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LE SÉNATEUR.

(1813.)

AIR: J'ons un curé patriote.

MON

ON épouse fait ma gloire:

Rose a de si jolis yeux!

Je lui dois, l'on peut m'en croire,

Un ami bien précieux.

Le jour où j'obtins sá foi,

Un sénateur vint chez moi!

Quel honneur!

Quel bonheur!

Ah! monsieur le sénateur,

Je suis votre humble serviteur.

De ses faits je tiens registre: C'est un homme sans égal. L'autre hiver, chez un ministre, Il mena ma femme au bal.

S'il me trouve en son chemin,

Il me frappe dans la main.

Quel honneur!

Quel bonheur!

Ah! monsieur le sénateur,

Je suis votre humble serviteur.

Près de Rose il n'est point fade,
Et n'a rien d'un freluquet.
Lorsque ma femme est malade,
Il fait mon cent de piquet.
Il m'embrasse au jour de l'an;
Il me fête à la Saint-Jean.
Quel honneur!

Quel bonheur!

Ah! monsieur le sénateur,

Je suis votre humble serviteur.

Chez moi qu'un temps effroyable Me retienne après dîner,

Il me dit, d'un air aimable:

<< Allez donc vous promener; << Mon cher, ne vous gênez pas;

<< Mon équipage est là-bas.

Quel honneur!

Quel bonheur !

Ah! monsieur le sénateur,

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Je suis votre humble serviteur.

Certain soir, à sa campagne

Il nous mena par

hasard.

Il m'enivra de Champagne;

Et Rose fit lit à part.

Mais de la maison, ma foi,

Le plus beau lit fut

pour moi.

Quel honneur!

Quel bonheur !

Ah! monsieur le sénateur,

Je suis votre humble serviteur.

A l'enfant que Dieu m'envoie,
Pour parrain je l'ai donné.
C'est presque en pleurant de joie
Qu'il baise le nouveau-né;

Et mon fils, dès ce moment,

Est mis sur son testament.

Quel honneur!

Quel bonheur!

Ah! monsieur le sénateur,

Je suis votre humble serviteur.

A table il aime qu'on rie;
Mais parfois j'y suis trop vert.
J'ai poussé la raillerie

Jusqu'à lui dire au dessert:
On croit, j'en suis convaincu,

Que vous me faites c........
Quel honneur!

Quel bonheur!

Ah! monsieur le sénateur,
Je suis votre humble serviteur.

L'ACADÉMIE ET LE CAVEAU.

CHANSON DE RÉCEPTION AU CAVEAU MODERNE.

AU

AIR: Tout le long de la rivière.

U Caveau je n'osais frapper;
Des méchans m'avaient su tromper.
C'est presque un cercle académique,
Me disait maint esprit caustique.
Mais, que vois-je ? de bons amis

Que rassemble un couvert bien mis.

Asseyez-vous, me dit la compagnie.

Non, non, ce n'est point comme à l'Académie. Ce n'est point comme à l'Académie.

Je me voyais, pendant un mois,
Courant pour disputer les voix
A des gens qu'appuîrait le zèle
D'un grand seigneur ou d'une belle;
Mais, faisant moitié du chemin,

Vous m'accueillez le verre en main.
D'ici l'intrigue est à jamais bannie;
Non, non, ce n'est point comme à l'Académie.
Ce n'est point comme à l'Académie.

Toussant, crachant, faudra-t-il donc,
Dans un discours superbe et long,
Dire: Quel honneur vous me faites!
Messieurs, vous êtes trop honnêtes;
Ou quelque chose d'aussi fort?
Mais, que je m'effrayais à tort!

On peut ici montrer moins de génie.
Non, non, ce n'est point comme à l'Académie.
Ce n'est point comme à l'Académie.

Je croyais voir le président,
Faire båiller, en répondant

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