Billeder på siden
PDF
ePub

représente celle de Dieu avec sa créature et de JésusChrist avec son église ! que cette bénédiction étoit nécessaire pour modérer les passions brutales des hommes, pour répandre la paix et la consolation sur toutes les familles, pour transmettre la religion comme un hé ritage de génération en génération! De là il faut conclure que le mariage est un état très saint et très pur, quoiqu'il soit moins parfait que la virginité; qu'il faut y être appellé; qu'on n'y doit chercher ni les plaisirs grossiers, ni la pompe mondaine; qu'on doit seulement desirer d'y former des saints.

Louez la sagesse infinie du fils de Dieu, qui a éta ́bli des pasteurs pour le représenter parmi nous, pour nous instruire en son nom, pour nous donner son corps, pour nous réconcilier avec lui après nos chûtes, pour former tous les jours de nouveaux fideles, et même de nouveaux pasteurs qui nous conduisent après eux, afin que l'église se conserve dans tous les siecles sans interruption. Montrez qu'il faut se réjouir que Dieu ait donné une telle puissance aux hommes. 'Ajoutez avec quel sentiment de religion on doit respecter les oints du Seigneur: ils sont les hommes de Dieu, et les dispensateurs de ses mysteres. Il faut donc baisser les yeux et gémir, dès qu'on apperçoit en eux la moindre tache qui ternit l'éclat de leur ministere: il faudroit souhaiter de la pouvoir laver dans son

propre sang. Leur doctrine n'est pas la leur; qui les écoute écoute Jésus-Christ même : quand ils sont as semblés au nom de Jésus-Christ pour expliquer les écritures, le saint Esprit parle avec eux. Leur temps. n'est point à eux : il ne faut donc pas vouloir les faire descendre d'un si haut ministere, où ils doivent se dévouer à la parole et à la priere pour être les médiateurs entre Dieu et les hommes; il ne faut pas les rabaisser jusqu'à des affaires du siecle. Il est encore moins permis de vouloir profiter de leurs revenus qui sont le patrimoine des pauvres et le prix des péchés du peuple; mais le plus affreux désordre est de vouloir élever ses parents et ses amis à ce redoutable ministere sans vocation et par des vues d'intérêt temporel.

Il reste à montrer la nécessité de la priere, fondée sur le besoin de la grace, que nous avons déja expliqué. Dieu, dira-t-on à un enfant, veut qu'on lui demande sa grace, non parcequ'il ignore notre besoin, mais parcequ'il veut nous assujettir à une demande qui nous excite à reconnoître ce besoin; ainsi c'est l'humiliation de notre cœur, le sentiment de notre misere et de notre impuissance, enfin la confiance en sa bonté, qu'il exige de nous. Cette demande qu'il veut qu'on lui fasse ne consiste que dans l'intention et dans le desir; car il n'a pas besoin de nos

paroles. Souvent on récite beaucoup de paroles sans prier, et souvent on prie intérieurement sans prononcer aucune parole. Ces paroles peuvent néanmoins être très utiles, car elles excitenten nous les pensées et les sentiments qu'elles expriment, si on y est attentif: c'est pour cette raison que Jésus-Christ nous a donné une forme de priere. Quelle consolation de savoir par Jésus-Christ même comment son pere veut être prié! Quelle force doit-il y avoir dans des demandes que Dieu même nous met dans la bouche! Comment ne nous accorderoit-il pas ce qu'il a soin de nous apprendre à demander? Après cela, montrez combien cette priere est simple et sublime, courte, et pleine de tout ce que nous pouvons attendre d'en-haut.

Le temps de la premiere confession des enfants est une chose qu'on ne peut décider ici : il doit dépendre de l'état de leur esprit, et encore plus de celui de leur conscience. Il faut leur enseigner ce que c'est que la confession, dès qu'ils paroissent capables de l'entendre. Ensuite attendez la premiere faute un peu considérable que l'enfant fera; donnez-lui-en beaucoup de confusion et de remords. Vous verrez qu'étant déja instruit sur la confession, il cherchera naturellement à se consoler en s'accusant au confesseur. Il faut tâcher de faire en sorte qu'il s'excite à un vif repentir, et qu'il trouve dans la confession un

sensible adoucissement à sa peine, afin que cette premiere confession fasse une impression extraordinaire dans son esprit, et qu'elle soit une source de graces pour toutes les autres.

La premiere communion au contraire me semble devoir être faite dans le temps où l'enfant, parvenu à l'usage de raison, paroîtra plus docile et plus exempt de tout défaut considérable. C'est parmi ces prémices de foi et d'amour de Dieu, que Jésus-Christ se fera mieux sentir et goûter à lui par les graces de la communion. Elle doit être long-temps attendue, c'est-àdire qu'on doit l'avoir fait espérer à l'enfant dès sa premiere enfance comme le plus grand bien qu'on puisse avoir sur la terre en attendant les joies dų ciel. Je crois qu'il faudroit la rendre le plus solemnelle qu'on peut: qu'il paroisse à l'enfant qu'on a les yeux attachés sur lui pendant ces jours-là, qu'on l'es time heureux, qu'on prend part à sa joie, et qu'on attend de lui une conduite au-dessus de son âge pour une action si grande. Mais quoiqu'il faille donc pré, parer beaucoup l'enfant à la communion, je crois que, quand il y est préparé, on ne sauroit le préve nir trop tôt d'une si précieuse grace, avant que son innocence soit exposée aux occasions dangereuses où elle commence à se flétrir.

CHAPITRE IX.

Remarques sur plusieurs défauts des filles:

Nous avons encore à parler du soin qu'il faut prendre pour préserver les filles de plusieurs défauts ordinaires à leur sexe. On les nourrit dans une mollesse et dans une timidité qui les rend incapables d'une conduite ferme et réglée. Au commencement il y a beaucoup d'affectation, et ensuite beaucoup d'habitude, dans ces craintes mal fondées, et dans ces larmes qu'elles versent à si bon marché : le mépris de ces affectations peut servir beaucoup à les corri ger, puisque la vanité y a tant de part.

Il faut aussi réprimer en elles les amitiés trop ten dres, les petites jalousies, les compliments excessifs, les flatteries, les empressements: tout cela les gâte," et les accoutume à trouver que tout ce qui est grave et sérieux est trop sec et trop austere. Il faut même tâcher de faire en sorte qu'elles s'étudient à parler d'une maniere courte et précise. Le bon esprit con siste à retrancher tout discours inutile, et à dire beaucoup en peu de mots; au lieu que la plupart des femmes disent peu en beaucoup de paroles. Elles prennent la facilité de parler et la vivacité d'ima

TOME III.

« ForrigeFortsæt »