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dessus du niveau de la mer. Le dernier triangle lie la côte d'Esthonie avec l'île d'Hochland.

L'extrémité nord de l'arc mesuré est le lieu où a été établi l'instrument des passages dans l'île d'Hochland. Ce lieu se trouve au point le plus occidental d'une large vallée de cette île de rochers, dirigée de l'est à l'ouest et élevée de 17 toises au-dessus de la mer. Une paroi de rochers, d'environ 13 toises d'élévation, ferme la vallée à l'ouest. On voit partout des rochers dans la direction du nord-ouest au sud-est; dans la première direction, à une distance de 540 toises et à l'endroit où le phare se trouve placé, ces rochers s'élèvent de 59 toises au-dessus de la mer; la sommité de Mäggi-Pälüs, élevée de 70 toises, se trouve dans la direction opposée, à une distance de 693 toises. Cette distribution symétrique des masses de rochers de l'île, relativement à une direction très-voisine de celle du méridien, et le peu d'élévation de ces masses, ne permettent pas de leur supposer aucune influence. sensible sur la direction de la verticale. Les autres principaux rochers de l'île, séparés par des vallées, sont situés au loin vers le sud, et leurs pointes s'élèvent de 85 toises au-dessus du niveau de la mer à une distance de près d'un mille géographique (1).

Vingt-neuf triangles du premier ordre lient Kreuzburg, sur la rive septentrionale de la Dwina, avec Mäggi-Pälüs dans l'ile d'Hochland. Un petit triangle rattache Jacobstadt à cette chaîne. Une triangulation auxiliaire sert à réunir le signal de Mäggi-Pälüs avec le milieu de l'inter

(1) Il s'agit probablement de milles d'Allemagne de 15 au degré.

valle entre les deux piliers de pierre de l'instrument des passages, et avec les autres points principaux de l'île, tels que le fanal et le clocher.

La base a été mesurée près l'église de Saint-Simonis en Esthonie. Deux massifs de maçonnerie, renfermant des blocs de granit dans lesquels sont enchassées des barres de métal, correspondent aux extrémités de la base près du village de Kattko et du moulin à vent du domaine de Woibifer. L'élévation au-dessus du niveau de la mer de l'extrémité de la base du côté de Katiko est de 53,84 toises, celle du côté de Woibifer est de 56,85 toises. La base mesurée à été réduite au niveau de la mer d'après la hauteur moyenne de 55,345 toises. La distance horizontale mesurée entre les deux extrémités a été de 2315,1730 toises, soit 2315,1338 toises en la réduisant au niveau de la mer. Nous possédons ici une toise construite par Fortin à Paris, accompagnée d'un certificat de Mr. Arago qui atteste qu'elle est exacte à la température de 15° de Réaumur. La mesure de la base a été effectuée avec un appareil d'une construction convenable qui a été construit à Dorpat. Il consiste en règles de fer, acérées et tournées à l'une de leurs extrémités, et pourvues de l'autre d'un simple levier d'attouchement (Fühlhebel), qui se meut sur une division. La longueur de la règle est de deux toises, une division du levier coudé répond à un 40 de ligne. La lecture faite sans vernier donne jusqu'à un 20o de partie, soit près d'un 800 de ligne ou environ un 1400,000 de la longueur totale de la règle. On a employé pour confronter ces règles avec la toise un appareil comparateur, pourvu

d'un microscope qui a servi à l'essai de la division du cercle-méridien, et muni aussi d'un levier d'attouchement. Une toise subsidiaire, portant comme les règles un levier, a été d'abord comparée avec la toise de Fortin, ensuite les règles l'ont été avec la somme des deux toises. Un tour de la vis du microscope de Pistor

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correspond à de ligne, ensorte que ce tour étant divisé en 100 parties, chacune d'elles correspond à un 2000 de ligne. La température moyenne ayant été de 13o,12 pendant la mesure de la base, et les comparaisons de la toise de Fortin avec la toise subsidiaire et de ces deux toises avec les règles en fer ayant été faites à des températures de 13°,20 et de 13o,31 il en résulte que la longueur de la base est presque indépendante de la dilatation du métal. Toutes les lectures pendant la mesure de la base, tant celles du levier que des inclinaisons des règles et des températures, ont été faites séparément par moi et par Mr. de Wrangell et ont été inscrites dans deux registres différens. La longueur de la base a été calculée séparément d'après chacun de ces registres et les deux longueurs ne diffèrent que de 0,00107 toises. Comme cependant on n'a mesuré qu'une base, et seulement une fois, pour être plus sûr qu'il ne s'étoit glissé aucune erreur dans cette mesure, on a divisé la base en deux parties A et B, dont les longueurs, toutes réductions faites, ont été de 1072,8605 toises et de 1242,2733 toises, et on a lié entr'elles ces deux parties par une opération trigonométrique. La valeur de A, conclue de celle de B par le moyen de deux triangles, a été trouvée ainsi de 1072,8715 toises, ou

