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RECHERCHES SUR L'INTENSITÉ MAGNÉTIQUE EN DIFFÉRENS LIEUX DE L'ALLEMAGNE ET DES PAYS-BAS, par Mr. QUETELET, Directeur de l'Observatoire de Bruxelles; broch. in-4° de 18 pages, Bruxelles 1830.

(Extrait.)

Depuis quelques années les savans se sont occupés avec assiduité de recherches sur l'intensité magnétique ; et déjà l'on est parvenu à déduire de l'ensemble de leurs observations plusieurs résultats curieux. Mr. Hansteen, dont les travaux ont été plusieurs fois cités dans ce Recueil, a publié dans le N° 146 des Astronomische Nachrichten des cartes magnétiques du nord et du centre de l'Europe, d'après ses propres observations et celles d'autres habiles physiciens. Le parallélisme et la régularité des lignes isodynamiques (ou d'égale intensité magnétique) n'est pas un des résultats les moins curieux de ce travail. Mais il seroit à désirer que de nouvelles observations vinssent remplir les nombreuses lacunes qu'on remarque encore sur les cartes de Mr. Hansteen, afin qu'on put vérifier si les conclusions que ce savant à déduites des recherches antérieures se confirment, ou présentent des anomalies pour quelques points particuliers.

C'est pour remplir une partie de ces lacunes, que Mr. Quetelet, ayant fait pendant l'été de 1829, un voyage en Allemagne, par ordre de son gouvernement, a tiré parti de cette circonstance, soit pour déterminer l'intensité magnétique à Bruxelles, en la comparant à celle qu'il a obtenue dans d'autres villes où des observations avoient eu lieu antérieurement, soit pour faire des observations du même genre dans des lieux où l'intensité n'avoit point encore été déterminée. Le Mémoire que nous venons d'annoncer et qui contient le résultat de son travail, a été lu dans la séance du 5 décembre 1829 de l'Académie Royale de Bruxelles. Nous allons en extraire quelques détails propres à faire connoître le procédé d'observation suivi par Mr. Quetelet et les résultats auxquels il est parvenu.

L'instrument dont il s'est servi a été construit à Bruxelles sur le modèle de celui de Mr. Hansteen, employé aussi par le Capitaine Sabine, et sa manière d'observer est la même que celle de ce dernier. Les aiguilles aimantées sont de petits cylindres d'acier, de 66 millimètres de longueur environ, sur 4 millimètres d'épaisseur. Elles sont terminées en pointe pointe, et suspendues à un simple fil de soie de cocon, d'environ 12 centimètres de longueur. Elles font leurs oscillations dans une boîte garnie de glaces, qui les abrite des agitations de l'air, et au fond de laquelle est un cercle d'ivoire gradué, d'un diamètre à peu près égal à la longueur des aiguilles. Les oscillations ont lieu à trois centimètres d'élévation environ au-dessus du fond, dont

Sciences et Arts. Avril 1830.

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on assure l'horizontalité au moyen d'un niveau à bulle d'air et de vis qui servent de pieds à l'instrument.

Mr. Quetelet commençoit ses observations, lorsque l'aiguille, dans ses écarts horizontaux du méridien magnétique, ne formoit plus des deux côtés de ce plan que des arcs de trente degrés. Il marquoit alors le temps de dix en dix oscillations avec un chronomètre, en comptant à partir du point de plus grande amplitude, soit à droite, soit à gauche du méridien magnétique. Après avoir compté de cette manière jusqu'à soixante oscillations, il se bornoit à marquer le temps de vingt en vingt oscillations, et recommençoit à compter de dix en dix pour les soixante oscillations qui suivoient la 300me. Les différences de temps marqués pour 300 et o oscillations, pour 310 et 10, pour 320 et 20, etc., lui donnoient sept nombres, dont la moyenne étoit considérée comme le temps moyen de 300 oscillations de l'aiguille. Les amplitudes des arcs parcourus par l'aiguille des deux côtés du méridien magnétique étoient en général, vers la fin des expériences, de trois à quatre degrés pour les deux aiguilles dont Mr. Quetelet s'est servi. Il avoit soin de prendre les degrés du thermomètre avant et après les observations, afin de pouvoir effectuer la petite correction, résultant de l'inégalité de température, indiquée par Mr. Hansteen, d'après laquelle, en représentant par T et 7" les nombres de secondes qu'on a comptés dans un même lieu, aux températures et l'évaluées en degrés de Réaumur, on a T=T' { 1—0,000 37125 (t'—t) }. Il notoit aussi l'heure des observations, parce que l'intensité magné

