CHARLES VII. Musique de M. B. VILHEM. Je vais combattre, Agnès l'ordonne; Dans les jeux d'une cour oisive, S'il faut mon sang pour la victoire, Agnès, tout mon sang coulera. Mais non; pour l'amour et la gloire Je dois vaincre; j'ai de ma belle Dunois, La Trémouille, Saintrailles, LA BONNE FILLE, JE OU LES MOEURS DU TEMPS. ANNÉE 1812.) AIR Il est toujours le même. : E sais fort bien que sur moi l'on babille, Que soi-disant J'ai le ton trop plaisant; Sied si bien à Camille! Philosophe par goût, Et toujours et de tout Je ris, je ris, tant je suis bonne fille! Pour le théâtre ayant quitté l'aiguille, Craignant quelque rebut, Je me livre en tribut Au censeur Mascarille; Et ce cuistre insolent Dénigre mon talent; Mais moi, j'en ris, tant je suis bonne fille. Un sénateur, qui toujours apostille, Dit: Je voudrais Servir tes intérêts. Lors j'essaie à grands frais Je n'en pus rien tirer; Mais j'en ai ri, tant je suis bonne fille. Un chambellan, qui de clinquant pétille, Il m'eût fait voir la cour, De ce jonc qui scintille. J'en fais voir le chaton: C'est du faux, me dit-on; Et moi, j'en ris, tant je suis bonne fille. Un bel-esprit, beau de l'esprit qu'il pille, Nommé de l'Institut. Quand des voix qu'il me dut Vient l'éclat dont il brille, Avec moi que de fois Il a manqué de voix! Mais j'en ai ri, tant je suis bonne fille. Un lycéen, qui sort de sa coquille, Dans ses bras m'étouffant, De me faire un enfant Me proteste qu'il grille; Et le petit morveux, Au lieu d'un, m'en fait deux; Mais moi, j'en ris, tant je suis bonne fille. Trois auditeurs me disent: Viens, Camille; Soupe avec nous; Que nous fassions les fous. J'étais seule pour tous; L'un d'eux me déshabille. Puis le vin met dedans Nos petits intendans; Et moi, j'en ris, tant je suis bonne fille. Telle est ma vie ; et sur mainte vétille Pu glisser, Dieu merci! |