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différences des effets électriques. Ce n'est point à dire pour cela qu'il ait négligé les autres effets dus aux électromoteurs, tels que les saveurs, les secousses, les tensions électriques, etc.; mais il ne s'est point aperçu de quelque différence entre les effets obtenus par un courant électrique traversant un liquide où circuloient d'autres courans, et ceux engendrés par le même courant, lorsqu'une autre électricité ne parcouroit point le même conducteur.

Il reste démontré, ajoute l'auteur, par les expériences précédentes que la conductibilité des liquides pour l'électricité n'est point altérée par l'envahissement d'un ou de plusieurs courans de fluide électrique. On trouvera peut-être ces faits plus favorables à la théorie de Franklin qu'à celle qui considère l'électricité comme composée de deux fluides. A l'appui de cette dernière assertion, Mr. M. renvoie le lecteur à la note suivante par laquelle il termine son Mémoire et que nous transcrivons en entier :

<< Dans l'examen que j'ai fait des causes qui rendent les appareils électro-moteurs construits d'après la méthode de Novellani et de Wollaston, plus énergiques que les autres, examen que j'ai publié dans mon Essai d'expériences électro-métriques, j'ai eu l'occasion de connoître un fait qui s'explique bien plus facilement avec la théorie de Franklin qu'avec celle des deux fluides. Il consiste en ce que, si dans un couple électro-moteur, la plaque électro-négative plonge davantage dans le liquide, l'effet est plus grand que lorsque c'est la plaque électro-positive qui présente le plus de surface

mouillée. Qu'il me soit permis d'ajouter ici un autre fait qui vient également à l'appui de la théorie d'un fluide unique. Prenez une feuille d'étain ou d'un autre métal de 18 ou de 20 centimètres carrés de superficie, terminée d'un côté en bandelette étroite ou queue ; plongez cette feuille dans un verre d'eau, et que la queue trempe dans un autre. Dans le verre où baigne la bandelette placez une autre plaque électro-positive de zinc, par exemple, et dans l'autre verre, une plaque semblable, mais électro-négative, par exemple de cuivre. Ni l'une ni l'autre de ces plaques ne doit toucher la feuille. Accouplez ensuite au moyen du fil galvanométrique, la plaque de zinc avec celle de cuivre, et vous obtiendrez une déviation de peu de degrés; mais plongez alors la plaque de cuivre dans le verre où baigne la queue, et la plaque de zinc dans l'autre verre, l'effet sera bien plus notable. »

« Ce seroit en vain que je tenterois d'expliquer ce fait à l'aide de la théorie des deux fluides puisque, si d'un côté, lorsque la plaque de zinc se trouve dans le verre où plonge la bandelette, le passage est rendu difficile au fluide vitré et au contraire est facilité au fluide résineux, de l'autre, quand le cuivre remplace le zinc et ce dernier le cuivre, le passage est rendu difficile à l'électricité résineuse et facilité à l'électricité vitrée. Il n'y a donc pas de raison pour que les effets soient différens. Mais, en admettant la théorie d'un fluide unique, ou conçoit bien comment dans le premier cas le fluide électrique qui se répand, comme en rayonnant, dans le liquide, trouve le passage beau

coup plus difficile que dans le second cas: d'où il suit que l'effet électro-magnétique qui, comme on le sait bien, dépend principalement de la rapidité du courant électrique, doit être moindre dans le premier cas, et plus considérable dans l'autre. >>

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- Note du Rédacteur. Nous nous permettrons de faire quelques remarques sur la conséquence que tire Mr. Marianini de l'expérience qu'il rapporte dans le passage que nous venons de transcrire; nous croyons que le fait curieux qu'il a observé peut être facilement expliqué, sans qu'on soit obligé de recourir à aucune hypothèse sur la nature du fluide électrique, et que par conséquent il ne doit pas être envisagé comme étant plus favorable à l'une qu'à l'autre des deux théories de l'électricité.

