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ils sont nés. Telle est donc la loi de la succession des monarchies il faut qu'un roi vivant succede sans délai au roi qui meurt. Si celui que le roi met sur le trône refuse d'y monter, il perd son droit, et en saisit son successeur présomptif vivant, auquel le droit, une fois recueilli, demeure et par lui à sa postérité. A l'égard du traité de partage mentionné dans cet article, il n'obligeroit le roi qu'à convenir avec l'Angleterre et la Hollande d'un prince pour l'Espagne, au cas que l'empereur refusât d'accepter ce traité. L'empereur l'a refusé six mois devant la mort du roi d'Espagne; le roi n'étoit donc plus alors engagé qu'à convenir de la nomination du prince avec les deux autres puissances. Or sa majesté notifia le choix de Philippe V par le testament, au roi Guillaume et aux États-Généraux, qui reconnurent ce prince pour roi d'Espagne. Ainsi voilà dès-lors le traité de partage exécuté.

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Il falloit sans doute, au mois de mai dernier, faire déclarer les alliés sur ce qu'ils exigeoient du roi pour assurer l'abandon d'Espagne par le roi Philippe. M. de Torci prétend n'avoir rien oublié sur cela, et l'on verra à la fin de ces remarques ce qu'ils lui ont répondu.

III.

Selon le principe établi sur le trente-septieme point ci-après, on peut seulement employer les armes du roi pour retirer d'Espagne Philippe V avec sûreté, quand ce prince le voudra, mais non pas malgré lui.

I.V.

Le quatrieme article ne paroît souffrir aucune difficulté.

REMARQUES

Sur les points touchant lesquels le mémoire décide.

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I.

Les deux expédients combattus dans cet article roissent en effet impraticables.

I I.

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Que la France soit réellement dans la derniere extrémité, c'est ce qui est vrai dans un sens, et peut ne l'être pas absolument dans un autre. On en dira davantage à la fin de ces remarques. On supposera cependant ici cette perte de l'état prochaine, si la guerre continue, et l'on convient qu'il n'y a que ce seul cas où l'on puisse délibérer sur l'abandon d'Espagne,

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III.

Les quatre raisons de ce point, pour obliger Philippe Và quitter volontairement l'Espagne, sont très fortes mais une contraire paroît les anéantir; c'est que quand le roi, monseigneur le dauphin, monseigneur le duc de Bourgogne, ont donné ce prince à la nation espagnole pour être son roi, ils l'ont en même temps délié de toute autre obligation, et ils l'ont mis par là dans la nécessité indispensable de n'avoir plus de devoir ni d'intérêt que pour cette nation à laquelle ils l'ont pour ainsi dire dévoué.

Ainsi, 1°. Philippe V doit hasarder la perte de la France, si l'intérêt de l'Espagne le demande. 2°. En le faisant, il n'est point ingrat envers son donateur, qui n'a pu ni dû lui prescrire d'autre loi que celle de soutenir, suivant l'équité, l'intérêt des Espagnols, envers et contre tous, sans réserve. 3°. Il doit donc préférer, non sa propre grandeur, mais le bonheur de l'Espagne, au salut de la France, de sa maison, de ses peres, de ses bienfaiteurs, etc.

La troisieme raison de ce point doit être pesée. Il nous paroît en effet, en ce pays-ci, que l'abdication de Philippe V ne feroit aucun tort en cela à la na, tion qui l'a voulu pour roi ; mais lié comme il est à elle, il ne lui est pas permis de l'abandonner sans qu'elle y consente. Il doit donc tout employer pour

TOME III.

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lui persuader qu'elle sera plus heureuse sous un autre prince; et cela paroît même très clair dans l'état des choses. Mais si, après avoir mis de bonne foi tout en œuvre pour la faire consentir à son abdication, cette nation, qui doit connoître mieux que nous ses vrais intérêts, persévere à le vouloir conserver, il paroît que son unique devoir est alors de périr plutôt que de l'abandonner.

IV.

On ne peut, ce me semble, par la raison précédente, déclarer le roi d'Espagne ingrat, etc. que dans le cas qu'il refuseroit de faire ses efforts pour tirer le consentement des Espagnols à son abdication par leur propre intérêt, qui doit être, à son égard, la raison décisive pour les quitter: on pourroit seulement le sommer de renoncer à la couronne de France, dont il va causer la perte autant qu'il est en lui. Mais au fond sa renonciation ne seroit que personnelle; et c'est avec raison qu'elle n'est proposée par le mémoire que comme menace. V.

Cette considération est utile pour exciter le roi d'Espagne à une abdication volontaire et consentie par ses sujets.

V I.

Idem. C'est-à-dire, non pas pour arracher par

force Philippe V à l'Espagne, mais pour persuader à lui et à elle la nécessité de son abdication.

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On joint ces trois articles ensemble, parceque leur matiere est mêlée en tous.

Il paroît clair en effet que les ennemis veulent la paix, et il est important de les convaincre de notre résolution réelle d'abandonner l'Espagne; mais cet abandon ne suffit pas pour les déterminer à la conclure, comme on le remarquera à l'article dixieme.

Retirer d'Espagne toutes nos troupes prouve également et aux ennemis et aux Espagnols qu'on ne veut plus soutenir Philippe V. Mais le mémoire remarque très judicieusement que cet abandon fait sans aucune convention avec les ennemis leur donne le moyen de soumettre promptement l'Espagne, et de tourner aussitôt les forces étrangeres de l'archiduc avec celles des Espagnols contre la France pour l'attaquer par un nouveau côté; ce qui nous forceroit, non seulement à restituer toutes les conquêtes du regne du roi, mais encore à tels démembrements du royaume qu'il leur plaira : cependant cette évacuation est faite. Il est vrai que l'hiver qui approche poussera apparemment la révolution d'Espagne jusqu'au printemps, et donnera lieu de négocier auparavant'; mais du moins voit-on par-là qu'il faut conclure la

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