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Mais dans combien de mauvais pas

Sa fortune le jette!

Ah! du destin l'homme, ici-bas,
N'est que la marionnette.

Ce tendron des plus innocens,
Que le désir dévore,
Au trouble secret de ses sens

Ne conçoit rien encore.
Veiller la nuit, rêver le jour,
L'étonne et l'inquiète.

Elle a quinze ans : ah! pour

La bonne marionnette!

Voyez ce mari parisien,

Que maint galant visite:

l'amour

Il vous accueille mal ou bien,

Vous cherche ou vous évite.

Est-il confiant ou jaloux,

A l'air dont il vous traite?

Non; de sa femme un tel époux

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Près des femmes que sommes-nous ?

Des pantins qu'on ballotte.

Messieurs, sautez; faites les fous

Au gré de leur marotte!
Le plus lourd et le plus subtil
Font la danse complète;
Et Dieu pourtant n'a mis qu'un fil
A chaque marionnette.

ÉLOGE DE LA RICHESSE.

Air du vaudeville d'Arlequin Cruello.

La richesse que des frondeurs

Dédaignent, et pour causes,
Quand elle vient sans les grandeurs,
Est bonne à quelque chose.
Loin de les rendre à ton Crésus,
Va boire avec ses cent écus,

Savetier, mon compère.

Pour moi, qu'il m'arrive un trésor,

Que dans mes mains pleuve de l'or,
De l'or,

De l'or,

Et j'en fais mon affaire!

Je souris à la pauvreté,

Et j'ignore l'envie : Pourquoi perdrais-je ma gaîté

Dans une douce vie?

Maison, jardin, livres, tableaux,
Large voiture et bons chevaux
Pourraient-ils me déplaire?

Quand mes vœux prendraient plus d'essor,
Que dans mes mains pleuve de l'or,
De l'or,

De l'or,

Et j'en fais mon affaire!

Bon jour, Mondor, riche voisin.
Ta maîtresse est jolie:

Son œil est noir, son esprit fin,

Et sa taille accomplie.

J'atteste sa fidélité;

Mais que peut contre sa fierté

L'amour d'un pauvre hère?

Pour te l'enlever, cher Mondor,

Que dans mes mains pleuve de l'or,
De l'or,

De l'or,

Et j'en fais mon affaire!

Le vin s'aigrit dans mon gosier
Chez un traiteur maussade;

Mais, à sa table, un financier
Me verse-t-il rasade:

Combien, dis-je, ces bons vins blancs?
On me répond: Douze cents francs.
Par ma foi, ce n'est guère.

En Champagne on en trouve encor;
Que dans mes mains pleuve de l'or,
De l'or,

De l'or,

Et j'en fais mon affaire!

A partager, dès aujourd'hui,
Amis, je vous invite.

Nous saurions tous, en cas d'ennui,

Me ruiner bien vite. Manger rentes et capitaux, Equipages, terres, châteaux,

Serait gai, je l'espère.

Ah! pour voir la fin d'un trésor,

Que dans mes mains pleuve de l'or,
De l'or,

De l'or,

Et j'en fais mon affaire!

LE DOCTEUR ET SES MALADES.

A MON MÉDECIN, LE JOUR DE SA FÊTE.

AIR: Ainsi jadis un grand prophète,
on du Rémouleur et la Meunière.

SALUONS

ALUONS de maintes rasades

Ce docteur à qui je dois tant.
Mais, pour visiter ses malades,
Je crains qu'il n'échappe à l'instant.
A ces soins son art le condamne,
S'il vient un message ennemi.
Fiévreux, buvez votre tisane;
Laissez-nous fêter notre ami.

Oui, que ses malades attendent:
Il est au sein de l'amitié.

Mais vingt jeunes fous le demandent
D'un air qui pourtant fait pitié.

De Vénus amans trop crédules,

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