On sait que l'électricité en mouvement, ou le courant électrique, éprouve toujours, comme la lumière et le calorique rayonnant, une certaine résistance lorsqu'il est obligé de passer d'un conducteur dans un autre, et qu'en particulier cette résistance est assez considérable lorsqu'il est transmis d'un conducteur métallique dans un liquide, ou inversement d'un liquide dans un métal. Cette résistance, en diminuant la vitesse du courant, rend moindre aussi l'action qu'il exerce sur l'aiguille aimantée, action dont l'intensité est indiquée par le galvanomètre. Deux circonstances peuvent exercer une influence notable sur la difficulté de transmission qu'éprouve le courant au contact de deux conducteurs hétérogènes, l'un liquide, l'autre solide; la première, c'est l'étendue de la surface de contact; l'autre, c'est l'inten

sité de l'action chimique que le liquide exerce sur le solide. Ainsi, toutes les circonstances étant les mêmes, un courant électrique sera d'autant plus facilement transmis d'une plaque de cuivre, par exemple, dans un liquide conducteur, que la surface de la plaque en contact avec le liquide aura plus d'étendue. Ainsi encore, de deux surfaces métalliques de même étendue plongeant dans un liquide, l'une de zinc et l'autre de cuivre, par exemple, celle sur laquelle l'action chimique du liquide sera la plus forte, c'est-à-dire celle de zinc, offrira à l'électricité un passage plus facile.

Au moyen de ces deux principes dont l'expérience seule a démontré la vérité et la généralité, rien n'est plus facile que d'expliquer les faits observés par Mr. Marianini. On comprend d'abord que, si dans un couple voltaïque dont le circuit est fermé, le zinc et le cuivre ont la même étendue, ce dernier métal ne pourra transmettre dans le liquide toute l'électricité que le zinc est capable d'y transmettre, et que par conséquent il faudra augmenter la surface du cuivre jusqu'à ce que l'on arrive à compenser ainsi la moindre facilité qu'il présente naturellement au passage du courant électrique. C'est ce qui fait qu'on augmente beaucoup la force des appareils électromoteurs, en donnant au cuivre une surface beaucoup plus grande qu'au zinc. Nous ne nous arrêtons pas plus long-temps sur ce point particulier que nous avons déjà eu l'occasion de traiter ailleurs avec assez de détails (1)..

(1) Annales de Chimie et de Physique, T. XXXVII, p. 265 et 266.

Quant à l'expérience nouvelle que cite Mr. Marianini, nous ferons remarquer qu'elle s'explique de la mème manière. Lorsque la lame d'étain qui réunit les deux vases où plongent séparément les deux élémens du couple, est tellement disposée, que son extrémité la plus large plonge dans le verre où est placé le zinc du couple, et sa queue ou sa bandelette, c'est-à-dire, celle de ses extrémités qui présente la surface la moins étendue, dans le vase où se trouve le cuivre, le courant est plus intense que dans le cas contraire. Mais n'oublions pas que, par l'effet du courant électrique, la portion de la lame d'étain qui plonge dans le vase où est le cuivre, s'oxide; ce qui n'a point lieu pour la portion qui plonge dans le verre où est le zinc; ainsi la première, quoique moindre en étendue, peut, en vertu de cette action chimique, transmettre sans difficulté le même courant électrique que la seconde est capable de laisser passer. Renversons l'expérience, et mettons la surface la plus petite de la lame d'étain dans le vase de zinc; alors, ne pouvant pas s'oxider comme auparavant, elle ne pourra plus donner passage à l'électricité avec la même facilité, et les deux causes qui facilitoient la transmission se trouvant réunies sur la surface qui plonge dans le vase du cuivre, il n'y aura plus compensation comme dans le cas précédent. Le courant trouvera donc bien un passage facile dans le vase du cuivre, mais un difficile dans celui du zinc; et son intensité sera par conséquent moindre que dans le cas où il trouvoit un pasfacile dans les deux vases également.

sage

L'expérience qui m'avoit démontré l'exactitude du fait

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