut-être cela plaisant? Tu ignores, sot que tu es, que c'est une action basse et ignoble. Tu en doutes? Crois-en donc Pollion, ton frère, qui voudrait à prix d'or effacer le souvenir de tes larcins, dût-il lui en coûter un talent; car il est, lui, un bon juge en fait de gaîtés et de plaisanteries. Ainsi donc, ou renvoie-moi mon mouchoir, ou compte sur des milliers d'épigrammes. Ce n'est pas le prix de cette bagatelle qui me la fait regretter; mais c'est un souvenir d'amitié, c'est un de ces mouchoirs de Sétabis, présent de Fabullus et de Verannius, qui me les ont envoyés d'Espagne; il doit m'être cher, comme tout ce qui me vient de Fabullus et de Verannius.

XIII.

A FABULLUS.

QUEL joli souper, mon cher Fabullus, tu feras chez moi dans quelques jours, si les dieux te sont propices, si tu apportes avec toi des mêts délicats et nombreux, sans oublier nymphe jolie, bons vins, force bons mots,

Et vino et sale, et omnibus cachinnis.
Hæc si, inquam, attuleris, venuste noster,
Cœnabis bene: nam tui Catulli

Plenus sacculus est aranearum.
Sed contra accipies meros amores;
Seu quid suavius elegantiusve est,
Nam unguentum dabo, quod meæ puellæ
Donarunt Veneres, Cupidinesque;
Quod tu quum olfacies, deos rogabis,
Totum ut te faciant, Fabulle, nasum.

XIV.

AD CALVUM LICINIUM.

Ni te plus oculis meis amarem,
Jucundissime Calve, munere isto
Odissem te odio Vatiniano :

Nam quid feci ego, quidve sum locutus,
Cur me tot male perderes poetis ?

Isti dii mala multa dent clienti,

Qui tantum tibi misit impiorum.

Quod si, ut suspicor, hoc novum ac repertum

Munus dat tibi Sulla litterator;

Non est mi male, sed bene ac beate,

Quod non dispereunt tui labores.

Dii magni, horribilem et sacrum libellum,

Quem tu scilicet ad tuum Catullum

Misti, continuo ut die periret,

et toute la troupe des Ris! Viens avec tout cela mon aimable ami, et le souper sera charmant; car, hélas! la bourse de ton pauvre Catulle n'est pleine que de toiles d'araignées. En échange, tu recevras les témoignages d'une amitié sincère; et, ce qui surtout rend un repas élégant, agréable, je t'offrirai des parfums dont les Grâces et les Amours ont fait don à ma jeune maîtresse; en les respirant, tu prieras les dieux de te rendre tout nez des pieds à la tête.

XIV.

A CALVUS LICINIUS.

Si je ne t'aimais plus que mes yeux, aimable Calvus, je te haïrais plus que l'odieux Vatinianus, pour un pareil cadeau. Qu'ai-je fait, moi, qu'ai-je dit, pour que tu m'assassines de ce déluge de mauvais poètes? Que les dieux accablentde tout leur courroux celui de tes cliens qui t'envoya tant d'ouvrages maudits. Si, comme je le soupçonne, c'est Sylla le grammairien qui t'a fait ce cadeau, aussi neuf que piquant, je ne m'en plains pas; je me félicite, au contraire, et je me réjouis de voir tes travaux si bien payés! Grands dieux ! quel horrible, quel exécrable fatras tu as envoyé à ton pauvre Catulle, pour le faire mourir d'ennui dans un aussi beau jour, que celui des Saturnales. Mauvais plaisant, tu n'en seras pas quitte à si bon marché; car demain, dès qu'il sera jour, je cours bouleverser les échoppes des libraires : œuvres de

Saturnalibus, optimo dierum.

Non, non hoc tibi, salse, sic abibit;
Nam, si luxerit, ad librariorum
Curram scrinia : Cæsios, Aquinios,
Suffenum, omnia colligam venena,
Ac te his suppliciis remunerabor.
Vos hinc interea valete, abite
Illuc, unde malum pedem tulistis,
Secli incommoda, pessimi poetæ.

XV.

AD AURELIUM.

COMMENDO tibi me ac meos amores,
Aureli veniam peto pudentem,
Ut, si quidquam animo tuo cupisti,
Quod castum expeteres, et integellum,
Conserves puerum mihi pudice;

Non dico a populo: nihil veremur
Istos, qui in platea modo huc, modo illuc
In re prætereunt sua occupati;

Verum a te metuo, tuoque pene,
Infesto pueris bonis, malisque.

Quem tu, qua lubet, ut lubet, moveto
Quantum vis, ubi erit foris paratum.
Hunc unum excipio, ut puto pudenter.
Quod si te mala mens, furorque vecors
In tantam impulerit, sceleste, culpam,

« ForrigeFortsæt »