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effet, n'a été établi, qu'afin de laisser au bachelier le temps nécessaire de compléter son instruction et d'acquérir la science suffisante pour se porter concurrent à une chaire d'enseignement. Or, les examens qui précèdent la licence sont une preuve de savoir bien suffisante, et les juges en donnant leur suffrage attestent par là-même que le sujet est capable d'enseigner; autrement ils approuveraient un indigne, ce qui n'est pas à supposer.

4° Quant à l'âge requis pour devenir professeur, certains collèges n'admettent pas de maîtres âgés de moins de vingt-et-un ans; d'autres sont moins rigoureux; il faut donc s'en tenir aux statuts particuliers de chacun. En général, pour enseigner publiquement dans l'Université et même pour concourir aux chaires de propriété, les règlements académiques ne fixent point d'âge nécessaire; ainsi, pourvu que les autres conditions ne fassent pas défaut, on peut à tout âge ouvrir une école ou se porter candidat aux chaires vacantes '.

5o Les candidats à une chaire publique doivent posséder la science au moins suffisante pour se bien acquitter de leur emploi, ainsi qu'il a été dit plus haut. Si un incapable tentait d'enseigner publiquement dans l'Université, le recteur, après les informations préalables, devrait l'interdire, afin que les élèves ne perdent pas leur temps en efforts inutiles.

6 Le temps, auquel les maîtres devaient ou pouvaient donner leurs leçons, était réglé par les statuts de l'Université. Les professeurs libres, à Salamanque du moins, ne pouvaient faire leur cours aux mêmes heures que les maîtres titulaires. On voulait que les élèves ne fussent jamais empêchés d'assister aux leçons des principaux maîtres de l'Université et que

Les anciens statuts de l'Université de Paris portaient que, pour enseigner dans la Faculté des arts, il fallait avoir vingt-et-un an d'âge et six années d'études. Le nouveau bachelier lisait pendant deux ans au moins sous la direction et la surveillance d'un maître. Après quoi il était lui-même reçu Maitre-és-arts, lorsqu'il avait subi les examens selon la forme prescrite. En théologie, le bachelier ne pouvait professer avant l'âge de trente-cinq ans : il devait avoir huit années d'études et une conduite irréprochable. Après un certain temps consacré ainsi à l'enseignement, on passait Maître en théologie, Cf. Crevier, t. I, liv. 11, § 1.)

néanmoins, ils eussent toute facilité de suivre, à leur gré, les cours libres.

Ajoutons que, pour répondre complètement à la haute idée qu'on se faisait de son mérite, un docteur devait posséder certaines qualités personnelles assez peu ordinaires parmi les hommes. Le cardinal Tuschus les résume ainsi : 1° Qu'il sache parler et se taire en temps opportun; - 2o Que son silence soit plein de discrétion et ses paroles toujours utiles; - 3° Qu'il juge avec discernement les personnes auxquelles il s'adresse; -4° Qu'il accommode toujours ses discours et ses leçons à l'intelligence et aux besoins de ses auditeurs; - 5° Qu'exempt de tout orgueil, il aime au contraire et pratique sincèrement l'humilité; 6o Qu'il s'applique dans son enseignement à dire des choses utiles et non pas seulement agréables. - 7° Qu'en toutes choses, il ne cherche que la pure vérité; -8° Qu'il évite, par conséquent, avec un grand soin les fauteurs de doctrine perverse et tienne en suspicion les nouveautés hasardées; 9° Qu'il ne manque jamais à son devoir de blâmer le vice et de corriger les mœurs; 10 Enfin, qu'il se reconnaisse redevable à Dieu de tous les dons qu'il en a reçus et qu'il soit fidèle à lui en rendre grâces '.

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On pensait encore qu'il était du devoir d'un docteur de posséder une bibliothèque qui lui permit d'enseigner ou de donner des conseils avec toute l'érudition et la compétence nécessaires. Quelques auteurs en font même une obligation tellement stricte, qu'ils croient déchu de tous les privilèges de son grade celui qui, par négligence ou dégoût du travail, n'aurait pas à sa disposition les livres au moins indispensables.

II

Dès lors qu'un maître possédait une chaire à l'Université, il était tenu d'enseigner, en se conformant pour cela au temps,

1 Practicarum Conclusionum. Litt. D. concl. 553.

au programme et à la méthode, déterminés par les règlements et statuts académiques.

Les professeurs libres, qui ne reçoivent rien de l'Université pour leurs leçons, n'ont envers elle d'autre obligation que de tenir la promesse qu'ils ont faite en commençant, c'est-à-dire de remplir leur programme jusqu'au bout. Mais, à part cela. ils sont absolument les maîtres de déterminer eux-mêmes et la durée de leur enseignement et le nombre des leçons qu'ils veulent faire à l'Université.

Ils jouissaient de la même liberté relativement à la matière de leur enseignement. Sans doute, comme le remarque le P. Mendo, ils étaient tenus, aussi bien que tous les maîtres, à n'enseigner qu'une doctrine saine, ne renfermant rien de contraire aux bonnes mœurs, rien non plus d'erroné, de téméraire ou de scandaleux au point de vue de la foi chrétienne. Car nos pères entendaient avant tout former des élèves qui fussent par la suite des hommes sages et instruits, inébranlables dans leur attachement à la religion et à l'Église, en même temps que dévoués à leur patrie et prêts à lui rendre tous les services: une instruction solide, qui orne l'esprit de toutes les connaissances utiles, et une éducation profondément chrétienne leur paraissaient le moyen nécessaire de parvenir à un but si élevé ; et certes, ils ne se trompaient pas.

