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LA SAINTE ALLIANCE

DES PEUPLES.

CHANSON CHANTÉE A LIANCOURT, POUR LA FÊTE DONNÉE

PAR M. LE DUC DE LA ROCHEFoucault, en RÉJOUISSANCE DE L'ÉVACUATION DU TERRITOIRE FRANÇAIS, AU MOIS D'OCTOBRE 1818.

AIR: Du Dieu des bonnes gens.

J'AI vu la paix descendre sur la terre,
Semant de l'or, des fleurs et des épis.
L'air était calme, et du Dieu de la guerre
Elle étouffait les foudres assoupis.

« Ah! disait-elle, égaux par la vaillance,
« Français, Anglais, Belge, Russe ou Germain,
<< Peuples, formez une sainte alliance

<< Et donnez-vous la main.

<<< Pauvres mortels, tant de haine vous lasse;
« Vous ne goûtez qu'un pénible sommeil.
« D'un globe étroit divisez mieux l'espace;
« Chacun de vous aura place au soleil.
« Tous attelés au char de la puissance,
« Du vrai bonheur vous quittez le chemin.
<< Peuples, etc.

« Chez vos voisins vous portez l'incendie;
« L'aquilon souffle, et vos toits sont brûlés;
« Et quand la terre est enfin refroidie,

«Le soc languit sous les bras mutilés,

« Près de la borne où chaque état commence, « Aucun épi n'est pur de sang humain. <<< Peuples, etc.

<<< Des potentats, dans vos cités en flammes, << Osent du bout de leur sceptre insolent

« Marquer, compter et recompter les ames «Que leur adjuge un triomphe sanglant. « Faibles troupeaux, vous passez sans défense, « D'un joug pesant, sous un joug inhumain. <<< Peuples, etc.

« Que Mars en vain n'arrête point sa course; « Fondez des lois dans vos pays souffrans. « De votre sang ne livrez plus la source « Aux rois ingrats, aux vastes conquérans. «Des astres faux conjurez l'influence; << Effroi d'un jour, ils paliront demain. « Peuples, etc.

« Oui, libre enfin, que le monde respire;
« Sur le passé jetez un voile épais.

<<< Semez vos champs aux accords de ma lyre,
« L'encens des arts doit brûler pour la paix.
« L'espoir riant, au sein de l'abondance,
« Accueillera les doux fruits de l'hymen.
<<< Peuples, etc.

Ainsi parlait cette vierge adorée,
Et plus d'un roi répétait ses discours.
Comme au printems la terre était parée;

L'automne en fleurs rappelait les amours. Pour l'etranger coulez, bons vins de France: De sa frontière il reprend le chemin.

Peuples, etc.

ROSETTE.

AIR:

mmm

SANS

respect pour votre printemps,
Quoi, vous me parlez de tendresse,
Quand sous le poids de quarante ans
Je vois succomber ma jeunesse !
Je n'eus besoin pour m'enflammer
Jadis que d'une humble grisette.
Ah! que ne puis-je vous aimer
Comme autrefois j'aimais Rosette!

Votre équipage, tous les jours,
Vous montre en parure brillante.
Rosette, sous de frais atours,
Courait à pied, leste et riante.
Partout ses yeux pour m'alarmer
Provoquaient l'œillade indiscrète.
Ah! que ne puis-je vous aimer, etc.

Dans le satin de ce boudoir,
Vous souriez à mille glaces.
Rosette n'avait qu'un miroir :
Je le croyais celui des Grâces.
Point de rideaux pour s'enfermer;

L'aurore égayait sa couchette.
Ah! que ne puis-je vous aimer, etc.

Votre esprit, qui brille éclairé,
Inspirerait plus d'une lyre.
Sans honte je vous l'avoûrai,
Rosette à peine savait lire.
Ne pouvait-elle s'exprimer,
L'amour lui servait d'interprète.
Ah! que ne puis-je vous aimer, etc.
Elle avait moins d'attraits que vous ;
Même elle avait un cœur moins tendre ;
Oui, ses yeux se tournaient moins doux
Vers l'amant, heureux de l'entendre.
Mais elle avait, pour me charmer,
Sa jeunesse que je regrette.

Ah! que ne puis-je vous aimer, etc.

mwmmmmmmmmmm mmmmmm

LES RÉVÉRENDS PÈRES.

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DÉCEMBRE 1819.)

AIR: Bon jour, mon ami Vincent.

ou: Patati, patata.

HOMMES

OMMES noirs, d'où sortez-vous?
Nous sortons de dessous terre.
Moitié renards, moitié loups,
Notre règle est un mystère.
Nous sommes fils de Loyola ;

Vous savez pourquoi l'on nous exila.
Nous rentrons; songez à vous taire,
Et que vos enfans suivent nos leçons.
C'est nous qui fessons

Et qui refessons

Les jolits petits, les jolis garçons.

Un

pape nous abolit

:

Il mourut dans les coliques.
Un pape nous rétablit ;

Nous en ferons des reliques.

Confessons, pour être absolus : Henri iv est mort, qu'on n'en parle plus. Vivent les rois bons catholiques!

Pour Ferdinand vii nous nous prononçons. Et puis nous fessons

Et nous refessons

2

Les jolis petits, les jolis garçons.

Par le grand homme du jour Nos maisons sont protégées. Oui, d'un baptême de cour Voyez en nous les dragées (1). Le favori par tant d'égards Espère acquérir de pieux mouchards. Encor quelques lois de changées, Et, pour le sauver, nous le renversons. Et puis nous fessons,

Et nous refessons

Les jolis petits, les jolis garçons.

(1) M. le duc D...... venait de faire baptiser son fils.

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