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ORAISON FUNÈBRE, ETC.

Qu'on imite, imite, imite

Ce beau trait de Turlupin.

Veux-tu qu'Ignace t'assiste?
-Non, fi de ces noirs manteaux!

Entre eux et nous il existe

Rivalité de tréteaux.

Ton dieu, Marie Alacoque,

Ab!

N'est pas plus mon dieu que Jupin.
Qu'on invoque, invoque, invoque
Le dieu du bon Turlupin.

Messieurs, honorons la cendre
De qui n'eut qu'un seul défaut.
Sa mère était chaude et tendre,
Turlupin fut tendre et chaud.
Il eût de la pomme d'Ève,

Ah!

Croqué jusqu'au dernier pépin.

Qu'on élève, élève, élève

Une tombe à Turlupin.

A MADEMOISELLE

EN LUI ENVOYANT

MES DERNIÈRES CHANSONS.

AIR: Muse des bois, etc.

Accueillez-les ces chansons où ma Muse
Vous peint l'amour tout prêt à m'échapper;
Vante la Gloire, ombre qui nous abuse,
Qu'un jour produit, qu'un jour peut dissiper.
L'un est pour vous un dieu sans importance,
L'autre séduit votre esprit hasardeux.
Quant à l'Amour, moi je soutiens, Hortense,
Qu'il est encor le moins trompeur des deux.

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AIR: Guide mes pas, o Providence! (des Deux Journées.)

PREMIER GRENADIER.

A notre poste on nous oublie.
Richard, minuit sonne au château.

DEUXIÈME GRENADIER.

Nous allons revoir l'Italie.

Demain, adieu Fontainebleau !

PREMIER GRENADIER.

Par le ciel ! que j'en remercie,

L'île d'Elbe est un beau climat.

DEUXIÈME GRENADIER.

Fût-elle au fond de la Russie,

Vieux grenadiers, suivons un vieux soldat.

LES DEUX GRENADIERS. 335

ENSEMBLE.

Vieux grenadiers, suivons un vieux soldat,
Suivons un vieux soldat. (bis.)

DEUXIÈME GRENADIER.

Qu'elles sont promptes les défaites!
Où sont Moscou, Wilna, Berlin?
Je crois voir sur nos baïonnettes
Luire encor les feux du Kremlin.
Et, livré par quelques perfides,
Paris coûte à peine un combat!
Nos gibernes n'étaient pas vides.
Vieux grenadiers, suivons un vieux soldat.

PREMIER GRENADIER.

Chacun nous répète: Il abdique.
Quel est ce mot? Apprends-le-moi.
Rétablit-on la république?

DEUXIÈME GRENADIER.

Non, puisqu'on nous ramène un roi.
L'empereur aurait cent couronnes,

Je concevrais qu'il les cédât;

Sa main en faisait des aumônes.

Vieux grenadiers, suivons un vieux soldat.

336

LES DEUX GRENADIERS.

PREMIER GRENADIER.

Une lumière, à ces fenêtres,

Brille à peine dans le château.

DEUXIÈME GRENADIER.

Les valets à nobles ancêtres

Ont fui, le nez dans leur manteau. Tous, dégalonnant leurs costumes, Vont au nouveau chef de l'état De l'aigle mort vendre les plumes. Vieux grenadiers, suivons un vieux soldat.

PREMIER GRENADIER.

Des maréchaux, nos camarades,
Désertent aussi gorgés d'or.

DEUXIÈME GRENADIER.

Notre sang paya tous leurs grades ;
Heureux qu'il nous en reste encor!
Quoi! la Gloire fut en personne
Leur marraine un jour de combat',
Et le parrain on l'abandonne!

Vieux grenadiers, suivons un vieux soldat.

PREMIER GRENADIER.

Après vingt-cinq ans de services

J'allais demander du repos.

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