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Dans ses jupons aussi

Je sais qu'on s'entortille;
Mais les restrictions,

Mais les précautions,

Moi, je m'en ris, tant je suis bonne fille.

MES CHEVEUX.

AIR: Vaudeville de Décence.

MEs bons amis, que je vous prêche à table,

Moi, l'apôtre de la gaîté. Opposez tous au destin peu Le repos et la liberté,

traitable

A la grandeur, à la richesse,

Préférez des loisirs heureux.

C'est mon avis, moi de qui la sagesse
A fait tomber tous les cheveux.

Mes bons amis, voulez-vous dans la joie
Passer quelques instans sereins?

Buvez un peu; c'est dans le vin qu'on nois

L'ennui, l'humeur et les chagrins.
A longs flots puisez l'allégresse

Dans ces flacons d'un vin mousseux.
C'est mon avis, moi de qui la sagesse
A fait tomber tous les cheveux.

Mes bons amis, et bien boire et bien rire N'est rien encor sans les amours.

Que la beauté vous charme et vous attire;
Dans ses bras coulez tous vos jours.
Gloire, trésors, santé, jeunesse,
Sacrifiez tout à ses vœux.

C'est mon avis, moi de qui la sagesse
A fait tomber tous les cheveux.

Mes bons amis, du sort et de l'envie
On brave ainsi les traits cuisans.
En peu de jours usant toute la vie,
On en retranche les vieux ans.
Achetez la plus douce ivresse
Au prix d'un âge malheureux.
C'est mon avis, moi de qui la sagesse

A fait tomber tous les cheveux.

MADAME GRÉGOIRE.

AIR: C'est le gros Thomas.

C'ÉTAIT de mon temps

Que brillait madame Grégoire.
J'allais, à vingt ans,

Dans son cabaret rire et boire;
Elle attirait les gens

Par des airs engageans.

Plus d'un brun à large poitrine

Avait là crédit sur la mine.

Ah! comme on entrait

Boire à son cabaret!

D'un certain époux,

Bien qu'elle pleurât la mémoire,
Personne de nous

N'avait connu défunt Grégoire;

Mais à le remplacer,

Qui n'eût voulu penser!

Heureux l'écot où la commère

Apportait sa pinte et son verre !

Ah! comme on entrait

Boire à son cabaret!

Je crois voir encor

Son gros rire aller jusqu'aux larmes, Et sous sa croix d'or, L'ampleur de ses pudiques charmes. Sur tous ses agrémens

Consultez ses amans;

Au comptoir la sensible brune

Leur rendait deux pièces pour une.

Ah! comme on entrait

Boire à son cabaret!

Des buveurs grivois

Les femmes lui cherchaient querelle. Que j'ai vu de fois

Des galans se battre pour elle!

La garde et les amours

Se chamaillant toujours,

Elle, en femme des plus capables,
Dans son lit cachait les coupables.

Ah! comme on entrait

Boire à son cabaret!

Quand ce fut mon tour

D'être en tout le maître chez elle,
C'était chaque jour

Pour mes amis fête nouvelle.
Je ne suis point jaloux;
Nous nous arrangions tous.
L'hôtesse, poussant à la vente,
Nous livrait jusqu'à la servante.
Ah! comme on entrait

Boire à son cabaret!

Tout est bien changé.

N'ayant plus rien à mettre en perce,
Elle a pris congé

Et des plaisirs et du commerce.
Que je regrette, hélas!

Sa cave et ses appas!

Long-temps encor chaque pratique S'écrîra devant sa boutique:

Ah! comme on entrait

Boire à son cabaret!

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