Petite bibliotheque des théatres: Chef d'œuvre de Longepierre. Chef-d'œuvre de Guymond de la Touche. La mort de Solon |
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Side 9 - Je consens qu'une femme ait des clartés de tout : Mais je ne lui veux point la passion choquante De se rendre savante afin d'être savante; Et j'aime que souvent, aux questions qu'on fait, Elle sache ignorer les choses qu'elle sait : De son étude enfin je veux qu'elle se cache, Et qu'elle ait du savoir sans vouloir qu'on le sache, Sans citer les auteurs, sans dire de grands mots, Et clouer de l'esprit à ses moindres propos.
Side 34 - Les secrets les plus hauts s'y laissent concevoir, Et l'on sait tout chez moi, hors ce qu'il faut savoir. On y sait comme vont lune, étoile polaire, Vénus, Saturne et Mars, dont je n'ai point affaire ; Et, dans ce vain savoir, qu'on va chercher si loin, On ne sait comme va mon pot, dont j'ai besoin.
Side 33 - Nos pères, sur ce point, étaient gens bien sensés, Qui disaient qu'une femme en sait toujours assez, Quand la capacité de son esprit se hausse A connaître un pourpoint d'avec un haut-de-chausse.
Side 33 - Leurs ménages étaient tout leur docte entretien, Et leurs livres, un dé, du fil et des aiguilles Dont elles travaillaient au trousseau de leurs filles. Les femmes d'à présent sont bien loin de ces mœurs : Elles veulent écrire et devenir auteurs...
Side 31 - J'aime bien mieux, pour moi, qu'en épluchant ses herbes Elle accommode mal les noms avec les verbes, Et redise cent fois un bas ou méchant mot Que de brûler ma viande ou saler trop mon pot. Je vis de bonne soupe et non de beau langage. Vaugelas n'apprend point à bien faire un potage ; Et Malherbe et Balzac, si savants en beaux mots, En cuisine peut-être auraient été des sots.
Side 33 - M'ôter, pour faire bien, du grenier de céans, Cette longue lunette à faire peur aux gens, Et cent brimborions dont l'aspect importune ; Ne point aller chercher ce qu'on fait dans la lune, Et vous mêler un peu de ce qu'on fait chez vous, Où nous voyons aller tout sens dessus dessous.
Side 62 - C'est qu'on fut malheureux de ne pouvoir vous plaire. VADIUS. Il faut qu'en écoutant j'aie eu l'esprit distrait, Ou bien que le lecteur m'ait gâté le sonnet. Mais laissons ce discours, et voyons ma ballade. TRISSOTIN. La ballade, à mon goût, est une chose fade. Ce n'en est plus la mode, elle sent son vieux temps.
Side 27 - Quoi, toujours malgré nos remontrances, Heurter le fondement de toutes les sciences; La grammaire qui sait régenter jusqu'aux rois, Et les fait la main haute obéir à ses lois ? CHRYSALE Du plus grand des forfaits je la croyais coupable.
Side 33 - Il n'est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes, Qu'une femme étudie et sache tant de choses. Former aux bonnes mœurs l'esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l'œil sur ses gens, Et régler la dépense avec économie, Doit être son étude et sa philosophie.
Side 56 - Nous serons par nos lois les juges des ouvrages: Par nos lois, prose et vers, tout nous sera soumis : Nul n'aura de l'esprit, hors nous et nos amis. Nous chercherons partout à trouver à redire, Et ne verrons que nous qui sachent bien écrire.
Bibliografiske oplysninger
| Titel | Petite bibliotheque des théatres: Chef d'œuvre de Longepierre. Chef-d'œuvre de Guymond de la Touche. La mort de Solon Oplag 7 af Petite bibliotheque des théatres: contenant un recueil des meilleures pieces du théatre françois, tragique, comique, lyrique & bouffon, depuis l'origine des spectacles en France, jusqu'à nos jours, Nicolas-Thomas Le Prince |
| Bidragydere | Jean Baudrais, Nicolas-Thomas Le Prince |
| Udgiver | Au bureau [de la Petite bibliotheque des théatres], 1785 |
| Oprindeligt fra | New York Public Library |
| Digitaliseret | 2. apr 2007 |
| Eksporter henvisning | BiBTeX EndNote RefMan |