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Mia-mia-ou! Que veut minette ? Mia-mia-ou! c'est un matou.

Si ton ardeur est extrême,
Même ardeur vient me brûler;
J'ai certain voisin que j'aime,
Et que je n'ose appeler.

Mais pourquoi sur ma couchette
Rêver à ce jeune fou?

Mia-mia-ou! Que veut minette? Mia-mia-ou! c'est un matou.

C'est toi, chatte libertine,
Qui mets le trouble en mon sein.
Dans la mansarde voisine,

Du moins réveille Valsain.

C'est peu qu'il presse en cachette
Et ma main et mon genou.
Mia-mia-ou! Que veut minette?
Mia-mia-ou! c'est un matou.

Mais je vois Valsain paraître!

Par les toits il vient ici.

Vite, ouvrons-lui la fenêtre:

Toi, minette, passe aussi.

Lorsqu'enfin mon cœur se prête
Aux larcins de ce filou,

Mia-mia-ou! que ma minette,

Mia-mia-ou! trouve un matou.

1

ADIEUX DE MARIE STUART.

Musique de M. B. WILHEM.

ADIEU, charmant pays de France,
Que je dois tant chérir!

Berceau de mon heureuse enfance,
Adieu! te quitter c'est mourir.

Toi que j'adoptai pour patrie,
Et d'où je crois me voir bannir,
Entends les adieux de Marie,
France, et garde son souvenir.
Le vent souffle, on quitte la plage;
Et, peu touché de mes sanglots,
Dieu, pour me rendre à ton rivage,
Dieu n'a point soulevé les flots!

LES PARQUES.

AIR: Elle aime à rire, elle aime à boire.

SAGES

AGES et fous, gueux et monarques, Apprenez un fait tout nouveau: Bacchus a vidé son caveau

Pour remplir la coupe des Parques.
C'est afin de plaire aux Amours,

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Qui chantaient d'une voix sonore:

Que tout mortel ajoute encore

« Des jours heureux à ses beaux jours! »

Du monde éternelle ennemie,

Atropos, au fatal ciseau,

Buvant à longs traits, et sans eau,

Sur la table tombe endormie;

Mais ses deux sœurs filent toujours,

Souriant à qui les implore.

Que tout mortel ajoute encore

Des jours heureux à ses beaux jours!

Lachésis, remplissant sa tasse,
S'écrie: Atropos dort enfin !
Mais trop sec hélas! et trop fin,
Je crains que mon fil ne se casse.
Pour le tremper ayons recours
A ce nectar qui me restaure.
Que tout mortel ajoute encore
Des jours heureux à ses beaux jours!

Garnissant sa quenouille immense,
Clothon lui dit: Oui, travaillons;
De vin arrosons les sillons

Où de mon lin croît la semence :
Cette rosée aura toujours

Le pouvoir de la faire éclore.
Que tout mortel ajoute encore

Des jours heureux à ses beaux jours!

Quand ces Parques, vidant bouteille,
Filent nos jours sans nul souci;
Nous, qui buvons gaîment ici,
Craignons qu'Atropos ne s'éveille.
Qu'elle dorme au gré des Amours,
Et répétons à chaque aurore:

Adieu, charmant pays de France,
Que je dois tant chérir!
Berceau de mon heureuse enfance,
Adieu! te quitter c'est mourir.

Lorsqu'aux yeux du peuple que j'aime, Je ceignis les lis éclatans,

Il applaudit au rang suprème

Moins qu'aux charmes de mon printemps.
En vain la grandeur souveraine
M'attend chez le sombre Écossais;
Je n'ai desiré d'être reine

Que pour régner sur des Français.

Adieu, charmant pays de France,
Que je dois tant chérir!

Berceau de mon heureuse enfance,
Adieu! te quitter c'est mourir!

L'amour, la gloire, le génie,
Ont trop enivré mes beaux jours;
Dans l'inculte Calédonie

De mon sort va changer le cours.
Hélas! un présage terrible

Doit livrer mon cœur à l'effroi:

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