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Sur leur état qu'ils ont gémi!

Eh! messieurs, prenez des pillules;
Laissez-nous fêter notre ami.

Quoi! ne peut-on venir au monde,
Sans l'enlever à ses enfans?

Certaine personne un peu ronde
Réclame ses secours savans.
J'entends ce tendron qui l'appelle :
Les parens même en ont frémi.
N'accouchez pas, mademoiselle;
Laissez-nous fêter notre ami.

Qu'il coule gaîment son automne,
Que son hiver soit encor loin!
Puisse-t-il des soins qu'il nous, donne
N'éprouver jamais le besoin!

Puisqu'enfin dans nos embrassades

Il n'est point heureux à demi, Mourez sans lui, mourez, malades; Laissez-nous fêter notre ami.

LE BEDEAU.

AIR: Sans devant derrière, sans dessus dessous.

PAUVRE bedeau! métier d'enfer!

La grand'messe aujourd'hui me damne.
Pour me régaler du plus cher,
Au beau coin m'attend dame Jeanne.
Voici l'heure du rendez-vous;

Mais nos prêtres s'endorment tous.

Ah! maudit soit notre curé!

Je vais, sacristie!

Manquer ma partie.

Jeanne est prête, et le vin tiré, Ite missa est! monsieur le curé!

Nos enfans de choeur, j'en réponds,
Devinent ce qui me tracasse.
Dépêchez-vous, petits fripons,

Ou vous aurez des coups de masse,
Chantres, c'est du vin à dix sous ;

Chantez pour moi comme pour vous.

Mais maudit soit notre curé!

Je vais, sacristie !

Manquer ma partie.

Jeanne est prête, et le vin tiré. Ite missa est! monsieur le curé!

Notre suisse, allongez le pas.
Sur-tout faites ranger ces dames.
La quête ne finira pas:

Le vicaire lorgne les femmes.
Ah! si la gentille Babet

Pour se confesser l'attendait!

Mais maudit soit notre curé!

Je vais, sacristie!

Manquer ma partie.

Jeanne est prête, et le vin tiré. Ite missa est! monsieur le curé!

Curé, songez à la saint Leu:
Ce jour-là vous dîniez en ville.
Quel train vous nous meniez, morbleu!
On passa presque l'Évangile.

En faveur de votre bedeau,

Sautez la moitié du Crédo.

Mais, maudit soit notre curé!
Je vais, sacristie!

Manquer ma partie..

Jeanne est prête, et le vin tiré. Ite missa est! monsieur le curé!

AIR:

JEANNETTE.

FI! des coquettes maniérées!
Fi! des bégueules du grand ton!
Je préfère à ces mijaurées
Ma Jeannette, ma Jeanneton.

Jeune, gentille et bien faite,
Elle est fraîche et rondelette;
Son œil noir est pétillant.
Prudes, vous dites sans cesse
Qu'elle a le sein trop saillant;.

C'est pour ma main qui la presse
Un défaut bien attrayant.

Fi! des coquettes maniérées!

Fi! des bégueules du grand ton!

Je préfère à ces mijaurées

Ma Jeannette, ma Jeanneton.

Tout son charme est dans la grace.
Jamais rien ne l'embarrasse;

Elle est bonne, et toujours rit.
Elle dit mainte sottise,

A parler jamais n'apprit;
Et cependant, quoi qu'on dise,
Ma Jeannette a de l'esprit.

Fi! des coquettes maniérées!
Fi! des bégueules du grand ton!
Je préfère à ces mijaurées

Ma Jeannette, ma Jeanneton.

A table dans une fête,
Cette espiègle me tient tête
Pour les propos libertins.

Elle a la voix juste et pure,

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