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On voit clairement par là, qu'il existe à Dorpat une déviation relative du fil à plomb de 2",308 comparativement à sa direction dans l'île d'Hochland et à Jacobstadt, tandis que les verticales de ces deux derniers points se trouvent inclinées mutuellement de la quantité correspondante à la distance de leurs parallèles, jusqu'à une limite d'exactitude de o",064.

La hauteur du pôle à Dorpat et l'amplitude méridionale devroient être augmentées de 2",308, et l'amplitude septentrionale diminuée d'autant, pour que toute l'opération fut en accord. Cette opération présente ainsi un nouvel exemple d'une déviation du fil à plomb dans un pays qui peut être mis au rang des plus plats de l'Europe; et elle prouve que ce ne sont pas seulement les irrégularités visibles, c'est-à-dire, les inégalités à la surface de la terre, qui ont de l'influence sur la direction du fil à plomb, mais que c'est aussi la distribution inégale de la masse dans l'intérieur de la terre.

Ici se termine l'intéressant compte rendu de Mr. Struve, écrit à Dorpat en mars 1829. Nos lecteurs apprendront avec plaisir, d'après l'annonce qu'en fait cet habile observateur en tête de l'article lui-même, que le plan qu'il avoit proposé pour la continuation de sa mesure de degrés vers le nord a obtenu l'approbation de l'empereur de Russie, et doit être exécuté sa direction. Ce prolongement pourra, si la nature n'y oppose pas d'obstacles insurmontables, amener la mesure de degrés russe jusqu'en Laponie ; et il présente d'autant plus d'intérêt que les discordances

sous

qui existent entre les résultats de Fancienne mesure des Académiciens français et de celle plus récente de Svanberg, ne sont pas encore bien expliquées (1). On avoit supposé pendant long-temps qu'il s'étoit glissé quelqu'erreur considérable dans la mesure de 1736. Mais une révision complète et un examen scrupuleux de toutes les parties du calcul de cette mesure, entrepris en 1827 par Mr. le professeur Rosenberger, élève de Mr. Bessel, et rapportés en détail dans les No 121 et 122 des Astron. Nachrichten, ne lui ont indiqué aucune erreur de ce genre dans cette mesure. Il est satisfaisant de penser que la question pourra être bientôt décidée de fait par l'un des astronomes les plus propres à en trouver la véritable solution.

A. GAUTIER.

(1) D'après la mesure des Académiciens français, la longueur du degré du méridien à la latitude de 66° 20′ est de 57 405 toises, tandis que d'après celle de Mr. Svanberg, elle n'est que de 57 196 toises.

Sciences et Arts. Février 1830.

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PHYSIQUE.

MÉMOIRE SUR UNE ANALOGIE QUI EXISTE ENTRE LA PROPAGATION DE LA LUMIÈRE ET CELLE DE L'ÉLECTRICITÉ; par Mr. MARIANINI (Ann. de Chimie et de Physique. Octobre 1829).

1

(Extrait).

L'une des propriétés les plus remarquables que possède la lumière, est, indépendamment de l'extrême rapidité avec laquelle elle se propage, la facilité non moins étonnante avec laquelle ses rayons se croisent dans leur route, sans éprouver la moindre altération. Puisque l'électricité ne cède point à la lumière en promptitude à se propager, présenteroit-elle aussi un phénomène analogue à celui que nous venons de citer? Telle est la question que Mr. Marianini a cherché à résoudre; et dans ce but il a entrepris plusieurs expériences qui ont pour objet de faire connoître si les effets des courans électriques viennent à être altérés, quand ils sont obligés de traverser des espaces que parcourent déjà d'autres courans électriques.

C'est dans un liquide conducteur, de l'eau légèrement salée, que Mr. M. a cherché à faire croiser des courans électriques dans différentes directions; chacun

des courans soumis à l'expérience passoit dans sa route au travers du fil d'un galvanomètre destiné à indiquer les différences d'intensité qu'il pouvoit éprouver en vertu des modifications qu'on lui faisoit subir. Il seroit inutile d'entrer dans plus de détails sur les dispositions diverses des appareils dont l'auteur a fait usage, et que d'ailleurs tous ceux qui sont familiers avec ce genre d'expérience peuvent facilement imaginer; nous nous bornerons donc à énoncer les résultats principaux auxquels il est parvenu.

1° Deux courans qui se croisent à angle droit, n'exercent l'un sur l'autre aucune modification, relativement à leur intensité primitive, et chacun d'eux traverse le liquide conducteur comme si ce liquide n'étoit traversé par aucun autre courant. Que les deux courans qui se croisent soient de même force ou de force différente, qu'ils soient produits l'un et l'autre par un simple couple voltaïque, ou l'un par un couple et l'autre par un appareil composé, que chacun d'eux enfin provienne également d'un appareil électromoteur composé de plusieurs élémens, le résultat est toujours le même. Il est indifférent aussi que les deux courans qui se croisent dans le liquide, soient établis en même temps ou seulement l'un après l'autre; celui qui a été établi le premier n'est point du tout dérangé par le courant qu'on fait circuler perpendiculairement à sa direction, et il n'éprouve aucune modification de sa part.

2o Des expériences analogues aux précédentes et variéesde la même manière, montrent que, non-seule

ment l'effet d'un courant électrique n'est nullement altéré quand il traverse un liquide que parcourt, dans une direction normale à la sienne, un autre courant électrique différent en quoi que ce soit, mais que la même chose arrive aussi quand trois courans électriques se coupent entr'eux à angle droit.

3o Si deux ou plusieurs courans, au lieu de se croiser à angle droit, se coupent dans le liquide sous des angles très-aigus, ou sont dirigés parallèlement les uns aux autres, soit dans le même sens, soit dans des directions différentes, l'intensité individuelle de chacun d'eux ne varie point; elle reste toujours la même que s'ils traversoient seuls le conducteur liquide.

4° L'auteur a voulu enfin s'assurer si les courans n'agiroient point les uns sur les autres de manière à modifier leurs effets, seulement dans la partie même du conducteur qu'ils traversent parallèlement entr'eux, et non dans les autres parties de ce même conducteur. Dans ce but on a fait parcourir successivement le fil du galvanomètre par deux courans d'intensité différente, et on a observé l'effet individuel de chacun d'eux; puis on a fait passer au travers du même galvanomètre les deux courans à la fois, tantôt dans le même sens, tantôt dans un sens différent; et l'effet résultant a toujours été la somme ou la différence des effets individuels de chacun d'eux.

Mr. Marianini fait remarquer que, dans toutes les expériences dont il rend compte, il s'est servi, ainsi qu'on l'a vu, du galvanomètre comme de l'instrument avec lequel se reconnoissent le plus facilement les petites

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