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Pone scelus, sceleri mox gravis ultor adest,
Sed quaenam afflictis superant solatia? Tantis
Sola Dei bonitas est medicina malis.
Discite justitiam numenque timere: sed una
Discenda est bonitas, unde oriatur amor.
Unius ut noxam luimus sub judice justo,

Sic bonus et patiens attulit unus opem ;
Unus, at idem alius qui tam letalia curet,
Convenit hunc hominem, nec minus esse Deum :
Esse Deum, ne impar sit majestate parenti :
Esse hominem, ut possit morte piare nefas.
Filius, aeterni vis et Genitoris imago

Eternum coelo cum Genitore manens,
Virginis in gremium matris se condidit : illic
Auctus, et hinc certo tempore natus homo,
Natus homo, Deus ille Deus servator Iesus,
Ut faciat, caros quos habet, esse Deos.
Quem tu, Baroni Caesar, doctissime, felix
Ingenii, sacrae conditor historiae,
Describens late regem, dominumque, patremque
(Non qui foeta malis bella cruentus amet,
Expilet socios, patres, plebemque tributis
Vexet, ut effusas mox male perdat opes:
Sed lenis placidusque, et nil nisi lene jubendo
Pacata populos qui ditione regat,
Mortis et exemplo doceat nos dura ferendo

Vincere, et objectis non trepidare malis,
Nec corpus praeferre animae, sanctumque pudorem
Spernere, quo spreto prosilit omne nefas).
Historicos inter tanto caput altius effers,

Quotquot habet Latium, Graecia quotquot habet, Seu domitos narrent Medos, seu Punica fata, Pyrrhumque, et belli fulmina Scipiadas:

Quanto splendidius lucent vaga sidera, quam quae

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Macte igitur virtute, juvet te incumbere chartis, Tam bene dum coeptum perficiatur opus. Grandis adhuc superat via, sed tu perge: laboris Qui tibi principium est, hic quoque finis erit.

IV.

Lettres de Lævinus Torrentius à Christophe Plantin.

(Par M. DE RAM, membre de la commission.)

Longtemps avant sa nomination au siége d'Anvers, Torrentius connaissait Plantin. Étant encore chanoine de Saint-Lambert et archidiacre de Brabant à Liége, il lui portait déjà le plus vif intérêt, il usait de toute son influence pour assurer le succès de ses travaux typographiques, et il s'adressait à ses amis de Rome et de Madrid, pour solliciter leur appui près du pape et du roi en faveur du célèbre imprimeur, réduit à de grands embarras pécuniaires par suite des malheureuses circonstances de l'époque (1), et soupçonné d'être peu attaché à la religion et au roi, à cause de ses rapports avec la Hollande.

Plantin parvint non-seulement à rétablir sa fortune, mais aussi à récupérer entièrement la confiance du gouvernement espagnol qui avait été ébranlée par son séjour à Leyde, où il s'était retiré pendant les troubles, et où il avait établi une nouvelle imprimerie. Ce fut en grande partie aux encouragements et à la protection de Torrentius qu'il crut devoir attribuer ce double résultat. Il

(1) Voyez Particularités inédites sur Christophe Plantin et sur l'impression de la Bible polyglotte, par M. Gachard, dans les Bulletins de l'Académic, tom. XIX, part. 3TMa, p. 380.

quitta Leyde, en 1585, pour revenir se fixer dans son imprimerie d'Anvers, et pour se conformer aux conseils et aux prières de Torrentius, qui n'avait cessé de lui écrire à ce sujet de la manière la plus pressante. Lorsque Torrentius vint occuper le siége épiscopal d'Anvers en 1587, ses rapports avec Plantin devinrent plus intimes encore. Le savant prélat, quoique chargé de la direction d'un diocèse bien difficile à administrer à une époque pleine d'agitations et de troubles, sut néanmoins trouver le temps pour s'intéresser à toutes les grandes entreprises typographiques de son ancien ami, qu'il eut la douleur de perdre en 1589.

Les quatre lettres qui suivent sont, comme les lettres à Baronius, tirées du manuscrit num. 15704 de la Bibliothèque royale de Bruxelles.

Dans les archives de l'ancienne imprimerie plantinienne à Anvers, ou pour mieux dire dans la bibliothèque de M. Moretus, se conservent un grand nombre de lettres des savants du XVIe siècle concernant l'impression de leurs ouvrages. Il me semble qu'il serait de l'intérêt des nobles descendants de l'illustre typographe de mettre ces documents à la disposition du père De Backer et de M. Ch. Ruelens, qui publient dans ce moment les Annales de l'imprimerie plantinienne. Leur travail, déjà si intéressant par lui-même, gagnerait à être suivi d'un appendice de lettres choisies, adressées à Plantin. M. Gachard a fait remarquer que peu de lettres de Plantin même sont parvenues jusqu'à nous (1), parce que Plantin n'en conservait pas des copies. Jamais (écrit-il le 14 novembre 1572 au se

(1) Bulletins de l'Acad., tom. XIX, part. 5, p. 582.

» crétaire Gabriel Çayas, à Madrid) je n'ay le loisir de >> retenir aucunes copies ou mémoires de ce que j'escris, » et encore moins de moyen de faire rien copier de mes » lettres, que j'envoye toujours ainsy que j'ai le loisir de >> les escripre, sur le chemin, à la haste, et entre mille » occupations et charges.

I.

(Liége, 10 octobre 1583.)

LAEVINUS TORRENTIUS CHRISTOPHORO PLANTINO S. (1).

Non aequissimo, mi Plantine, animo fero te Lugdunum Batavorum commigrasse, non quin homini ubique bene esse possit, quod tibi equidem pro mea in te voluntate evenire opto; sed quod quum publicam quodammodo personam geras, et ob artis tuae praestantiam doctorum ubique virorum sermonibus assiduo celebreris, non tam tua quam reipublicae interest ubi locorum, quoque modo ac ratione agas, vitamque tuam instituas.

At vero Antverpiae si mansisses, nulla obloquendi dabatur occasio, tum ob sedem rerum tuarum ibi semel collocatam, tum quod urbis celebritas etiam cum incommodo aliquo tuo retinere te poterat ; itaque factum tuum laudabant plerique omnes, et si quis forte severior, excusari facile patiebatur. Nunc autem ista aetate ac valetudine alio commigrare, discedere ab amicis, a propinquis, a liberis, atque a luce hominum nescio quas in tenebras se abdere, quis, obsecro, Plantino honestum esse dixerit? Taceo summorum principum favorem atque honorem a pontifice maximo,

(1) Plantin était alors à Leyde, où il s'était retiré pendant les troubles qui régnaient dans les Pays-Bas, en laissant à François Raphelengius la direction de son imprimerie d'Anvers.

TOME XI.

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