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LE COIN DE L'AMITIÉ.

COUPLETS CHANTÉS PAR UNE DEMOISELLE A UNE JEUNE MARIÉE, SON AMIE.

AIR: Vaudeville de la Partie carrée.

L'AMOUR, l'Hymen, l'Intérêt, la Folie,
Aux quatre coins se disputent nos jours.
L'Amitié vient compléter la partie;

Mais qu'on lui fait de mauvais tours!
Lorsqu'aux plaisirs l'ame se livre entière,
Notre raison ne brille qu'à moitié;
Et la Folie attaque la première

Le coin de l'Amitié.

Puis vient l'Amour, joueur malin et traître, Qui de tromper éprouve le besoin.

En tricherie on le dit passé maître;

Pauvre Amitié, gare à ton coin!

Ce dieu jaloux, dès qu'il voit qu'on l'adore, A tout soumettre aspire sans pitié.

Vous cédez tout; il veut avoir encore

Le coin de l'Amitié.

L'Hymen arrive: oh, combien on le fête !
L'Amitié seule apprête ses atours.

Mais dans les soins qu'il vient nous mettre en tête,
Il nous renferme pour toujours.

Ce dieu, chez lui, calculant à toute heure, Y laisse enfin l'Intérêt prendre pied;

Et trop souvent lui donne pour demeure

Le coin de l'Amitié.

Auprès de toi nous ne craignons, ma chère, Ni l'Intérêt, ni les folles erreurs.

Mais aujourd'hui, que l'Hymen et son frère
Inspirent de crainte à nos cœurs!

Dans plus d'un coin, où de fleurs ils se parent,
Pour ton bonheur qu'ils règnent de moitié;
Mais que jamais, jamais ils ne s'emparent
Du coin de l'Amitié.

L'AGE FUTUR,

OU

CE QUE SERONT NOS ENFANTS.

AIR: Allez-vous-en, gens de la noce.

JE E le dis sans blesser personne,
Notre âge n'est point l'âge d'or;
Mais nos fils, qu'on me le pardonne,
Vaudront bien moins que nous encor.
Pour peupler la machine ronde,
Qu'on est fou de mettre du sien!
Ah! pour un rien,

Oui, pour un rien,

Nous laisserions finir le monde,

Si nos femmes le voulaient bien.

En joyeux gourmands que nous sommes, Nous savons chanter un repas;

Mais nos fils, pesans gastronomes,

Boiront et ne chanteront pas.

D'un sot à face rubiconde

Ils feront un épicurien.

Ah! pour un rien,

Oui, pour un rien,

Nous laisserions finir le monde,

Si nos femmes le voulaient bien.

Grace aux beaux esprits de notre âge,
L'ennui nous gagne assez souvent;
Mais deux Instituts, je le gage,

Lutteront dans l'âge suivant.
De se recruter à la ronde

Tous deux trouveront le moyen.

Ah! pour un rien,

Oui, pour un rien,

Nous laisserions finir le monde,
Si nos femmes le voulaient bien.

Nous aimons bien un peu la

guerre,

Mais sans redouter le repos.
Nos fils, ne se reposant guère,
Batailleront à tout propos.

Seul prix d'une ardeur furibonde,
Un laurier sera tout leur bien.

Ah! pour un rien,

Oui, pour un rien,

Nous laisserions finir le monde,

Si nos femmes le voulaient bien.

Nous sommes peu galans, sans doute,
Mais nos fils, d'excès en excès,
Égarant l'amour sur sa route,
Ne lui parleront plus français.
Ils traduiront, Dieu les confonde!
L'Art d'aimer en italien.

Ah! pour un rien,

Oui, pour un rien,

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Nous laisserions finir le monde,
Si nos femmes le voulaient bien,

Ainsi, malgré tous nos sophistes,
Chez nos descendans on aura
Pour grands hommes des journalistes,

Pour amusement l'Opéra;

Pas une vierge pudibonde;

Pas même un aimable vaurien,

Ah! pour un rien,

Oui, pour un rien,

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