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A MON AMI DÉSAUGIERS,

PRÉSIDENT DU CAVEAU MODERNE, IT DIRECTEUR

DU VAUDEville.

AIR: De la Catacoua.

ON Désaugiers, mon camarade,
Mets dans tes poches deux flacons;
Puis, rassemble, en versant rasade,
Nos auteurs piquans et féconds.
Ramène-les dans l'humble asyle
Où renaît le joyeux refrain.
Eh! va ton train,

Gai boute-en-train!

Mets-nous en train, bien en train, tous en train,

Et rends enfin au Vaudeville

Ses grelots et son tambourin.

Rends-lui, s'il se peut, le cortège
Qu'à la foire il a fait briller;

L'ombre de Panard te protège;
Vadé semble te conseiller.
Fais-nous apparaître à la file
Jusqu'aux enfans de Tabarin.

Eh! va ton train,

Gai boute-en-train!

Mets-nous en train, bien en train, tous en train,

Et rends enfin au Vaudeville

Ses grelots et son tambourin.

Au lieu de fades épigrammes,
Qu'il aiguise un couplet gaillard:
Collé, quoi qu'en disent nos dames,
Est un fort honnête égrillard.

La gaudriole qu'on exile

Doit refleurir sur son terrain.

Eh! va ton train,

Gai boute-en-train!

Mets-nous en train, bien en train, tous en train,

Et rends enfin au Vaudeville
Ses grelots et son tambourin.

Malgré messieurs de la police,
Le vaudeville est né frondeur.
Des abus fais ton benéfice;

Force les grands à la pudeur;
Dénonce tout flatteur servile
A la gaîté du souverain.
Eh! va ton train,

Gai boute-en-train!

Mets-nous en train, bien en train, tous en train, Et rends enfin au Vaudeville

Ses grelots et son tambourin.

Sur la scène, où plus à son aise
Avec toi Momus va siéger,
Relève la gaîté française

A la barbe de l'étranger.

La chanson est une arme utile

Qu'on oppose à plus d'un chagrin.
Eh! va ton train,

Gai boute-en-train!

Mets-nous en train, bien en train, tous en train,

Et rends enfin au Vaudeville

Ses grelots et son tambourin.

Verse, ami, verse donc à boire;

Que nos chants reprennent

leur cours.

Il nous faut consoler la gloire;

Il faut rassurer les amours.

Nous cultivons un champ fertile

Qui n'attend qu'un ciel plus serein.
Eh! va ton train,

Gai boute-en-train!

Mets-nous en train, bien en train, tous en train,

Et rends enfin au Vaudeville
Ses grelots et son tambourin.

MA VOCATION.

AIR: Attendez-moi sous l'orme.

JETÉ
ETÉ sur cette boule,
Laid, chétif et souffrant;
Étouffé dans la foule,

Faute d'être assez grand;
Une plainte touchante

De ma bouche sortit;

Le bon Dieu me dit: Chante,

Chante, pauvre petit!

Le char de l'opulence
M'éclabousse en passant;

J'éprouve l'insolence

Du riche et du puissant;
De leur morgue tranchante
Rien ne nous garantit.

Le bon Dieu me dit: Chante,
Chante, pauvre petit!

D'une vie incertaine
Ayant eu de l'effroi,
Je rampe sous la chaîne
Du plus modique emploi.
La liberté m'enchante;
Mais j'ai grand appétit.

Le bon Dieu me dit: Chante,

Chante, pauvre petit!

L'Amour, dans ma détresse,

Daigna me consoler;

Mais avec la jeunesse
Je le vois s'envoler.

Près de beauté touchante

Mon cœur en vain pâtit.

Le bon Dieu me dit: Chante,

Chante, pauvre petit!

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