348 LE PRISONNIER, ETC. On repousse la main flétrie Qu'il étend vers un pain grossier. File, file, pauvre Marie, Ma fille, j'ai naguère encore Mes rêves s'accomplissent tous. -Quoi l'herbe à peine refleurie LE PAPE MUSULMAN. Ata: Eh! ma mère, est-c'que j'sais ça? Jadis voyageant pour Rome, Un pape, né sous le froc, Pris sur mer, fut, le pauvre homme, Mené captif à Maroc. D'abord il tempête, il sacre, Reniant Dieu bel et bien. -Saint-Père, lui dit son diacre, Vous vous damnez comme un chien. Sur un pal que pal que l'on aiguise Croyant déjà qu'on le met, Dit: Invoquons Mahomet. Ce prophète en vaut bien d'autres; -Saint-Père, au nez des apôtres Vous vous damnez comme un chien. 350 LE PAPE MUSULMAN. Aye! aye! on le circoncise. Un usage peu chrétien. -Saint-Père, c'est trop risible; Vous vous damnez comme un chien. En vrai corsaire il s'équipe; Vous vous damnez comme un chien. A Maroc survient la peste ; Vous vous damnez comme un chien. LE PAPE MUSULMAN. Depuis, frondant nos mystères, Ce renégat enragé Veut vider les monastères, Veut marier le clergé. Sous lui l'église déchue Ne brûle juif ni païen -Saint-Père, Rome est fichue; Vous vous damnez comme un chien. 351 LE DAUPHIN. CONTE. AIR du Carnaval. Du bon vieux temps souffrez que je vous parle. Jadis Richard, troubadour renommé, Eut pour roi Jean, Louis, Philippe ou Charle, Ne sait lequel; mais il en fut aimé. D'un gros dauphin on fêtait la naissance; La harpe en main, Richard vient sur la place. |