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DON APOSTOLO.

Madame, vous avez mis à mort sur l'échafaud don Francisco Gazella, oncle maternel de don Alphonse d'Aragon, votre troisième mari, que vous avez fait tuer à coups de hallebarde sur le palier de l'escalier de SaintPierre. Je suis don Apostolo Gazella, cousin de l'un et fils de l'autre.

O Dieu!

DONA LUCREZIA.

GENNARO.

Quelle est cette femme?

MAFFIO.

Et maintenant que nous vous avons dit nos noms, madame, voulez-vous que nous vous disions le vôtre?

DONA LUCREZIA.

Non! non! ayez pitié, messeigneurs! Pas devant lui!

MAFFIO, la démasquant.

Otez votre masque, madame, qu'on voie si vous pouvez encore rougir.

DON APOSTOLO.

Gennaro, cette femme à qui tu parlais d'amour est empoisonneuse et adultère.

JEPPO.

Inceste à tous les degrés. Inceste avec ses deux frères, qui se sont entre-tués pour l'amour d'elle!

Grâce!

DONA LUCREZIA.

ASCANIO.

Inceste avec son père, qui est pape!

Pitié!

DONA LUCREZIA.

OLOFERNO.

Inceste avec ses enfants, si elle en avait; mais le

ciel en refuse aux monstres!

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DEUXIÈME PARTIE

Une place de Ferrare. A droite, un palais avec un balcon garni de jalousies, et une porte basse. Sous le balcon, un grand écusson de pierre chargé d'armoiries avec ce mot en grosses lettres saillantes de cuivre doré au-dessous : BORGIA. A gauche une petite maison avec porte sur la place. Au fond, des maisons et des clochers.

SCÈNE PREMIÈRE.

DONA LUCREZIA, GUBETTA.

DONA LUCREZIA.

Tout est-il prêt pour ce soir, Gubetta?

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DONA LUCREZIA.

Ils ont été sans pitié!

GUBETTA.

Ils vous ont dit votre nom tout haut comme cela?

DONA LUCREZIA.

Ils ne m'ont pas dit mon nom, Gubetta, ils me l'ont craché au visage!

En plein bal.

GUBETTA.

DONA LUCREZIA.

Devant Gennaro !

GUBETTA.

Ce sont de fiers étourdis d'avoir quitté Venise et d'être venus à Ferrare. Il est vrai qu'ils ne pouvaient guère faire autrement, étant désignés par le sénat pour faire partie de l'ambassade qui est arrivée l'autre semaine.

DONA LUCREZIA.

Oh! il me hait et me méprise maintenant, et c'est leur faute. -Ah! Gubetta, je me vengerai d'eux!

GUBETTA.

A la bonne heure, voilà parler. Vos fantaisies de miséricorde vous ont quittée, Dieu soit loué! Je suis bien plus à mon aise avec votre altesse quand elle est naturelle comme la voilà. Je m'y retrouve au moins. Voyez-vous, madame, un lac, c'est le contraire d'une ile; une tour, c'est le contraire d'un puits; un aqueduc,

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