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de 0,011 toises plus grande que la valeur mesurée. Cet accord est aussi exact que la forme défavorable des triangles permettoit de l'attendre, les angles opposés aux parties A et B n'étant que de 15° 45′ et 19° 5′. La base que j'ai mesurée est courte, lorsqu'on la compare à celles des opérations analogues. Mais, vu la précision qu'on obtient dans la mesure des angles, il me paroît avantageux d'avoir à remonter, par des triangles bien conditionnés, de petits côtés très-exactement mesurés à de plus grands. Trois triangles lient la base avec le côté Ebbafer-Tammick de la triangulation primaire, dont la longueur est de 7303 toises.

Tous les angles de la triangulation du premier ordre ont été mesurés avec l'Instrument-Universel de Reichenbach, qui a été placé chaque fois sous une tente et y est resté jusqu'à ce que le travail de la station fut achevé (1). La tente étoit assez grande pour pouvoir

(1) Cet instrument, décrit par Mr. Struve dans le No 47 des Astronom. Nachrichten, est une espèce de grand théodolite doublement répétiteur, muni de deux cercles, l'un horizontal, de 14 pouces de diamètre, porté par un axe vertical de 12 pouces, l'autre vertical de 11 pouces de diamètre, situé latéralement sur un axe horizontal de 14 pouces, qui est élevé de 6 pouces au-dessus du cercle horizontal au moyen de deux montans sur lesquels il est posé. L'instrument est pourvu de deux lunettes, l'une inférieure de 15 lignes d'ouverture et 16 pouces 4 de distance focale, grossissant 40 fois, et l'autre supérieure, de 20 1. 1⁄2 d'ouverture et 18 p. 1⁄2 de distance focale, grossissant 60 fois, montée sur l'axe horizontal comme le sont les lunettes méridiennes. Les lectures se font sur chaque cercle au moyen de quatre verniers, placés dans des cercles intérieurs concentriques et donnant chacun 4". Ce qui le distingue particulièrement des instru

servir d'habitation en cas de besoin, et étoit disposée d'une manière commode pour permettre de voir dans toutes les directions. Comme la tente étoit toujours dressée près du signal, l'instrument ne pouvoit jamais être établi au centre du signal; mais les distances et les directions ont été mesurées avec tant de soin que les réductions au centre ne peuvent avoir occasionné aucune erreur. On a employé pour signaux des pyramides d'une charpente très-solide, surmontées par une poutre verticale de six pieds de hauteur et de dix pouces de diamètre. Ces poutres étoient peintes en noir et leur largeur paroissoit dans les plus grands triangles sous un angle plus petit que deux secondes. On pouvoit même les distinguer nettement sur le ciel à des distances où leur diamètre apparent soutendoit à

mens ordinaires, c'est que la lunette supérieure ne se compose que d'un tube de 9 pouces, portant l'objectif et fixé au cube central de l'axe horizontal; l'autre partie de la lunette portant l'oculaire et qui se trouve ordinairement sur le prolongement de la première, est située à angle droit dans l'un des bras de l'axe horizontal, qui est perforé d'une manière analogue à celle qui a lieu pour l'éclairage des lunettes méridiennes. Un prisme de verre, incliné à 45o dans le cube central, y sert à changer la direction des rayons de lumière qui ont traversé l'objectif, et à les amener dans l'axe creux où ils se réunissent en un foyer qui est aussi celui de l'oculaire, placé à l'extrémité de l'axe horizontal opposée à celle qui porte le cercle vertical. Le principal avantage de cette disposition est que l'oeil de l'observateur, qui doit être dirigé vers le bout de l'axe où se trouve l'oculaire et à angle droit de la lunette, peut ainsi conserver une position commode et toujours la même quelle que soit la hauteur de l'objet vers lequel la lunette est dirigée. (A. G.)

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