La bataille littéraire, Bind 1

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V. Havard, 1890

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Side 96 - Regarde-le bien, pauvre vieille femme, ce petit Sylvestre; jusqu'à la dernière minute, suis bien sa silhouette fuyante, qui s'efface là-bas pour jamais... Et, quand elle ne le vit plus, elle retomba assise, sans souci de froisser sa belle coiffe, pleurant à sanglots, dans une angoisse de mort... Lui, s'en retournait lentement, tête baissée, avec de grosses larmes descendant sur ses joues.
Side 335 - Tout est immobile en face de nous ; Fontaine, sa canne appuyée sur son pied, les mousquetaires au port d'armes, et derrière eux la forêt des piques. Les Français approchent; si quelque coup de feu de leurs enfants perdus porte, les rangs se resserrent sans nulle riposte. Les assaillants commencent...
Side 296 - Cette face autrefois si majestueuse, qui ravissait en admiration le ciel et la terre, il la présente droite et immobile aux crachats de cette canaille ; on lui arrache les cheveux et la barbe, il ne dit mot, il ne souffle pas ; c'est une pauvre brebis qui se laisse tondre. — Venez, venez, camarades, dit cette soldatesque insolente ; voilà ce fou dans le corps de garde, qui s'imagine être roi des Juifs ; il faut lui mettre une couronne d'épines ! — Tradebat autem judicanti se injuste.
Side 241 - Les jours de tempête, assurent-ils, on voit, dans le creux des vagues, le sommet des flèches de ses églises; les jours de calme, on entend monter de l'abîme le son de ses cloches, modulant l'hymne du jour. Il me semble souvent que j'ai au fond du cœur une ville d'Is qui sonne encore des cloches obstinées à convoquer aux offices sacrés des fidèles qui n'entendent plus.
Side 296 - On le veut baiser, il donne les lèvres ; on le veut lier, il présente les mains; on le veut souffleter, il tend les joues; frapper à coups de bâton, il tend le dos; flageller inhumainement, il tend les épaules : on l'accuse devant Caïphe et devant Pilate , il se tient pour...
Side 228 - Le soleil était là qui mourait dans l'abîme. L'astre, au fond du brouillard, sans air qui le ranime, Se refroidissait, morne et lentement détruit. On voyait sa rondeur sinistre dans la nuit; Et l'on voyait décroître, en ce silence sombre, Ses ulcères de feu sous une lèpre d'ombre. Charbon d'un monde éteint! flambeau soufflé par Dieu! Ses crevasses montraient encore un peu de feu, Comme si par les trous du crâne on eût vu l'âme. Au centre palpitait et rampait une flamme Qui par instants...
Side 231 - S'étaient mêlés au fond de l'onde en plis confus ; Tout s'était effacé dans l'horreur de l'eau sombre. Le gouffre d'eau montait sous une voûte d'ombre ; Par moments, sous la grêle, au loin, on pouvait voir Sur le blême horizon passer un coffre noir ; On eût dit qu'un cercueil flottait dans cette tombe. Les tourbillons hurlants roulaient l'écume en trombe. Des lueurs frissonnaient sur la rondeur des flots. Ce n'était ni le jour ni la nuit. Des sanglots. Et l'ombre -. L'orient ne faisait...
Side 240 - Une des légendes les plus répandues en Bretagne est celle d'une prétendue ville d'Is, qui, à une époque inconnue, aurait été engloutie par la mer. On montre, à divers endroits de la côte, l'emplacement de cette cité fabuleuse, et les pêcheurs vous en font d'étranges récits.
Side 233 - Ce que la Cène vit et ce qu'elle entendit ESt écrit, dans le livre où pas un mot ne change, Par les quatre hommes purs près de qui l'on voit l'ange, Le lion, et le bœuf, et l'aigle, et le ciel bleu; Cette histoire par eux semble ajoutée à Dieu Comme s'ils écrivaient en marge de l'abîme; Tout leur livre ressemble au rayon d'une cime; Chaque page y frémit sous le frisson sacré; Et c'eSt pourquoi la terre a dit : je le lirai ! Les peuples qui n'ont pas ce livre le mendient, Et vingt siècles...
Side 3 - ... d'ailes d'un grand oiseau blessé qui râle. Des cris d'angoisse venaient de là-haut, de cette espèce de grappe humaine suspendue. Cris d'hommes, cris rauques, plus sinistres que ceux des femmes, parce qu'on est moins habitué à les entendre; cris d'horrible douleur : — une main prise quelque part, des doigts accrochés, qui se dépouillaient de leur chair ou s'arrachaient; — ou bien un malheureux, moins fort que les autres, crispé de froid, qui sentait qu'il ne se tenait plus, que le...

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