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LES INFINIMENT-PETITS,

ου

LA GÉRONTOCRATIE.

AIR: Ainsi jadis un grand prophéte.

J'ai foi dans la sorcellerie.

Or un grand sorcier l'autre soir
M'a fait voir de notre patrie

Tout l'avenir dans un miroir.

Quelle image désespérante!

Je vois Paris et ses faubourgs:

Nous sommes en dix-neuf cent trente,

Et les barbons régnent toujours.

Un peuple de nains nous remplace;

Nos petits-fils sont si petits,

Qu'avec peine dans cette glace,

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Sous leurs toits je les vois blottis.

La France est l'ombre du fantôme
De la France de mes beaux jours.
Ce n'est qu'un tout petit royaume ;
Mais les barbons régnent toujours.

Combien d'imperceptibles êtres !
De petits jésuites bilieux!

De milliers d'autres petits prêtres
Qui portent de petits bons dieux!
Béni par eux, tout dégénère ;
Par eux la plus vieille des cours
N'est plus qu'un petit séminaire ;
Mais les barbons régnent toujours.

Tout est petit, palais, usines,
Sciences, commerce, beaux-arts.

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De bonnes petites famines

Désolent de petits remparts.

Sur la frontière mal fermée,

Marche, au bruit de petits tambours,

Une

pauvre petite armée;

Mais les barbons régnent toujours.

Enfin le miroir prophétique,
Complétant ee triste avenir,
Me montre un géant hérétique
Qu'un monde a peine à contenir.
Du peuple pygmée il s'approche,
Et, bravant de petits discours,
Met le royaume dans sa poche;
Mais les barbons régnent toujours.

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