tique varie, d'une quantité très-foible à la vérité, selon les instans du jour. Enfin il a fait des observations à Bruxelles avant et après son voyage, afin d'estimer par leur comparaison la très-petite quantité de force magnétique perdue par les aiguilles, et d'en tenir compte, en supposant cette perte de force uniforme dans les observations faites pendant le voyage.

L'auteur présente d'abord un tableau détaillé de ses observations et des circonstances dans lesquelles elles ont été faites. On y voit figurer comme lieux d'observation, outre Bruxelles, Altona, Brême, Berlin, Dresde, Leipsic, Weimar, Gotha, Goettingue, Cassel, Francfort sur le Mein, Darmstadt, Heidelberg et ses environs, Manheim, Coblentz, Bonn, Aix-la-Chapelle et Maestricht. Les valeurs consignées dans le tableau sont en général les moyennes des résultats obtenus par deux ou

trois séries.

Dans un second tableau, Mr. Quetelet donne le résultat de ses observations, réduites à la température de 12° R. et en tenant compte de la diminution de la force magnétique des deux aiguilles. Il y rapporte dans deux colonnes consécutives: 1° la durée de cent oscillations de l'aiguille en chaque station, exprimée en secondes de temps moyen; 2o l'intensité magnétique horizontale qui s'en déduit, d'après la proportionnalité inverse qui existe entre ces intensités et les quarrés des temps employés par l'aiguille à exécuter le même nombre d'oscillations dans chaque station. Il a pris pour unité, dans l'expression de l'intensité magnétique horizontale, la valeur trouvée pour Altona, parce qu'ayant observé les oscil

lations de l'aiguille dans le jardin de Mr. Schumacher, au lieu même où MM. Hansteen et Sabine avoient fait leurs observations, il lui devenoit plus facile de comparer ses résultats à ceux de ces savans.

L'auteur rapporte ensuite les observations faites à sa connoissance par d'autres physiciens, à Altona, Bruxelles, Berlin, Leipsic et Dresde, et il montre que les résultats qu'il a obtenus s'accordent en général assez bien avec les leurs (1). Ils confirment la direction que Mr. Hansteen donne à ses lignes isodynamiques sur sa grande carte, à l'exception de la valeur trouvée à Brême, qui semble présenter une anomalie (2).

Pour déterminer l'intensité magnétique totale, il faut diviser l'intensité horizontale, qui n'en est qu'une composante, par le cosinus de l'inclinaison magnétique, ou de l'angle d'inclinaison à l'horizon que forme dans chaque lieu l'aiguille aimantée suspendue à son centre de gravité; mais on possède encore assez peu d'observations sur cet élément important, dont la détermination est délicate et qui change de valeur avec le temps. Sur les vingt stations de Mr. Quetelet, il n'y en a que six dans lesquelles il ait pu connoître l'inclinaison magnétique, savoir à Bruxelles, où il l'a mesurée en 1828

(1) Les déterminations de Mr. Quetelet donnent, cependant, l'intensité magnétique à Bruxelles un peu plus grande que celle obtenue par le Capit. Sabine en 1828, la partie horizontale de cette intensité étant en moyenne de 1,0245 de celle d'Altona, suivant Mr. Quetelet, et seulement de 1,0164 suivant Mr. Sabine.

(2) La durée de cent oscillations de l'aiguille No 1 a été de 3963,73 à Altona et de 401,53 à Brême.

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