LES TROUBADOURS. Oui, trouvères et troubadours L'ode et le vin font de ces tours. D'une marotte Tour à tour grave, et quinteuse et falote. Le front barbouillé de vin vieux. Narguant des lois sévères, Troubadours et trouvères Au nez des rois vidaient gaîment leurs verres. 271 LES ESCLAVES GAULOIS. CHANSON ADRESSÉE A MANUEL.. 1824. AIR: Un soldat, par un coup funeste. D'anciens Gaulois, pauvres esclaves, Un soir qu'autour d'eux tout dormait, Du maître qui les opprimait. Leur gaîté s'éveille : << Ah! dit l'un d'eux, nous faisons des jaloux. << L'esclave est roi quand le maître sommeille. << Enivrons-nous! (4 fois.) « Amis, ce vin par notre maître « Fut confisqué sur des Gaulois « Bannis du sol qui les vit naître LES ESCLAVES GAULOIS. « Sur nos fers qu'il rouille, « Le Temps écrit l'âge d'un vin si doux. « Savez-vous où gît l'humble pierre << Là plus de fleurs, même au printemps. << Ne redit plus leurs noms effacés tous. Nargue du sot qui meurt pour la patrie! « Enivrons-nous! «La Liberté conspire encore « Avec des restes de vertu; << Elle nous dit : Voici l'aurore; Peuple, toujours dormiras-tu? « Déité qu'on vante, << Recrute ailleurs des martyrs et des fous. « L'or te corrompt, la gloire t'épouvante. << Enivrons-nous! « Oui, toute espérance est bannie; « Sur les autels rive nos fers. 273 274 LES ESCLAVES GAULOIS. « Au monde en tutèle, << Dieux tout-puissants, quel exemple offrez-vous! « Au char des rois un prêtre vous attelle. Enivrons-nous! « Rions des dieux, sifflons les sages, « Sur nous du Sort il fait glisser les coups. <<< Trainons gaîment nos chaînes dans la fange. << Enivrons-nous! >> Le maître entend leurs chants d'ivresse ; Il crie à des valets : « Courez! Qu'un fouet dissipe l'alégresse « De ces Gaulois dégénérés. Du tyran qui gronde >> Prêts à subir la sentence à genoux, Pauvres Gaulois, sous qui trembla le monde, ENVOI Cher Manuel, dans un autre âge Aurais-je peint nos tristes jours! |