Mais cela supposé, les maîtres libres choisissaient eux-mêmes l'objet de leurs leçons parmi toutes les matières comprises dans leur Faculté. Aucune restriction ne leur était imposée, non pas même celle de ne faire point double emploi avec quelqu'un des maîtres titulaires de l'Université. Ils pouvaient donc, à côté de ces derniers, expliquer les mêmes traités et préparer les élèves à tous les examens académiques; et les élèves avaient aussi toute liberté de suivre leur cours, de préférence aux leçons des professeurs titulaires. Ils pouvaient également, s'ils le jugeaient à propos, spécialiser leur enseignement, je veux dire prendre certaines questions seulement, ou plus importantes ou moins connues, et les étudier à fond avec leurs élèves. En un mot, il n'appartenait qu'à eux de faire leur programme et de traiter leur sujet, sans être astreints à suivre

néanmoins, ils eussent toute facilité de suivre, à leur gré, les cours libres.

Ajoutons que, pour répondre complètement à la haute idée qu'on se faisait de son mérite, un docteur devait posséder certaines qualités personnelles assez peu ordinaires parmi les hommes. Le cardinal Tuschus les résume ainsi : 1° Qu'il sache parler et se taire en temps opportun; - 2o Que son silence soit plein de discrétion et ses paroles toujours utiles; 3° Qu'il juge avec discernement les personnes auxquelles il s'adresse; -4° Qu'il accommode toujours ses discours et ses leçons à l'intelligence et aux besoins de ses auditeurs; - 5° Qu'exempt de tout orgueil, il aime au contraire et pratique sincèrement l'humilité; -6° Qu'il s'applique dans son enseignement à dire des choses utiles et non pas seulement agréables. 7° Qu'en toutes choses, il ne cherche que la pure vérité; - 8o Qu'il évite, par conséquent, avec un grand soin les fauteurs de doctrine perverse et tienne en suspicion les nouveautés hasardées; -9° Qu'il ne manque jamais à son devoir de blâmer le vice et de corriger les mœurs ; 10 Enfin, qu'il se reconnaisse redevable à Dieu de tous les dons qu'il en a reçus et qu'il soit fidèle à lui en rendre grâces'.

On pensait encore qu'il était du devoir d'un docteur de posséder une bibliothèque qui lui permit d'enseigner ou de donner des conseils avec toute l'érudition et la compétence nécessaires. Quelques auteurs en font même une obligation tellement stricte, qu'ils croient déchu de tous les privilèges de son grade celui qui, par négligence ou dégoût du travail, n'aurait pas à sa disposition les livres au moins indispensables.

II

Dès lors qu'un maître possédait une chaire à l'Université, il était tenu d'enseigner, en se conformant pour cela au temps,

1 Practicarum Conclusionum. Litt. D. concl. 553.

au programme et à la méthode, déterminés par les règlements et statuts académiques.

Les professeurs libres, qui ne reçoivent rien de l'Université pour leurs leçons, n'ont envers elle d'autre obligation que de tenir la promesse qu'ils ont faite en commençant, c'est-à-dire de remplir leur programme jusqu'au bout. Mais. à part cela. ils sont absolument les maîtres de déterminer eux-mêmes et la durée de leur enseignement et le nombre des leçons qu'ils veulent faire à l'Université.

Ils jouissaient de la même liberté relativement à la matière de leur enseignement. Sans doute, comme le remarque le P. Mendo, ils étaient tenus, aussi bien que tous les maîtres, à n'enseigner qu'une doctrine saine, ne renfermant rien de contraire aux bonnes mœurs, rien non plus d'erroné, de téméraire ou de scandaleux au point de vue de la foi chrétienne. Car nos pères entendaient avant tout former des élèves qui fussent par la suite des hommes sages et instruits, inébranlables dans leur attachement à la religion et à l'Église, en même temps que dévoués à leur patrie et prêts à lui rendre tous les services: une instruction solide, qui orne l'esprit de toutes les connaissances utiles, et une éducation profondément chrétienne leur paraissaient le moyen nécessaire de parvenir à un but si élevé ; et certes, ils ne se trompaient pas.

Mais cela supposé, les maîtres libres choisissaient eux-mêmes l'objet de leurs leçons parmi toutes les matières comprises dans leur Faculté. Aucune restriction ne leur était imposée, non pas même celle de ne faire point double emploi avec quelqu'un des maîtres titulaires de l'Université. Ils pouvaient donc, à côté de ces derniers, expliquer les mêmes traités et préparer les élèves à tous les examens académiques; et les élèves avaient aussi toute liberté de suivre leur cours, de préférence aux leçons des professeurs titulaires. Ils pouvaient également, s'ils le jugeaient à propos, spécialiser leur enseignement, je veux dire prendre certaines questions seulement, ou plus importantes ou moins connues, et les étudier à fond avec leurs élèves. En un mot, il n'appartenait qu'à eux de faire leur programme et de traiter leur sujet, sans être astreints à suivre

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