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LE CHASSEUR ET LA LAITIÈRE. 319

Pour la dire apprends l'aventure

Du spectre d'un baron jaloux,
Entraînant à sa sépulture

La beauté dont il fut l'époux.
Ce récit, quand la nuit est noire,
Fait frissonner les assistants.

Chasseur, je connais cette histoire.
Je ne veux pas perdre mon temps.

Je puis t'enseigner des prières
Pour charmer la fureur des loups,
Ou pour conjurer des sorcières
L'oeil malfaisant tourné vers nous.
Crains qu'une vieille, en sa misère,
Ne jette un sort sur ton printemps.
- Chasseur, n'ai-je pas un rosaire?
Je ne veux pas perdre mon temps.

Eh bien! vois cette croix qui brille;
Compte ses rubis précieux.
Sur le sein d'une jeune fille
Elle attirerait tous les yeux.
Prends-la malgré ce qu'elle coûte;
Mais songe au prix que j'en attends!
Qu'elle est belle! ah! je vous écoute.
Ce n'est pas là perdre mon temps.

BONSOIR.

COUPLETS

A M. LAISNEY, IMPRIMEUR A PÉRONNE P.

AIR de la République.

Mon cher Laisney, trinquons, trinquons encore A nos beaux jours promptement écoulés. Comme ils sont loin les feux de notre aurore!

Que de plaisirs avec eux envolés!

Mais de regrets faut-il qu'on se repaisse?

Non; la gaîté nourrit encor l'espoir.

Mon vieil ami, quand pour nous le jour baisse, Souhaitons-nous un gai bonsoir.

Cinquante hivers ont passé sur ta tête ;
J'ai de bien près cheminé sur tes pas.
Mais ces hivers ont eu leurs jours de fète;
Tout ne fut point aquilons et frimas.

BONSOIR.

Aurions-nous mieux employé la jeunesse,
Vécu moins vite avec un riche avoir?

321

Mon vieil ami, quand pour nous le jour baisse, Souhaitons-nous un gai bonsoir.

Dans l'art des vers c'est toi qui fus mon maître : Je t'effaçai sans tè rendre jaloux.

Si les seuls fruits que pour nous Dieu fit naître Sont des chansons, ces fruits sont assez doux. Dans nos refrains que le passé renaisse ; L'Illusion nous rendra son miroir.

Mon vieil ami, quand pour nous le jour baisse, Souhaitons-nous un gai bonsoir.

Reposons-nous; car les Amours, sans doute,
Pour qui jadis nous avons tant marché,
Nous crîraient tous, s'ils nous trouvaient en route:
Allez dormir, le soleil est couché.

Mais l'Amitié, l'ombre fût-elle épaisse
Vient allumer nos lampes pour y voir.

9

Mon vieil ami, quand pour nous le jour baisse, Souhaitons-nous un gai bonsoir.

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