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l'être sans l'inspection directe des lieux, savoir, qu'il existe autour du pôle nord une mer ouverte et libre dans toutes les saisons de l'année. Sans citer les noms des auteurs sur lesquels je m'appuie, je m'en rapporte pour cela aux allégations, soit de ceux qui ont fait des voyages de découverte dans ces régions, soit surtout de ceux qui y ont été employés à la pêche de la baleine, et qui ont pénétré plus près du pôle qu'aucune expédition scientifique. Ce fait étant admis comme une vérité historique, on peut expliquer comme suit l'ascension au pôle du fluide électrique. Ce fluide, du centre de la région du fer, se répand en tout sens dans l'intérieur du globe, mais il se dirige naturellement en plus grande abondance, là où il est appelé avec plus de force, c'est-à-dire vers le nord; en effet, là il atteint la mer libre qui entoure le pôle, et s'élève de cette mer conduit par la vapeur aqueuse qui se dégage constamment des eaux de cette région..

Le fluide porté par cette vapeur s'élève jusque dans la partie supérieure de l'atmosphère, où il se répand, étalant aux yeux ce phénomène admirable, qui ne peut presque se décrire et qui a reçu le nom d'aurore boréale.

Il n'entre pas dans mon sujet d'expliquer ce que devient cette portion du fluide électrique qui rayonne dans l'intérieur du globe au sud de la région du fer; mais il ne seroit pas déraisonnable de conjecturer qu'elle peut être une des causes des grands tremblemens de terre, qui s'étendent d'un côté à l'autre de l'océan, et se font sentir dans différentes parties du globe.

Cette théorie expliqueroit aussi un fait, qui à son

tour viendroit l'appuyer; je veux parler de la débacle de ces masses immenses de glace, qui descendent des régions polaires. Aucune cause suffisante, autre que l'électricité, n'a été et ne sauroit être assignée à ce phénomène remarquable; aucune autre à nous connue, n'est assez puissante pour expliquer la séparation et la mise à flot de ces vastes corps si solidement agglomérés par la gelée. On sait que ces îles flottantes sont beaucoup plus étendues dans certaines périodes que dans d'autres; et il est certain qu'elles se sont beaucoup accrues lorsque les aurores boréales ont augmenté: pour savoir si ces deux circonstances se lient tellement l'une à l'autre qu'elles puissent être considérées comme cause et effet, il faudroit une connoissance des faits, qui sort du champ d'observations que j'ai pu parcourir.

Plusieurs autres faits pourroient être encore cités en confirmation des idées que je propose; mais ils condui roient à d'autres sujets plus importans, et que je ne suis pas en état de discuter. Ce qui a été dit suffit, peut-être, pour que l'on juge si l'objet mérite d'être approfondi.

Whitesborough, Etat de New-York. 16 février 1829.

S.

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OBSERVATIONS SUR L'OXIDATION DU PHOSPHORE, par TH. GRAHAM (Quarterly Journal of Science. Septembre 1829).

Nous sommes aujourd'hui en possession de plusieurs faits curieux relativement à la combustion insensible du phosphore à une basse température.

1) Dans le gaz oxigène pur, sous la pression atmosphérique et à une température inférieure à 64 F. (14° R.), la fumée blanche qui s'élève ordinairement du phosphore, ne s'aperçoit pas à la lumière du jour, et elle n'est pas lumineuse dans l'obscurité. Il n'y a non plus aucune absorption d'oxigène.

2) En raréfiant le gaz oxigène par une légère diminution de pression, de deux ou trois pouces seulement au-dessous de la pression ordinaire, on lui permet d'agir sur le phosphore, et la combustion lente peut avoir lieu.

3) En mélangeant avec l'oxigène certains gaz tels que l'hydrogène, l'azote, le protoxide d'azote, l'oxide de carbone, l'acide carbonique, etc., on le rend capable de soutenir la combustion lente du phosphore même sous la pression atmosphérique, aussi bien que lorsqu'on diminue sa pression. C'est ce qui fait que le

phosphore est lumineux lorsqu'il est exposé à l'air ordinaire. La proportion de gaz étranger nécessaire pour produire cet effet, varie suivant la nature de ce gaz.

4) Il y a certains gaz qui ne rendent pas l'oxigène capable d'agir sur le phosphore à une basse température, quelle que soit la quantité qu'on en ajoute. Tels sont le gaz oléfiant, et l'azote obtenu par l'action d'une pâte de soufre et de fer exposée à l'air ordinaire.

Le premier et le troisième de ces faits sont connus depuis long-temps; le second a été découvert par Mr. Bellani de Monza; il paroît que le quatrième a été observé pour la première fois par Mr. Thénard (Voyez son Traité de Chimie, T. I, pag. 236 où le sujet est traité au long ).

En faisant quelques expériences sur ce sujet on observa un fait curieux. La présence d'une très-petite quantité de certains gaz et de certaines vapeurs empêche complètement l'action ordinaire du phosphore sur l'oxigène de l'air atmosphérique. C'est ainsi que la combustion lente du phosphore n'a point lieu du tout à la température de 66° F. (14° R.), dans les mélanges suivans:

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Id. vapeur d'éther sulfurique..

Id. vapeur de naphthe...

450 vol. d'air.

150

1820

Id. vapeur d'huile de térébent.. 4444

Un bâton de phosphore fut, à plusieurs reprises, laissé pendant vingt-quatre heures suspendu sur de l'eau dans un air contenant seulement une quatre centième partie de son volume de gaz oléfiant pur; l'expérience

se faisoit pendant les temps chauds des mois de juillet et août 1828, le thermomètre étant fréquemment audessus de 70° F. ( 17° R.); et il n'y eut pas la plus légère diminution dans le volume de l'air atmosphérique. Quelquefois seulement on remarque une légère augmention de volume, de, environ.

Un bâton de phosphore fut renfermé avec quelques gouttes d'eau dans un grand matras, dont la capacité étoit de 213 pouc. cubes, et qui contenoit de l'air ordinaire auquel on avoit ajouté un vingtième de son volume de gaz oléfiant; le phosphore y fut laissé trois mois sans jamais devenir lumineux, quoique sa surface se fût graduellement recouverte d'une croûte blanche très-mince. L'eau qu'on avoit mise avec le phosphore étoit devenue légèrement acide.

L'influence que possède la vapeur d'éther pour empêcher la combustion du phosphore à une basse température, peut se démontrer d'une manière frappante. Introduisez deux ou trois bâtons de phosphore humectés dans une fiole, et lorsque celle-ci est remplie par la fumée blanche, versez-y quelques gouttes d'éther ; dans quelques secondes la fumée disparoît entièrement et l'air qui environne le phosphore devient parfaitement transparent. Si vous bouchez de nouveau la bouteille, la furnée ne paroît plus, jusqu'à ce que l'éther se soit converti entièrement en acide acétique par sa combinaison avec l'oxigène, changement qui requiert quelques jours.

Quelle que soit l'huile essentielle dont est imprégné l'air qui environne le phosphore, celui-ci n'est pas

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