PAR M. J. P. DE BÉRANGER. TOME SECOND. CINQUIÈME ÉDITION, AUGMENTÉE DE PLUSIEURS CHANSONS FAITES DEPUIS SON PROCÈS. BRUXELLES, AUGUSTE WAHLEN ET COMPAGNIE. A 3140 MON AME. AIR: Des Scythes et des Amazones. C'EST à table, quand je m'enivre Vous prendrez la forme d'un ange; L'aimable paix, que la terre a proscrite, Ceindra de fleurs votre front radieux. Ah! sans regret, etc. Vous avez vu tomber la gloire D'un Ilion trop insulté, Qui prit l'autel de la victoire Pour l'autel de la liberté. Vingt nations ont poussé de Thersyte I. } Jusqu'en nos murs le char injurieux. Cherchez au-dessus des orages propos, Ont au ciel porté leurs drapeaux. Pour conjurer la foudre qu'on irrite, Unissez-vous à tous ces demi-dieux. Ah! sans regret, etc. La liberté, vierge féconde, Règne aux cieux, qui vous sont ouverts. A traîner de pénibles fers. Mais, dès demain, je crains qu'il ne m'évite ; N'attendez plus, partez mon ame (NOVEMBRE 1816.) AIR: De la Cosaqui. Un maître fou qui, dit-on, N Fit jadis mainte fredaine, Des loges de Charenton S'est enfui l'autre semaine ; Prêtons bien l'oreille à ce discours-là. « L'esprit saint soutient ma voix, « J'en viens faire la satire. « Nous les tenons d'un impudent m (1) Il n'y a point de mauvais discours que ne puisse faire oublier une action généreuse : et rien n'est plus honorable, suivant moi, que la protection accordée à des infortunés placés sous le poids d'une accusation capitale. Aussi je n'aurais pas re produit ici cette chanson, sans l'espèce de scandale que, lors de son apparition, elle causa jusque dans les deux chambres. Mais je ne puis m'empêcher d'avouer que si j'avais pu la condamner à l'oubli qu'elle mérite sans doute, j'en aurais toujours regretté le dernier couplet. |