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1882

NOTE I.

D'après les indications du manuscrit, la première Journée de Marie Tudor, commencée le 12 août 1833, a été terminée le 16.

La deuxième Journée, commencée le 17 août, a été terminée le 22 août, à minuit trois quarts.

La troisième Journée, commencée le 25 août, a été terminée le 1 septembre, à huit heures du soir.

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enfant, cette fille que tu as élevée, cette fille pour laquelle tu travailles nuit et jour depuis seize ans, cette fille que tu aimes, cette fille dont tu veux faire ta femme...

Eh bien?

GILBERT.

L'HOMME.

Aujourd'hui, cette nuit, à l'heure où je te parle, elle attend un amant.

GILBERT.

Juif! tu es un juif! tu es un misérable juif! tu mens!

L'HOMME.

Cette nuit même.

GILBERT.

Juif! ce que tu viens de me dire, tu vas me le prouver, ou je prendrai ta tête entre mes deux mains, vois-tu, et je te couperai ta langue avec tes dents.

Écoute..

L'HOMME.

GILBERT.

Plus un mot. La preuve ! la preuve !

L'HOMME.

Tu l'auras.

GILBERT.

Quand ?

L'HOMME.

Tout de suite.

GILBERT.

Oh! si cela est faux, sois maudit! si cela est vrai, sois maudit encore ! Mais cela n'est pas vrai. Tu mens! — Jane! ma Jane bien-aimée ! Comme ils mentent, ces infames juifs!

L'HOMME.

Ventends-tu pas un bruit de rames sur l'eau ?

Oui.

GILBERT.

L'HOMME, il va au parapet.

C'est lui, c'est l'homme qu'elle attend. Il débarque, il congédie le batelier, il vient à nous.

GILBERT.

Oh! je te le jure, ton rapport est la mort de l'un de nous deux; faux, la tienne, vrai, la mienne.

L'HOMME,

Cache-toi là dans l'ombre, de manière à nous entendre et à pouvoir me prêter main-forte au besoin.

SCENE V.

FABIANO, L'HOMME.

FABIANO.

Mais tu sais donc tous les secrets?

L'HOMME.

Savoir les secrets de tout le monde, c'est mon occupation, ma vie et mon métier.

FABIANO.

Et comment fais-tu pour cela?

L'HOMME.

Ceci est mon secret à moi, et je fais en sorte que per

sonne ne le sache.

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Je voudrais mourir. Aie pitié de moi, Joshua.

JOSHUA.

Tu es fou, Gilbert! ne songe plus à cette femme qui a perdu deux hommes. Hélas! tu n'as plus beaucoup de temps devant toi pour y songer. Gilbert, ce n'est plus à une femme qu'il faut penser maintenant, c'est à Dieu.

GILBERT, se parlar.t à lui-même.

Le cachot de Fabiani est là, le mien est ici. Pour qui vient-elle ? Bah! pour Fabiani ! Le jour de notre condamnation à mort, Joshua, quand nous avons traversé pour revenir à la Tour ce long corridor encombré de foule, nous marchions en cérémonie, le bourreau nous précédant, la hache tournée vers notre visage, comme cela se fait pour les condamnés à mort, tu sais, à l'angle du corridor, il y a eu un cri sur notre passage, un cri déchirant, le cri d'une femme. Ce cri, je l'ai bien reconnu, va, c'était Jane ! Pour lequel des deux était-il, ce cri?-Tu secoues la tête, Joshua. Pour Fabiani!

SCÈNE VII.

GILBERT, JANE, JOSHUA.

GILBERT.

Jane! Lady Jane Talbot!

JANE, tremblante.

Monsieur Gilbert, je ne suis plus rien pour vous, vous détournez vos yeux de moi, et vous avez raison, je ne suis plus pour vous qu'une femme qu'on a connue peut-être autrefois, et qu'on ne regarde plus, une personne qu'on a vue passer dans la rue... - Oh! ne secouez pas ainsi la téte. Oui, je sens que ma vue vous est odieuse, mais, écoutez, laissez-moi seulement mettre votre vie en sûreté. Je vous jure que je ne chercherai plus à vous revoir après. Demain, ce soir, vous ne me verrez plus. Jamais, jamais, monsieur Gilbert. Oh! qu'à cela ne tienne, je vous le jure bien. mon Dieu!

JANE.

A peine ai-je été tombée aux bras du démon qui m'a perdue, que j'ai pleuré mon ange! Je ne comprends plus même aujourd'hui comment j'ai pu être séduite par cet homme, moi que Gilbert daignait aimer! Ah! il faut que j'aie été une bien misérable créature!

GILBERT.

Pourquoi parles-tu de cela puisque je viens de te dire trois fois de suite que je te pardonnais! tu n'as done pas entendu? - Tu m'aimes. C'est oublié.

JANE.

Toujours généreux! toujours! Ah! vous êtes le seul qui soit ainsi! Si je vous aime! Mon Dieu, donnez-moi des

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