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Non, chez nous, point,

Point de ces coups de poing,

Qui font tant d'honneur à l'Angleterre.

En scène, d'abord admirons

La grace

de ces deux lurons,

Grace qui jamais ne s'altère.

De la halle on dirait deux forts:

Peut-être ce sont des milords.

Non, chez nous, point,

Point de ces coups de poing, Qui font tant d'honneur à l'Angleterre.

Ça, mes dames, qu'en pensez-vous ?
C'est à vous de juger les coups.
Quoi! ce spectacle vous atterre?
Le sang jaillit... battez des mains.
Dieu! que les Anglais sont humains!
Non, chez nous, point,

Point de ces coups de poing,
Qui font tant d'honneur à l'Angleterre.

Anglais, il faut vous suivre en tout, Pour les lois, la mode et le goût, Même aussi pour l'art militaire.

Vos diplomates, vos chevaux
N'ont pas épuisé nos bravos.

Non, chez nous, point,

Point de ces coups de poing,

Qui font tant d'honneur à l'Angleterre.

LE JOUR DES MORTS.

AIR: Mirliton. (Les deux premiers vers de l'air sont doublés.)

AMIS, entendez les cloches,

Qui par leurs sons gémissans
Nous font de bruyans reproches
Sur nos rires indécens.

Il est des ames en peine,

Dit le prêtre intéressé :

C'est le jour des morts, mirliton, mirlitaine;

Requiescant in pace!

Qu'en ce jour la poésie

Sème les tombeaux de fleurs;

Qu'à nos yeux l'hypocrisie

Les arrose de ses pleurs;

Je chante au sort qui m'entraîne
Sur les traces du passé :

C'est le jour des morts, mirliton, mirlitaine;
Requiescant in pace!

Méchans, redoutez les diables;

Mais qu'il soit un paradis

Pour les filles charitables,

Pour les buveurs francs amis;

Que saint Pierre aux gens sans haine
Ouvre d'un air empressé :

C'est le jour des morts, mirliton, mirlitaine;
Requiescant in pace!

Le souvenir de nos pères

Nous doit-il mettre en souci?

Ils ont ri de leurs misères;

Des nôtres rions aussi.

Lise n'est point inhumaine;

Mon flacon n'est point cassé :

C'est le jour des morts, mirliton, mirlitaine;

Requiescant in pace!

Je ne veux point qu'on me pleure,

Moi, le boute-en-train des fous.

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Puissé-je, à ma dernière heure, Voir nos fils plus gais que nous! Qu'ils chantent, à perdre haleine, Sur le bord du grand fossé : C'est le jour des morts, mirliton, mirlitaine; Requiescant in pace!

LA CENSURE.

CHANSON QUI COURUT MANUSCRITE AU MOIS D'AOUT 1814.

AIR: Quest-ce que ça m' fait, à moi?

QUE,

sous le joug des libraires,

On livre encor nos auteurs

Aux censeurs, aux inspecteurs,

Rats-de-cave littéraires;

Riez-en avec moi.

Ah! pour rire

Et pour tout dire,
Il n'est besoin, ma foi,
D'un privilége du roi!

1

L'état ayant plus d'un membre Que la presse eût fait trembler, Qu'on ait craint son franc parler Dans la chambre et l'antichambre; Riez-en avec moi.

Ah! pour rire

Et pour tout dire, Il n'est besoin, ma foi, D'un privilége du roi!

Que cette chambre sensée
Laisse avec soumission,
Sortir la procession

Et renfermer la pensée;
Riez-en avec moi.

Ah! pour rire

Et pour tout dire, Il n'est besoin, ma foi, D'un privilége du roi!

Qu'un censeur bien tyrannique
De l'esprit soit le geolier,
Et qu'avec son prisonnier
Jamais il ne communique;
Riez-en avec moi.

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