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MA LAMPE.

CHANSON

ADRESSEE A MADAME DUFRESNOY.

AIR:

Veille encore, ô lampe fidèle
Que trop peu d'huile vient nourrir!
Sur les accents d'une immortelle
Laisse mes regards s'attendrir.
De l'amour que sa lyre implore,
Tu le sais, j'ai subi la loi.
Veille, ma lampe, veille encore:
Je lis les vers de Dufresnoy.

Son livre est plein d'un doux mystère,
Plein d'un bonheur de peu d'instants;
Il rend à mon lit solitaire

Tous les songes de mon printemps.
Les dieux qu'au bel âge on adore
Voudraient-ils revoler vers moi?
Veille, ma lampe, veille encore:
Je lis les vers de Dufresnoy.

72

MA LAMPE.

Si, comme Sapho qu'elle égale,
Elle eût, en proie à deux penchants,
Des Amours ardente rivale,

Aux Graces consacré ses chants,
Parny, près d'une Éléonore,
Ne l'aurait pu voir sans effroi.
Veille, ma lampe, veille encore:
Je lis les vers de Dufresnoy.

Combien a pleuré sur nos armes
Son noble cœur de gloire épris!
De n'être pour rien dans ses larmes
L'Amour alors parut surpris.
Jamais au pays qu'elle honore
Sa lyre n'a manqué de foi.
Veille, ma lampe, veille encore:
Je lis les vers de Dufresnoy.

Aux chants du nord on fait hommage

Des lauriers du Pinde avilis;

Mais de leur gloire sois l'image,

Toi, ma lampe, toi qui pâlis.
A ton déclin je vois l'aurore
Triompher de l'ombre et de toi ;
Tu meurs, et je relis encore
Les vers charmants de Dufresnoy.

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LE BON DIEU.

AIR: Tout le long de la rivière.

Un jour, le bon Dieu s'éveillant
pour nous assez bienveillant ;
Il met le nez à la fenêtre :

Fut

<< Leur planète a péri peut-être. >>
Dieu dit, et l'aperçoit bien loin
Qui tourne dans un petit coin.

Si je conçois comment on s'y comporte,
Je veux bien, dit-il, que le diable m'emporte,
Je veux bien que le diable m'emporte.

Blancs ou noirs, gelés ou rôtis,
Mortels, que j'ai faits si petits,
Dit le bon Dieu d'un air paterne ;
On prétend que je vous gouverne,
Mais vous devez voir, Dieu merci,
Que j'ai des ministres aussi.

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