No 1. Janvier 1832. 3a série, deuxième année, premier semestre (tome 29). REVUE SCIENTIFIQUE JAN 271882 DE LA FRANCE ET DE L'ÉTRANGER Biographies scientifiques. L'OEUVRE DE HENRI SAINTE-CLAIRE DEVILLE, par M. Debray (de l'Institut). Thérapeutique. COURS DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS. Utilité de la transfusion du sang, par M. G. Hayem. Variétés. Statistique des incendies dans les théâtres, par M. Legoyt. Correspondance. Lettre de M. Manouvrier sur l'anthropologie générale et Académie des sciences de Paris. Séance du 26 décembre 1881. PRIX DE L'ABONNEMENT A LA REVUE scientifique seule. Départements... LES ABONNEMENTS PARTENT DU 1er DE CHAQUE TRIMESTRE - 50 55 Bureaux de la Revue Paris, librairie GERMER BAILLIERE & Cie, 108, Boulevard Saint-Germain (au coin de la rue Пautefeuille). Les abonnements sont reçus sans frais chez tous les libraires et dans les bureaux de poste des pays d'Europe et des États-Unis. Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. C. REINWALD, libraire, 15, rue des Saints-Pères, à PARIS. AU LE MONDE TERRESTRE POINT ACTUEL DE LA CIVILISATION DE GEOGRAPHIE COMPARÉE DESCRIPTIVE, POLITIQUE ET COMMERCIALE Avec une Introduction, l'Indication des sources et cartes Par CHARLES VOGEL Conseiller, ancien chef de Cabinet de S. A. le prince Charles de Roumanie Membre des Sociétés de Géographie et d'Économie politique de Paris, Membre correspondant de l'Académie royale des Sciences de Lisbonne, etc., etc. La publication de l'ouvrage entier sera terminée dans deux années. Le premier volume, grand in-8°, cartonné toile, est du prix de.. 15 fr. 18 fr. Le second volume. Prix cartonné. .. HUXLEY. La Physiographie, introduction à l'étude de la nature, traduction de l'anglais et adaptation, par M. G. LAMY, maître de conférences de géographie à la faculté des lettres de Douai. 4 vol. in-8 avec 128 figures dans le texte, et 2 planches en couleurs, hors texte... 8 fr. AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR L'ouvrage que nous présentons aux lecteurs français se recommande à eux, dans la mesure où le succès est une recommandation, par l'accueil qu'il a reçu en Angleterre où il a pris rang, dès sa publication, parmi les classiques 1. L'enseignement d'un grand savant n'est jamais si précieux que quand il descend jusqu'à la jeunesse et revêt une forme élémentaire. Nous avons donc cru utile d'associer les jeunes gens de nos écoles au bénéfice de leçons qui, au mérite d'avoir été professées devant un jeune auditoire, et non pas seulement écrites pour lui, joignent l'attrait d'une 'simplicité familière et imagée. Nous nous sommes efforcé de leur conserver ce charme d'une exactitude pittoresque, qui est celui de l'enseignement oral, et nous croyons avoir respecté l'esprit de l'ouvrage alors même que nous nous sommes écarté de la traduction littérale. Nous avons du, en effet, remanier entièrement deux chapitres et modifier un assez grand nombre de passages pour approprier le livre non pas seulement au goût, mais aux connaissances des lecteurs français, en lui donnant dans la traduction la couleur locale qu'il possède dans l'original. C'est surtout en matière d'enseignement que la démonstration vaut ce que vaut l'exemple. Il importait donc que nous fissions choix, comme théâtre d'investigation des lois de la physique géographique, d'une partie du sol natal familière à chacun et, partant, intéressante pour tous. Voilà comment le bassin de la Seine remplace dans la traduction le bassin de la Tamise. Région géographique incomparablement dessinée, remarquable entre toutes par la diversité de ses traits et l'harmonie de l'ensemble dans lequel ils se fondent, le bassin de la Seine était d'ailleurs un admirable sujet de démonstration: notre seule crainte est de n'avoir pas tiré, d'une si riche matière, tout le parti qu'elle comportait là où nous l'avons mise à contribution. 21 décembre 1881. PREFACE GEORGES LAMY. ་་ Je fus invité, il y a près de neuf ans, par les Directeurs de la « London Institution », à participer à une série de leçons dont le but était d'initier les jeunes gens aux éléments des sciences physiques. Mon cours devait ouvrir la série; je profitai de l'occasion ainsi offerte pour revêtir d'une forme pratique les idées que je m'étais faites et que j'avais défendues depuis longtemps sur la véritable méthode d'aborder l'étude de la nature. Dans mon sentiment, au professeur jaloux d'amener son élève à concevoir une idée nette de l'ordre répandu dans les phénomènes aux formes multiples et sans cesse ondoyantes de la nature, le sens commun comde clairement de débuter par l'explication de faits familiers à et dont il fait son expérience journalière. C'est au maître d'élever ions en ont été épuisées, 13,000 exemplaires vendas en trois ans En Vente à la Librairie GERMER BAILLIÈRE et Ci 108, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS LES PHOTOGRAPHIES SUIVANTES MÉDECINS FRANÇAIS ET ÉTRANGERS MM. GUENEAU DE MUSSY, GUERBANT, GUYON, Guyot, Harvey, HÉRARD, HILLAIRET, HIPPOCRATE, HOUEL, HUNTER, Jaccoud, JACQUEMIER, JENNER, JOULIN, LABOULBENE, LAENNEC, LANCERBAUX, Langlebert, Larrey, Lasègue, CH. LEGROS, LEGRAND DU SAULLE, Leyden, Henry LIOUVILLE, Longer, LORAIN, A. LOUIS, LUYS, MACKENSIE, MAGENDIE, MAGITOT, MAURIAC, MÉNIÈRE, MICHON, MOREAU DE TOURS, MUNARET, MURCHISON, NONAT, ONIMUS, ORFILA, PAJOT, A. PARRÉ, PARROT, CONSTANTIN PAUL, PINEL, PIORRY, PORTA, PORTAL, MAURICE RAYNAUD, Reliquet, RemaK, RICORD, ROBIN, ROGER, SAPPEY, SCHWEIGMARC SEE, STOLL, SYDENHAM, TARDIEU, TARNIER, TILLAUX, TRÉLAT, TROUSSEAU, VAN SWIETEN, VIRCHOW, WARLOMONT, WECKER, WOILLEZ, ETC. GER, Prix de chaque photographie: 1 fr. 50 (franco). ensuite le commençant du terrain solide d'une telle expérience, pas à pas, jusqu'à des objets plus éloignés et jusqu'aux rapports plus difficiles à saisir. Bref, j'estime qu'il faut, de propos délibéré, développer la connaissance de l'enfant comme s'est spontanément développée celle de l'humanité. Je crus qu'il n'était pas impossible de communiquer à des jeunes gens une vaste somme de connaissances touchant les phénomènes naturels et leur dépendance réciproque, voire même une certaine expérience pratique de la méthode scientifique, avec cette précision d'exposé qui distingue la science du savoir ordinaire, et sans dépasser néanmoins la compréhension d'écoliers dont le lot préliminaire de discipline intellectuelle ne va pas au delà de celui qui est échu en partage aux garçons et aux filles des écoles primaires. Et je pensai que si mon dessein pouvait être mené à bien, les résultats n'en seraient pas seulement importants en eux-mêmes. mais faciliteraient encore aux jeunes gens l'accès des sciences spéciales. Je me chargeai donc de faire douze leçons, non pas sur une branche particulière des sciences naturelles, mais sur les phénomènes naturels en général, et j'empruntai pour mon sujet le titre de « Physiographie », voulant par là établir une ligne de démarcation bien nette, à la fois quant à la matière et à la méthode, entre ce sujet et ce qu'on entend communément par « Géographie physique ». Le nombre est grand des précis estimables de géographie physique à l'usage de ceux qui abordent scientifiquement cette étude; mais, à mon sens, la plupart des ouvrages élémentaires que j'ai vus commencent à rebours et trop souvent se terminent en un pêle-mêle de renseignements de toute sorte, coupés en morceaux indigestes et décousus. Ainsi se trouvent anéantis les avantages que l'éducation doit retirer de l'étude que Kant a justement qualifiée d'introduction aux sciences naturelles. Je ne puis croire qu'une description de la terre, qui apprend à l'enfant, en commençant, que la terre est un sphéroïde aplati, se mouvant autour du soleil dans une orbite elliptique, et qui finit sans lui fournir la moindre donnée capable de l'aider à comprendre la carte d'état-major de son propre pays, la moindre idée du phénomène qu'offre à ses yeux le ruisseau qui baigne son village ou la sablonnière qui sert à préparer les routes, soit propre à l'intéresser ou à l'instruire. Et quant à l'entreprise de peupler la tête de l'enfant de notions scientifiques sans en appeler à l'observation, je la juge en directe opposition avec les principes fondamentaux de l'éducation scientifique. Cette « Physiographie » n'a guère rien de commun avec cette sorte de « Géographie physique ». Mes auditeurs n'ont pas eu à s'embarrasser des latitudes et des longitudes, de la hauteur des montagnes, de la profondeur des mers ou encore de la distribution géographique des Kanguroos et des « Compositæ ». Négligeant ce genre de renseignements dont je ne nie nullement l'importance quand ils sont à leur place, je tâchai de leur donner, esquissée à grands traits, mais j'espère avec exactitude, une vue de la position qu'occupe dans la nature une région particulière de l'Angleterre, le bassin de la Tamise. Je m'efforçai de graver dans leurs esprits cette impression que les eaux limoneuses du fleuve de notre capitale, les collines entre lesquelles il coule, les vents qui soufflent au-dessus de sa nappe, ne sont point des phénomènes isolés qu'on puisse tenir pour compris parce qu'ils sont familiers. J'essayai au contraire de leur montrer que l'application à un de ces phénomènes des procédéz de raisonnement les plus simples et les plus communs suffit à révéler, cachée derrière le phénomène, une cause qui en suggère une autre et ainsi de suite, jusqu'à ce que progressivement la conviction se fasse jour dans l'esprit de l'élève, que, pour atteindre à une notion même élémentaire de ce qui se passe dans son village, il doit savoir quelque chose de l'univers; que le caillou qu'il repousse du pied ne serait ni ce qu'il est ni où |